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jeudi 14 février 2013

Après Strasbourg : un communiqué de Pierre

A Nantes, le 12 février 2013

Flashball : aujourd'hui comme hier, la police française mutile
Le 6 février à Strasbourg, un Gendarme Mobile vise délibérément à hauteur de visage avec son Lanceur de Balles de Défense (image euronews)
A Strasbourg comme à Nantes, Montreuil, Toulouse, Mayotte, Villiers le Bel, Montbéliard, Montpellier, Chefresne et ailleurs, la police continue de mutiler au flashball.

Mercredi 6 février 2013, alors que des salariés en lutte d'Arcelor Mittal menacés par leur patron viennent défendre leur emploi en manifestant à Strasbourg, les forces de l'Ordre ont délibérément fait feu au flashball (Lanceur de Balles de Défense) dans le visage d'un manifestant : John, intérimaire, a perdu un œil.

Cette mutilation n'est pas une « bavure ». Les précédents sont innombrables : la police française tue, mutile ou blesse, et en particulier au flashball qui incarne un nouveau processus de militarisation de la police.

J'ai été blessé au visage par un tir de Lanceur de Balles de Défenses en novembre 2007 lors d'une manifestation lycéenne, à l'âge de 16 ans. J'ai depuis perdu la vue d'un œil.

Cette arme, puissante, précise, sophistiquée, était alors en expérimentation. D'abord testée dans les quartiers populaires, contre les « incontrôlables » ou les manifestations spontanées de lycéens et d'étudiants, le flashball est désormais utilisé contre des grévistes et des syndicalistes. L'usage de cette arme s'intensifie et s'élargit : nous sommes tou-te-s concerné-e-s, tou-te-s des « cibles » potentielles d'une police qui vit dans la toute puissance et l'impunité.

L'utilisation du flashball, est lancée par Guéant, renforcée par Sarkozy et validée par Valls : c'est désormais la police socialiste qui mutile à Strasbourg et tire à Notre Dame des Landes.

La police continue de mutiler car la Justice lui donne carte blanche : après plus de 4 ans de combat judiciaire acharné pour faire comparaitre Mathieu Léglise, le policier qui m'a tiré dessus, en avril 2012, un juge nantais prononce sa relaxe et consacre l'impunité policière : il n'aurait fait « qu'obéir aux ordres » (sic).

Le flashball est une arme de terrorisation : il doit faire peur, frapper l'imaginaire collectif en frappant physiquement des individus.

Jusqu'à quand allons nous laisser la police détruire des vies ?

Jusqu'à quand la police restera-t-elle impunie ?


Quand préférerons nous enfin la révolte à la peur ?


Solidarité avec John et toutes les cibles du terrorisme d'État.


Pierre, une « cible » du flashball parmi d'autres