6 mars 2012
[Mémoires du présent, flashback contre flashball —
à l’occasion du procès d’un flasballeur policier à Nantes
déclaration commune de quelques « cibles » vivantes
& retour sur un précédent : Richard Deshayes (1971).]
Chronologie d’une série noire, hélas non-exhaustive.
Le 27 novembre 2007, Pierre, un lycéen de 17 ans, perd un œil suite à un tir de flashball lors d’une manifestation devant le rectorat de Nantes.
Le 19 mars 2009, Joan, un étudiant de 25 ans, est grièvement blessé à l’oeil par un tir de flash-ball au cours d’une autoreduction collective dans un supermarché, à Toulouse, dans le cadre du mouvement contre la loi LRU 2.
Le 8 juillet 2009, Joachim, cinéaste documentariste, est mutilé à l’œil d’un coup de gomme-cogne alors qu’il manifestait au lendemain de l’expulsion d’un squat à Montreuil.
Le 14 octobre 2010, Geoffrey, un lycéen de Montreuil, est atteint en pleine tête par une balle en caoutchouc alors qu’il participait au blocus du lycée Jean Jaurès dans le cadre du mouvement d’opposition à la contre-réforme des retraites.
Les quatre «cible » de ces violences policières seront solidairement
présentes au procès du policier ayant tiré sur Pierre, qui a lieu ce 6
et 7 mars 2012 au TGI de Nantes, procès délibérément tardif mais qui
pourrait faire jurisprudence et ainsi faire réfléchir (à deux fois) les
« fous de la gachette » qui abondent chez les CRS et les cow-boys de la
BAC.
En préambule aux débats judiciaires, Pierre, Joan et Joachim ont souhaité diffuser cette lettre ouvertement commune :
Ce qui nous relie
«Ce qui nous relie, c’est d’avoir perdu l’usage d’un œil
suite à un tir de flashball. Pierre lors de l’occupation du rectorat de
Nantes pendant le mouvement contre la loi LRU qui met en place la
destruction de l’enseignement public. Joan, l’année suivante à Toulouse,
au cours du même mouvement, lors d’une autoréduction pour dénoncer la
précarité étudiante. Joachim lors d’une manifestation contre l’expulsion
d’un squat à Montreuil.
Ce qui nous relie, c’est notre volonté d’être solidaires face à la violence de la police.
Ce qui nous relie, c’est d’affirmer qu’il ne s’agissait pas de bavures. La police nous a ostensiblement visés à la tête.
En ce qui concerne Pierre, le policier se situait à une dizaine de mètres. Il était armé d’un flashball LBD 40, d’une grande précision. Pierre était statique. Le policier ne pouvait manquer sa cible. En ce qui concerne Joan, le policier a tiré sur lui alors que l’action était terminée et que les étudiants-grévistes s’éloignaient pour rejoindre la manifestation interprofessionnelle. En ce qui concerne Joachim, les policiers ont tiré une dizaine de fois. Quatre manifestants ont été touchés au-dessus de l’épaule, à la nuque, au front, à la clavicule et à l’œil. Chaque tir aurait pu mutiler. Dans les trois cas, il y avait une volonté très claire, au plus haut niveau, de faire mal, d’en mutiler un pour terroriser tous les autres.
Ce qui nous relie, c’est de vouloir dire qu’il ne s’agit pas de cas isolés. Cela est arrivé à beaucoup d’autres. On ne compte plus les personnes mutilées ou tuées par la police.
Ce qui nous relie, c’est l’arme avec laquelle nous avons été frappés : un flashball. Comment qualifier cette arme, maintenant très répandue dans la police, qu’elle use comme on use d’une matraque ? Une arme qui terrorise. Une arme avec laquelle la police a de nouveau le droit de tirer sur la population. Une arme avec laquelle elle tire à toute occasion : 2787 tirs de flashball pour l’année 2011. Une arme qui dit : « Rentrez chez vous et n’en sortez plus ».
Ce qui nous relie, c’est de vouloir rattacher la violence dont nous avons été la cible, à la violence quotidienne de la police : le harcèlement de certains quartiers, la traque des sans-papiers, les expulsions des gens de leurs logements, les délires anti-terroristes à l’encontre de nos amis, la criminalisation de tous ceux qui sortent du rang.
Ce qui nous relie, c’est d’avoir voulu, coûte que coûte, ne pas céder à la peur, retourner dans la rue, lutter.»
Ce qui nous relie, c’est notre volonté d’être solidaires face à la violence de la police.
Ce qui nous relie, c’est d’affirmer qu’il ne s’agissait pas de bavures. La police nous a ostensiblement visés à la tête.
En ce qui concerne Pierre, le policier se situait à une dizaine de mètres. Il était armé d’un flashball LBD 40, d’une grande précision. Pierre était statique. Le policier ne pouvait manquer sa cible. En ce qui concerne Joan, le policier a tiré sur lui alors que l’action était terminée et que les étudiants-grévistes s’éloignaient pour rejoindre la manifestation interprofessionnelle. En ce qui concerne Joachim, les policiers ont tiré une dizaine de fois. Quatre manifestants ont été touchés au-dessus de l’épaule, à la nuque, au front, à la clavicule et à l’œil. Chaque tir aurait pu mutiler. Dans les trois cas, il y avait une volonté très claire, au plus haut niveau, de faire mal, d’en mutiler un pour terroriser tous les autres.
Ce qui nous relie, c’est de vouloir dire qu’il ne s’agit pas de cas isolés. Cela est arrivé à beaucoup d’autres. On ne compte plus les personnes mutilées ou tuées par la police.
Ce qui nous relie, c’est l’arme avec laquelle nous avons été frappés : un flashball. Comment qualifier cette arme, maintenant très répandue dans la police, qu’elle use comme on use d’une matraque ? Une arme qui terrorise. Une arme avec laquelle la police a de nouveau le droit de tirer sur la population. Une arme avec laquelle elle tire à toute occasion : 2787 tirs de flashball pour l’année 2011. Une arme qui dit : « Rentrez chez vous et n’en sortez plus ».
Ce qui nous relie, c’est de vouloir rattacher la violence dont nous avons été la cible, à la violence quotidienne de la police : le harcèlement de certains quartiers, la traque des sans-papiers, les expulsions des gens de leurs logements, les délires anti-terroristes à l’encontre de nos amis, la criminalisation de tous ceux qui sortent du rang.
Ce qui nous relie, c’est d’avoir voulu, coûte que coûte, ne pas céder à la peur, retourner dans la rue, lutter.»
A ce même propos, on trouvera plus amples informations sur le site de la Coordinations des Intermittents & Précaires. On trouvera aussi entretien croisé de Pierre et Joachim sur Médiapart ici, ainsi que mon témoignage sur l’intervention policière devant le lycée Jean Jaurès, la matin du 14 octobre 2010, là. Et d’autres documents sur le « ciblage » de Joachim en juillet 2009, déjà archyvés ici et là
Face à ces éborgnés en série, on pourrait gloser sur le non-respect
balistique des distances et des angles de tir ou sur l’usage
disproportionné de la force publique. On pourrait analyser la surenchère
technologique des outils répressifs (flashball, taser et même drone)
dont les appellations euphémistiques (« armes non-létales ») peinent à
masquer les effets secondairement mutilants ou homicides. On pourrait
souligner le recours systématique aux Brigades Anti-Criminalité pour
encadrer, intimider, disperser toutes les formes d’expressions,
protestations et auto-organisations collectives. Mais point trop
d’illusion, c’est ça le monopole étatique de la violence légitime. En
démocratie, pas de carotte, sans bâton, ni matraque, ni tonfa, ni
flashball, etc. Et en période de Crise à Durée Indéterminée, s’en fout
des bavures et autres DCD. D’où notre légitime défiance envers les ruses
et coutumes des ces « bandes armées », fussent-elles assermentées, qui
quadrillent les territoires de relégations urbaines.
A Montreuil, on a aussi vu fleurir des affiches appelant à «désarmer
la police». Programme minimum qui nous renvoie 40 ans en arrière, début
mars 1971, quand le quinzomadaire Tout proposait déjà de leur renvoyer la balle, aux flics, sous ce mot d’ordre désarmant : «Surveillons la police!»
Quelques semaines pluts tôt, le 9 février, lors du manifestation
non-autorisée du Secours Rouge, place Clichy, un certain Richard
Deshayes, membre du groupe VLR, et co-fondateur du Front de Libération
de la Jeunesse, s’était pris un tir tendu de «lance-patate» [fusil propulseur de grenades lacrymogènes] en plein visage. Lui aussi allait y perdre un œil.
Le photographe militant Gérard Aimé était là pour témoigner.
Le portrait de Richard n’allait pas tarder à recouvrir tout Paris.
Les manifestations de protestation se succéderaient bientôt,
exigeant, en vain, la « dissolution des brigades spéciales
d’intervention ».
Et la phrase fétiche de Richard de recouvrir à la bombe les murs:
Nous ne sommes pas contre les vieux,
nous sommes contre ce qui les a fait vieillir!
Avec une guitare et un fusil, en lieu et place de la faucille et du marteau.
Nous ne sommes pas contre les vieux,
nous sommes contre ce qui les a fait vieillir!
Avec une guitare et un fusil, en lieu et place de la faucille et du marteau.
Et à la une du numéro suivant de Tout, un éditorial anonyme
et collectif, décliné en vers libre, qui, loin de toute martyrologie,
nous parlent plus que jamais d’aujourd’hui.
«Quatorze blessés dans une manifestation,
Ça s’est déjà vu : la police cogne,
Nous aussi.
Mais un camarade de 20 ans
A été défiguré à vie par des
Professionnels du maintien
De l’ordre, viandeurs diplômés
Entraînés et excités pour ce
Genre d’opérations
Richard Deshayes a reçu en plein visage
Une grenade tirée à bout portant, Claudine est
Blessée grièvement à la
Gorge,de la même façon.
Et d’autre encore.
Viser, tirer, tuer.
Il faut le vouloir pour
Le faire.
Il a perdu un œil,
C’était organisé ;
Les brigades spéciales,
Ça sait où ça va :
Plusieurs heures
D’entraînement par jour
Avec quoi en tête :
Réprimer, briser, casser ; étouffer
Tenir, contenir, maintenir l’Ordre
Et qui en tête : l’émeutier
le hors-la-loi, l’extrèmiste-des-deux-bords […]
Ça aussi, il faut le vouloir
Pour le faire.
Il faut prévoir, oser, décider, préparer.
La création d’une « force spéciale »
De police est une prévision
Une prévision à long terme
Des mois d’études, d’enquêtes et
D’entraînement, un matériel adapté
A des formes de luttes particulières et nouvelles ,
La bourgeoisie française voir son avenir
En sombre.
Elle a raison. […]
A aucune époque de son histoire
Le capitalisme n’a eu autant de mal
A légitimer son existence ;
tout ce qu’il a construit réclame
Un aboutissement en dehors
De ses propres limites.
Il ne peut réprimer l’espoir d’une autre société
Au nom d’un présent :
Qui l’appelle partout.
Alors le provisoire s’installe,
L’exaspération devient quotidienne.
On ne sait plus où est l’Ordre
La société bloquée de 71 ne peut même pas
Faire les réformes
Qui lui permettraient de
Légitimer la répression
«En attendant mieux».
La seule assurance qu’on se donne,
C’est un solide rempart répressif
Qui croîtra chaque année.
Qu’ils y croient, ces chiens !
En matière de planification,
C’est la seule chose
Qu’ils peuvent garantir.
Par la même occasion, ils montrent
Qu’ils prévoient le développement
D’une contestation encore plus violence,
Ils ont encore raison.
Cette force
Encore dispersée, disparate,
Se poursuit à la fois de l’irruption stérile
Des turfistes en colère de Vincennes
Et des assemblées ouvrières comme
Celle de cette semaine à Renault-Flins,
Des 14 000 suicides par an
Comme d’une délinquance
Qu’on ne peut plus contenir
Dans le développement du porno
Comme dans celui du MLF.
Elle peut se chercher longtemps
Une identité dans une critique radicale
Peu cohérente ou formuler des projets
A partir d’aspirations et de rêves
Encore marginaux.
Elle ne peut pas se tromper.
Ils le savent.
C’est contre cette force
Que des milliers d’énergies sont désormais
Organisées pour détruire
Tout ce qui surgit de résistant
De créateur, de généreux.
En prévision d’assassinats nécessaires
Au maintien de l’Ordre.
Il faut les espionner
Les étudier, les saper,
Les attaquer, les ruiner.
Tout le monde s’y mettra chacun à sa façon.
Nous gagnerons un pouvoir sur nos vies
en abattant le pouvoir de mort.
SURVEILLEZ LA POLICE! »
Ça s’est déjà vu : la police cogne,
Nous aussi.
Mais un camarade de 20 ans
A été défiguré à vie par des
Professionnels du maintien
De l’ordre, viandeurs diplômés
Entraînés et excités pour ce
Genre d’opérations
Richard Deshayes a reçu en plein visage
Une grenade tirée à bout portant, Claudine est
Blessée grièvement à la
Gorge,de la même façon.
Et d’autre encore.
Viser, tirer, tuer.
Il faut le vouloir pour
Le faire.
Il a perdu un œil,
C’était organisé ;
Les brigades spéciales,
Ça sait où ça va :
Plusieurs heures
D’entraînement par jour
Avec quoi en tête :
Réprimer, briser, casser ; étouffer
Tenir, contenir, maintenir l’Ordre
Et qui en tête : l’émeutier
le hors-la-loi, l’extrèmiste-des-deux-bords […]
Ça aussi, il faut le vouloir
Pour le faire.
Il faut prévoir, oser, décider, préparer.
La création d’une « force spéciale »
De police est une prévision
Une prévision à long terme
Des mois d’études, d’enquêtes et
D’entraînement, un matériel adapté
A des formes de luttes particulières et nouvelles ,
La bourgeoisie française voir son avenir
En sombre.
Elle a raison. […]
A aucune époque de son histoire
Le capitalisme n’a eu autant de mal
A légitimer son existence ;
tout ce qu’il a construit réclame
Un aboutissement en dehors
De ses propres limites.
Il ne peut réprimer l’espoir d’une autre société
Au nom d’un présent :
Qui l’appelle partout.
Alors le provisoire s’installe,
L’exaspération devient quotidienne.
On ne sait plus où est l’Ordre
La société bloquée de 71 ne peut même pas
Faire les réformes
Qui lui permettraient de
Légitimer la répression
«En attendant mieux».
La seule assurance qu’on se donne,
C’est un solide rempart répressif
Qui croîtra chaque année.
Qu’ils y croient, ces chiens !
En matière de planification,
C’est la seule chose
Qu’ils peuvent garantir.
Par la même occasion, ils montrent
Qu’ils prévoient le développement
D’une contestation encore plus violence,
Ils ont encore raison.
Cette force
Encore dispersée, disparate,
Se poursuit à la fois de l’irruption stérile
Des turfistes en colère de Vincennes
Et des assemblées ouvrières comme
Celle de cette semaine à Renault-Flins,
Des 14 000 suicides par an
Comme d’une délinquance
Qu’on ne peut plus contenir
Dans le développement du porno
Comme dans celui du MLF.
Elle peut se chercher longtemps
Une identité dans une critique radicale
Peu cohérente ou formuler des projets
A partir d’aspirations et de rêves
Encore marginaux.
Elle ne peut pas se tromper.
Ils le savent.
C’est contre cette force
Que des milliers d’énergies sont désormais
Organisées pour détruire
Tout ce qui surgit de résistant
De créateur, de généreux.
En prévision d’assassinats nécessaires
Au maintien de l’Ordre.
Il faut les espionner
Les étudier, les saper,
Les attaquer, les ruiner.
Tout le monde s’y mettra chacun à sa façon.
Nous gagnerons un pouvoir sur nos vies
en abattant le pouvoir de mort.
SURVEILLEZ LA POLICE! »
Post-scriptum du 3 avril :
Le jugement concernant le jeune éborgné nantais Pierre a été rendu, confirmant les demandes du procureur : relaxe pour le tireur à vue de lycéen. Ecartant l’hypothèse indéfendable d’une légitime défense policière, le tribunal a invoqué la stricte obéissance à l’ordre donné, rien «d’illégal» dans l’acte de l’exécutant en uniforme. (Ceci dit en passant, et sans vouloir faire des analogies douteuses, il s’agit là d’une argumentation similaire à celle employée par les «criminels de bureau» pour ne pas répondre de leurs actes pendant l’Occupation). Quant au non-respect des distances réglementaires et des parties du corps à éviter, c’est juste un défaut de formation qui ne peut lui être imputé. Double faute de sa hiérarchie, donc, mais comme il n’était pas prévu lors de ce procès de faire comparaître les chefs de l’inculpé, la boucle est bouclée. Circulez, y’a plus rien à voir.
Sauf que Pierre n’a pas l’intention de se laisser décourager, et recours administratif il y aura, devant la cour européenne des droits de l’homme si nécessaire. Pour que la police arrête de dégommer à plein tube encore et encore. Pour se tenir au courant, via le «groupe du 27 novembre» c’est ici.
Et si ces démarches ne suffisent pas, il y aura si l’on ose dire d’autres séances de «rattrapage», lors des futurs procès concernant deux autres «cibles» vivantes, Joachim et Geoffrey. À suivre de très près, à Montreuil et ailleurs.
Le jugement concernant le jeune éborgné nantais Pierre a été rendu, confirmant les demandes du procureur : relaxe pour le tireur à vue de lycéen. Ecartant l’hypothèse indéfendable d’une légitime défense policière, le tribunal a invoqué la stricte obéissance à l’ordre donné, rien «d’illégal» dans l’acte de l’exécutant en uniforme. (Ceci dit en passant, et sans vouloir faire des analogies douteuses, il s’agit là d’une argumentation similaire à celle employée par les «criminels de bureau» pour ne pas répondre de leurs actes pendant l’Occupation). Quant au non-respect des distances réglementaires et des parties du corps à éviter, c’est juste un défaut de formation qui ne peut lui être imputé. Double faute de sa hiérarchie, donc, mais comme il n’était pas prévu lors de ce procès de faire comparaître les chefs de l’inculpé, la boucle est bouclée. Circulez, y’a plus rien à voir.
Sauf que Pierre n’a pas l’intention de se laisser décourager, et recours administratif il y aura, devant la cour européenne des droits de l’homme si nécessaire. Pour que la police arrête de dégommer à plein tube encore et encore. Pour se tenir au courant, via le «groupe du 27 novembre» c’est ici.
Et si ces démarches ne suffisent pas, il y aura si l’on ose dire d’autres séances de «rattrapage», lors des futurs procès concernant deux autres «cibles» vivantes, Joachim et Geoffrey. À suivre de très près, à Montreuil et ailleurs.