mercredi 26 septembre 2012

Un jeune éborgné à Montpellier par un tir policier

Vendredi 21 septembre, Florent dit "Casti, a reçu une balle de "flash ball" tirée par un policier près de stade de la Mosson à Montpellier.

http://www.mediaterranee.com/2372012-montpellier-apres-le-tir-de-flash-ball-des-temoins-communiquent.html

Médiaterranée Languedoc-Roussillon est rendue destinataire d'un « communiqué officiel des témoins de l'incident survenu en marge du match MHSC/ASSE ». Un communiqué rédigé par une cinquantaine de témoins du drame subi par « Casti » qui a perdu un œil suite à un tir de flash-ball décoché par un agent de la BAC, vendredi. Tous étaient rassemblés, ce soir, à Montpellier, à l'occasion d'une réunion des clubs de supporters de la tribune de la « butte » de la Mosson. Nous vous livrons ce communiqué, ici, in extenso...

Le communiqué des témoins du drame

« Un jeune a fait tomber par terre par inadvertance un fumigène non allumé, alors qu'il marchait près des forces de l'ordre non loin des buvettes. Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, il n'est en aucun cas interdit de stade. Les policiers de la BAC ont voulu l'interpeller, alors que la possession d'un fumigène, qui plus est non allumé, est autorisée en dehors d'un stade. Pris de panique il a alors couru vers des dizaines de personnes qui étaient calmement attablées aux buvettes.
Les forces de l'ordre ont alors usé de leurs tonfas pour procéder à l'interpellation, une interpellation très musclée qui a choqué les personnes présentes, certains se sont levés pour pour faire cesser le matraquage abusif dont il était victime.

« Sans aucune raison »

C'est alors que sans aucune raison et de manière totalement disproportionnée, sans qu'il soit menacé et sans que l'on comprenne pourquoi, un représentant des forces de l'ordre a tiré à bout portant au flash-ball en direction des personnes attablées aux buvettes. Contrairement à la version des forces de l'ordre, aucun policier n'avait été blessé à ce moment là, la situation était très largement maîtrisable (seules 2/3 personnes s'étaient levées pour tenter de calmer les policiers), la légitime défense ne peut en aucun cas être retenue, le tir était tout simplement inexplicable.
Florent, un jeune supporter surnommé "CASTI" a été atteint en plein dans l’œil. Florent n'avait rien a voir avec l'interpellation initiale, il n'a pas protesté contre l'interpellation musclée des policiers et n'avait rien à se reprocher. Gravement touché à l’œil, il a été transporté à l’hôpital. Encore une fois, contrairement aux récits trouvés dans les médias, son œil n'a pas été sauvé. Son œil a été pulvérisé. Selon le chirurgien, il a littéralement explosé, l'explosion de l’œil à même entraîné une fracture de la paumette tellement elle fut violente.

« Explosion de l'oeil »

Le policier auteur du tir, s'est alors caché et ses collègues ont ramassé le projectile tiré pour faire croire qu'il n'y avait pas eu de tir et que le bruit avait été provoqué par une bombe agricole. La version policière serait presque risible si l'incident n'était pas si grave, hélas c'est celle qui a été relayée par les médias. Des pressions policières ont ensuite été exercées auprès de certains témoins, leur demandant de déclarer que la BAC était intervenu suite à des incidents entre supporters montpelliérains et stéphanois, ce qui évidemment est faux, les supporters stéphanois étant déjà "parqués" dans le secteur visiteur. Ces derniers retireront même leurs banderolles à l'intérieur du stade lorsqu'ils apprendront le drame, par solidarité avec les supporters Montpelliérains.
L’œil de Florent est hors de fonction. Il ne verra plus jamais de cet œil et devra vivre le restant de sa vie avec ce lourd handicap. Tous les témoins de ce qui revête clairement le caractère de "bavure" ont été choqués par le comportement des fonctionnaires de la BAC avant, pendant et après l'incident. Ils espèrent évidemment que justice sera faite, et jugent unanimement insupportables les versions calomnieuses qui ont été publiées dans les médias. Nous, ses amis, réclamons que la vérité soit rétablie. Nous ne pouvons pas laisser une telle erreur policière être transformée en cas de légitime défense. Certaines version publiées sont carrément écœurantes, et reflètent un manque cruel d'investigation journalistique.

Une seule vérité.»