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jeudi 10 février 2011

Février 2001 : nouveau blessé grave

Le Pays.fr

Montbéliard 

Une marche silencieuse pour Ayoub

le 13/02/2011  par José Gonzalvez
 

Une marche silencieuse et pacifique pour demander que justice soit rendue à Ayoub, 17 ans, qui a eu un œil crevé par le tir de flash-ball d’un policier, lundi soir, à Audincourt. Photo José Gonzalvez
Une marche silencieuse et pacifique pour demander que justice soit rendue à Ayoub, 17 ans, qui a eu un œil crevé par le tir de flash-ball d’un policier, lundi soir, à Audincourt.
 Photo José Gonzalvez

Au cours d’une marche silencieuse, hier, à Montbéliard, parents, proches et amis ont témoigné leur solidarité avec Ayoub, blessé par un tir de flash-ball d’un policier, lundi soir, à Audincourt.

Entre deux et trois cents personnes, en majorité des jeunes, des copains d’Ayoub, ont participé, hier, en début d’après-midi, à une marche silencieuse organisée dans la rue piétonne de Montbéliard, pour témoigner leur solidarité avec l’adolescent gravement blessé, accidentellement, semble-t-il, lundi soir, par le tir de flash-ball d’un policier, alors qu’il assistait en curieux à une échauffourée entre deux bandes rivales dans le centre-ville d’Audincourt.
Wedi, 18 ans, est un voisin d’Ayoub, « depuis quinze ans », précise le jeune homme, qui a pris l’initiative de cette marche avec ses amis Helmi et Hatim, 20 ans chacun, deux intimes d’Ayoub.
« On a eu envie de dénoncer cette injustice. Car Ayoub est un garçon très bien, pas violent, apprécié de tout le monde. C’est vraiment une injustice que ça soit tombé sur lui, précise Wedi. Alors, on a voulu lui témoigner notre soutien et notre solidarité. Dire notre tristesse. Et puis qu’on ne veut plus jamais ça ».
Le blessé a perdu son œil gauche, alors beaucoup de manifestants, qui arborent un brassard blanc, ont placé un pansement blanc sur leur œil gauche. Le cortège au sein duquel figure le maire de Montbéliard, Jacques Hélias, accompagné de quelques adjoints et l’avocat d’Ayoub, le bâtonnier du barreau de Belfort, ME Alain Dreyfus-Schmidt passe devant l’esplanade des Droits de l’Homme et achève sa marche à hauteur de la Pierre à Poisson.
Là, Loubna, l’aînée de la fratrie, lit un texte bref, mais empreint d’une grande solennité et d’une immense dignité. Ses autres sœurs et leur maman, toutes de noir vêtues, éclatent en sanglots en l’écoutant prononcer le prénom d’Ayoub, ce fils et ce frère chéri de tous. Elles acquiescent lorsqu’elle affirme que « son malheur est de s’être soudain retrouvé au milieu d’une violence qu’il n’a jamais cautionnée », car « Ayoub a toujours rejeté quelque forme de violence que ce soit ».

Appel au calme

 

Invoquant « Mektoub, le destin », citant les propres mots du blessé, qui parle « d’une épreuve » avec un courage et une sagesse exemplaires, Loubna a ensuite ces mots bouleversants : « La police fait un métier difficile et bien souvent critiqué. Son devoir est de nous protéger, nous citoyens. Les policiers sont souvent fustigés, mais leur présence est nécessaire et bien souvent rassurante ». Et de conclure : « Seulement, la justice doit aussi savoir nous protéger des fautes commises par ceux-ci. Car Ayoub n’a commis aucun acte répréhensible ».
La famille, après avoir exprimé toute sa « confiance en la justice pour que la vérité éclate et que de tels actes soient punis comme il se doit », a lancé un « appel au calme, parce que nous condamnons toute forme de violence et que cela discréditerait notre cause ». « C’est un bon gamin, ne le lâchez pas » a exhorté la famille à l’adresse de ses « amis, cousins camarades de classe et professeurs ».
le 13/02/2011 à 00:00 par José Gonzalvez
 
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Reuters - Publié le 08/02/2011 à 17:58 - Modifié le 08/02/2011 à 18:00

Un adolescent perd un œil, un tir de flash ball suspecté

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STRASBOURG (Reuters) - Un jeune de 17 ans qui a perdu un oeil lundi soir à Audincourt (Doubs) dans une rixe entre bandes rivales, pourrait avoir été victime d'un tir de flash ball, a-t-on appris mardi auprès des autorités.
Une centaine d'adolescents armés de barres de fer et de battes de base-ball s'étaient brièvement affrontés dans le centre de cette commune proche de Montbéliard, avant d'être séparés par la police.
Le lycéen blessé, qui a été opéré dans la nuit, a perdu l'usage d'un oeil, selon le sénateur-maire socialiste d'Audincourt Martial Bourquin.
Le parquet se contente d'évoquer une blessure grave.
"Il y a eu un tir de flash ball et les blessures sont compatibles avec ça", a dit à Reuters le procureur de Montbéliard Thérèse Brunisso.
Tandis que la sûreté urbaine de Montbéliard est chargée d'enquêter sur la rixe, le parquet a saisi l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) pour ce qui concerne le tir de flash ball.
"Il s'agit de savoir si la blessure reçue par ce jeune est due à un tir de flash ball et si ce tir a été effectué dans des conditions réglementaires", a précisé Thérèse Brunisso.
Quatre jeunes gens dont trois majeurs interpellés suite à ces incidents étaient en garde à vue mardi soir.
Cinq policiers, dont deux policiers municipaux, se sont retrouvés seuls face aux deux bandes qui s'étaient fixé rendez-vous pour en découdre.
"Ils ont été pris en tenaille entre les deux camps. Il y a eu des sommations et un tir de flash ball", a dit le procureur.
Un policier a expliqué avoir tiré avec cette arme qui projette des balles en caoutchouc sur un jeune particulièrement agressif, mais en le visant au thorax, a précisé Martial Bourquin.
Les jeunes originaires pour les uns du quartier de la Petite Hollande à Montbéliard, les autres de la cité des Buis à Valentigney, se seraient affrontés à la suite d'un "match de foot qui se serait mal passé", a ajouté le maire.
L'utilisation du flash ball, qui équipe la police nationale depuis une quinzaine d'années, fait régulièrement l'objet de controverses en raison de blessures graves ou de décès qui leur sont imputés.
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait déploré dans son rapport 2008 le manque de formation d'un policier de Nantes qui avait tiré sur un lycéen avec cette arme lors d'une manifestation et lui avait occasionné la perte d'un œil.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse

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Flashball : "il avait son œil dans sa main"

Par Europe1.fr avec Guillaume Biet
Publié le 10 février 2011 à 08h13 Mis à jour le 10 février 2011 à 09h30
 

Les faits se sont déroulés à l'arrêt de bus d'Audincourt, dans le Doubs. © MAXPPP
 
"Il m’a téléphoné pour me relater ce qui est arrivé. Il m’a dit ‘écoute, j’ai perdu mon œil’". C’est ainsi que le frère du lycéen de 17 ans blessé lundi par un flash-ball, à Audincourt, dans le Doubs, a raconté les faits, jeudi sur Europe 1. "Quand je suis arrivé, j’ai pu constater. Il avait son œil dans la main", ajoute-t-il.


Les faits sont survenus lors d’une rixe à coups de barres de fer entre bandes rivales. Cinq fonctionnaires de la police municipale et nationale étaient intervenus, et un tir de flash-ball est parti.
La famille de la victime assure que le jeune homme n’avait rien à voir avec cette bagarre. Selon elle, il attendait simplement le bus avec un ami.

"Il était à moins d’un mètre"

Il était sur le point de perdre connaissance, il voulait être fort, tout garder en mémoire. Il savait qu’il était victime d’une injustice", témoigne le frère de la victime.
Alors que la police des polices enquête, il assure que l’adolescent est innocent. "Il se souvient du flash-ball qui était en face de lui, la personne était à moins d’un mètre. Pour atteindre l’œil, il faut viser. Il voulait lui régler un compte, c’est criminel ce qu’il a fait".

"Nous ne voulons pas d’histoires"

Affirmant l’innocence de son frère, il attend beaucoup de l’enquête. "J’ai toute confiance en la justice, il y a de mauvais policiers, il y en a de très bons, et ce sont ceux-là qui vont mettre au jour ce qui s’est passé. Notre famille ne veut aucune histoire, elle veut juste le calme", affirme-t-il.
Mercredi, l’avocat de la victime, Alain Dreyfus-Schmidt a parlé d’une "bavure policière". L'Inspection générale de la police nationale, l'IGPN, a reconnu mardi qu'un policier avait fait usage de son flash-ball, sans pouvoir affirmer que ce tir était à l'origine des blessures du jeune homme. La scène a été filmée par des caméras de vidéosurveillance. 
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Société - le 9 Février 2011

Rixe dans le Doubs, le flash ball mis en cause

Le jeune homme de 17 ans éborgné lors d'une rixe entre bandes où est intervenue la police a été "victime d'un tir de Flash-Ball", a affirmé aujourd'hui son avocat, alors que l'IGPN, la "police des polices", a été saisie pour déterminer l'origine de la blessure.
"Lui le dit et le répète avec constance, il a été victime d'un tir de Flash-Ball, tiré à moins d'un mètre, en pleine tête. Plusieurs témoins oculaires dont le copain avec lequel il était au moment des faits disent la même chose", a déclaré Me Alain Dreyfus-Schmidt, qui a déposé plainte au nom de son client. Qualifiant l'événement de "bavure policière", l'avocat soutient qu'il s'agit "d'une mutilation par agent de la force publique avec arme, un acte criminel relevant de la cour d'assises". "Il a perdu un oeil et le deuxième est atteint. Le drame c'est qu'il pourrait être aveugle, en plus d'un nez cassé. Sa famille est retournée", a ajouté l'avocat, qui décrit son client comme "un gamin gentil, travailleur qui n'avait rien à voir avec les affrontements". "Il attendait le bus avec un copain qui devait aller passer le permis", a-t-il précisé.
L'adolescent a été opéré en urgence lundi soir, à la suite d'une rixe entre deux bandes d'une cinquantaine de personnes chacune, avant l'intervention d'une quarantaine de policiers et des CRS. "Deux policiers municipaux et trois hommes de la police nationale se sont retrouvés pris en tenailles entre les deux groupes, dont la plupart des membres étaient armés de barres de fer et de battes. Il y a eu un tir de Flash-Ball", avait expliqué Thérèse Brunisso.
Quatre personnes dont un mineur ont été interpellées et placées en garde-à-vue, lundi soir et mardi matin.

A lire également : Le PCF demande un "moratoire de toute urgence"
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