Les agents de la BAC, avec flasball, et quelques gardes-mobiles font alors barrage à l’avancée des manifestants vers le bâtiment principal du Rectorat situé au fond du parc. Un statu quo bon enfant se met en place pendant lequel on jongle, on joue de la cornemuse, on discute, on filme avec son téléphone portable, tandis que d’autres manifestants discutent avec Yves Monard, le directeur départemental de la sécurité publique, qui coordonne les trois corps maintenant présents dans le parc [CRS-CDI, BAC et gendarmes mobiles]. Dès ce moment, on remarque un policier masqué équipé d’un nouveau flashball jaune, présent également devant la présidence de l’Université le 20 novembre et devant le lycée privé Saint Jean Baptiste, le 28 novembre [annexe 13].
Alors que les manifestants sont stabilisés et ne cherchent pas à progresser davantage, les forces de l’ordre demandent aux manifestants des premiers rangs d’évacuer, mais ils n’utilisent ni mégaphone ni porte-voix et les ordres d’évacuation sont inaudibles au delà des premiers rangs. Les forces de l’ordre commencent, vers 16 h 55, un travail de contrainte pour évacuer les manifestants. Ceux-ci, très spontanément, se soudent coude à coude, bras dessus bras dessous, tout en reculant calmement [annexe 11]. Pris en sandwich entre les manifestants de l’arrière qui ne reculent pas assez vite par rapport au rythme imprimé par la police et les forces de l’ordre qui poussent et tapent avec matraques et tonfas, de nombreux manifestants trébuchent, crient et prennent peur.
Vers 17 h 10, les agents de la BAC, en civil, maintenant, nombreux, apparaissent comme très agressifs et énervés [annexe 11 et annexe 12] et provoquent les manifestants. Un des agents de la BAC braque un flashball noir, visant à hauteur de tête, pour intimider les manifestants pourtant regroupés et en train de reculer. Les agents de la BAC extraient du groupe compact plusieurs manifestants, les contraignent au sol et les menottent [annexe 11 et annexe 12].
Quelques minutes plus tard, les manifestants sont dehors, sur la voie publique. Les grilles du parc sont refermées par les policiers, l’une après l’autre, sans obstacles, vers 17 h 20. Les manifestants se tiennent tous désormais à l’extérieur du parc du Rectorat [annexe 10 et annexe 13]. Les forces de l’ordre sont présentes derrière les grilles, mais aussi à l’extérieur. Au moins un agent de la BAC est déjà passé par l’ouverture dans le grillage et se présente sur le côté du groupe de manifestants sorti de l’enceinte. [annexe 13]. Des policiers et gendarmes sont aussi présents, à proximité de leurs véhicules stationnés sur l’autre portion de la rue de la Morhonnière.