Ce rapport d’enquête citoyen sur les violences policières du 27 novembre 2007 au Rectorat de Nantes est rendu public fin mai 2008 - six mois après les faits, dans une affaire où tous les témoignages, toutes les preuves matérielles, y compris les étapes antérieures de ce rapport avec toutes leurs annexes, ont été collectés et remis tant au procureur de la République qu’à l’IGPN. Nous attendions une réponse institutionnelle avant de communiquer, mais à ce jour, la famille de la victime n’a reçu aucune nouvelle, malgré des demandes répétées.
Aujourd’hui enquêtes et procédures judiciaires semblent enlisées.
C’est l’enterrement de première classe.
Il ne s‘est apparemment rien passé le 27 novembre 2007 devant les grilles fermées du Rectorat de Nantes.
Ce rapport d’enquête montre pourtant l’enchaînement des faits, leurs conséquences humaines dramatiques [des personnes blessées, dont un mineur gravement], leurs traitements médiatiques et judiciaires. Il permet aussi de réfléchir, d’évaluer et d’anticiper la généralisation de pratiques anti-démocratiques et dangereuses.
Aujourd’hui enquêtes et procédures judiciaires semblent enlisées.
C’est l’enterrement de première classe.
Il ne s‘est apparemment rien passé le 27 novembre 2007 devant les grilles fermées du Rectorat de Nantes.
Ce rapport d’enquête montre pourtant l’enchaînement des faits, leurs conséquences humaines dramatiques [des personnes blessées, dont un mineur gravement], leurs traitements médiatiques et judiciaires. Il permet aussi de réfléchir, d’évaluer et d’anticiper la généralisation de pratiques anti-démocratiques et dangereuses.
La nébuleuse sécuritaire
Depuis quelques années, nous assistons à une rupture de grande ampleur dans la politique du maintien de l’ordre. Nouvelles modalités d’intervention, nouveaux corps, nouvelles armes, budgets en forte hausse, c’est une nouvelle police, spectaculaire et médiatique, qui naît sous nos yeux.
C’est aussi une police qui expérimente ses nouveaux équipements.
Que fait d’autre le policier masqué au flasball jaune, arme non encore généralisée, devant les lycéens et étudiants nantais ?
Aujourd’hui, les notes de service qui précisent l’emploi de ces armes dites « non létales » sont inaccessibles aux citoyens et leurs conditions d’usage réglementaires inconnues du public [et des policiers eux-mêmes ?]. Dites « non létales », ces armes s’avèrent mutilantes [flashball], voire mortelles dans certaines conditions [taser]. La croissance spectaculaire des gardes à vue, de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues [ + 73.8 % de hausse entre 2000 et 2007 pour les GAV de plus de 24 heures] – c’est le cas des jeunes interpellés le 27 novembre - comme l’augmentation des incriminations pour outrages témoignent que l’usage expérimental de nouvelles armes ne préjuge pas de l’utilisation ou du détournement de procédures juridiques existantes.