libellés

dimanche 11 mars 2012

La dépêche du midi 5 mars 2012

Nantes. Le flashball dans le viseur de la Justice

Un policier soupçonné d'avoir éborgné avec un flashball un lycéen, comparait demain devant la justice, relançant la polémique autour de la dangerosité de ces armes.

La comparution demain devant le tribunal correctionnel de Nantes d'un policier soupçonné d'avoir grièvement blessé avec un gomme-cogne un lycéen en 2007 relance la polémique autour de la dangerosité de ces fusils lanceurs de balle en mousse. L'adolescent victime du tir a perdu l'usage de son œil. Selon sa famille et ses amis, la police aurait volontairement attaqué une manifestation de lycéens et d'étudiants « pacifiques » et le policier en question aurait « délibérément visé au visage un manifestant pour le mutiler ». La ligue des droits de l'Homme s'est portée partie civile et entend démontrer que le policier accusé est bien le tireur, la légitime défense ne pouvant se justifier dans un tel cas. L'arme utilisée par le policier se différencie du gomme-cogne de marque Flash-ball par une portée beaucoup plus longue et une bien plus grande précision de tir. Demain, il s'agira de la première audience concernant ce modèle précis d'arme. Néanmoins, la polémique autour de ces armes supposées non perforantes se nourrit de précédents drames. Déjà en janvier 2011 le tribunal correctionnel de Versailles a condamné un policier à six mois de prison pour avoir causé la perte d'un œil d'un jeune squatteur de 14 ans à la suite d'un tir de Flashball. Cette catégorie d'armes est régulièrement critiquée depuis qu'elle a été étendue à la police en 2002. Elle a provoqué des blessures à la tête, faisant perdre la vue ou l'audition, à une dizaine de personnes.

A Toulouse, vers un non-lieu

À Toulouse, le 19 mars 2009, Johan Celsis, étudiant, fait parti de ces milliers de manifestants regroupés devant un grand magasin, rue Alsace-Lorraine. Face à eux, des CRS déployés tentent de les repousser. Ce garçon reçoit un projectile à l'œil droit. Il s'agirait d'une balle de flash-ball tiré par un fonctionnaire de police. Evacué à l'hôpital et opéré, cet étudiant porte plainte dix jours plus tard. Trois ans après, cette affaire pourrait aboutir à un non-lieu. L'étudiant a perdu son œil et la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse a confirmé qu'il n'y aurait pas de reconstitution des faits. Une demande qui avait été formulée par l'avocat de la victime, Me Pascal Nakache. Une expertise avait établi que la blessure pouvait être compatible avec un tir de flash-ball. Mais pour la justice, le tireur n'est pas identifié, éloignant ainsi cette hypothèse. Selon la défense, il y a surtout une volonté « de ne pas chercher la vérité. »