libellés

samedi 30 juin 2012

Du comité soutien d'Ayoub à Mme Taubira

lepays.fr
Belfort-Héricourt-Montbéliard
30/06/2012

Montbéliard Tir de Flash-Ball : 

la ministre de la Justice saisie

« Il y aura bientôt un an et demi que les faits se sont produits et nous sommes dans l’attente des suites que donnera la justice », remarque la sœur d’Ayoub. Le lycéen de 17 ans fut victime, en février 2011 à Audincourt, d’un tir de Flash-Ball qui a provoqué la perte de son œil gauche. Le comité de soutien à Ayoub, constitué à Montbéliard, vient de saisir par courrier Christiane Taubira, ministre de la Justice.
Un courrier dans lequel le comité fait état de son attente « impatiente pour que vérité et justice interviennent en faveur de cette victime innocente, désormais handicapée à vie ». La justice a clairement établi (vidéo surveillance à l’appui) que le jeune Ayoub, le jour des faits, attendait un bus pour rejoindre Montbéliard, n’a pas participé à l’émeute ayant motivé l’intervention de la police place du Temple à Audincourt.
« Nous pensons que la ministre peut être sensible au fait que chacun, dans notre société de droit, fut-il policier, doit être à même de répondre de ses actes », poursuit le comité de soutien. Il estime que Christiane Taubira « ne peut rester sans réaction face à une certaine pratique d’impunité ou de peines minimum envers les policiers français auteurs de bavures ayant entraîné des handicapes à vie ou des décès… Vouloir couvrir les bavures policières au motif qu’il faut, à tout prix, préserver l’autorité de la police ne peut être que contre productif. À l’inverse les policiers gagneront en confiance, respect et autorité de la part de la population si celle-ci vérifie que les policiers ne peuvent se permettre aucun abus de pouvoir dans l’exercice de leur difficile métier ».
Il est bon de rappeler que le parquet de Montbéliard a ouvert, en février dernier, une information judiciaire pour « blessures involontaires » à l’encontre du policier, auteur du tir de Flash-Ball qui a coûté un œil au lycéen. Dans la foulée, un juge d’instruction a été saisi.
« Aujourd’hui, mon frère a perdu l’usage de son œil gauche, porte une prothèse en attendant de savoir s’il y a lieu de l’éviscérer… conclut sa sœur. Sans une décision de justice, Ayoub n’arrivera pas à se reconstruire. Il a besoin de tourner la page… »