mai 2007
Des policiers mis en examen dans l'affaire d'une étudiante blessée à l'oeil par la police à Grenoble.
Le Dauphiné libéré
GRENOBLE
Grenoble-ville
Une passante blessée lors d'une manifestation: trois policiers mis en examen
Le 15/12/2008 à 17:50
Sur le site militant Indymedia
Dauphine libéré, jeudi 24 mai 2007
Une retranscription vite fait des propos tenus par le journaliste de france 3 et de l'avocat le mercredi 23 mai
France Bleu Isère, le 25 mai, journal de 8h (Anne Chovet )
Des policiers mis en examen dans l'affaire d'une étudiante blessée à l'oeil par la police à Grenoble.
Jdd.fr - Maintenant, c'est tous les jours Dimanche. Société 16/12/2008 - 10:58Cette affaire comporte de sérieuse ressemblances avec celle de Pierre, mais aussi des différences :
Grenoble: Trois policiers mis en examen
Trois policiers grenoblois ont été mis en examen à la suite de la plainte d'une étudiante en médecine grièvement blessée, en mai 2007, en marge d'une manifestation dans le centre-ville. Ils ont été mis en examen pour "blessures involontaires ayant causé une ITT supérieure à trois mois par la violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", révèle le Dauphiné Libéré dans son édition de mardi. La jeune femme qui traversait, le 16 mai 2007, une place du centre-ville de Grenoble ou s'achevait une manifestation contre le projet politique de Nicolas Sarkozy avait été blessée au visage par un projectile anti-émeute qui lui a causé la perte d'un oeil, du goût et de l'odorat.
- La jeune femme n'était pas manifestante, mais passait à côté d'une manifestation d'extrême-gauche (interdite).
- Elle a été blessée encore plus gravement que Pierre, et d'une grenade, pas d'un LBD.
- Le chef d'accusation est différent de celui de Nantes.
- Il semble que la police grenobloise ait utilisé le même mode opératoire qu'à Nantes, d'abord des mensonges, puis des semi-vérités, pour brouiller les pistes et organiser l'incertitude sur les faits.
Le Dauphiné libéré
GRENOBLE
L'étudiante avait perdu un oeil : trois policiers mis en examen----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
par La Rédaction du DL | le 16/12/08 à 06h00
Un commandant de police, un brigadier-chef et un brigadier-major de l'hôtel de police de Grenoble ont été mis en examen - successivement les 9, 10 et 11 décembre derniers - pour "coups et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de trois mois, par manquement délibéré d'une obligation de sécurité ou de prudence", a-t-on appris hier. Un commissaire de police grenoblois a également été entendu, en qualité de témoin assisté, par la juge chargée d'instruire ce dossier pour le moins sensible, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre...
Un commissaire entendu en qualité de témoin assisté
Le soir du 16 mai 2007, Maud Carretta - une Grenobloise alors âgée de 23 ans, étudiante en médecine - avait été atteinte au visage par un projectile alors qu'elle traversait la place Grenette, dans le centre de Grenoble, en compagnie d'une amie avec laquelle elle était allée boire un verre.
Grièvement blessée, la jeune femme a perdu son oeil gauche dans cet effroyable accident, et risque de ne plus jamais retrouver le goût ni l'odorat...
Le drame s'était produit en marge d'une manifestation non-autorisée que les forces de l'ordre tentaient de maîtriser: l'élection de Nicolas Sarkozy aux plus hautes fonctions de l'État avait en effet provoqué des mouvements de protestation un peu partout en France et, ce soir-là à Grenoble, des casseurs s'étaient joints aux contestataires.
Contacté hier soir, Maître Gerbi, l'avocat de l'étudiante qui a déposé plainte et s'est constituée partie civile, n'a pas caché sa satisfaction: «Pour moi, ces mises en examen sont la confirmation que la version policière initialement avancée était une contre-vérité, à savoir que Maud ne participait pas à la manifestation; qu'elle a bien été blessée par un éclat de grenade de désencerclement lancée par un policier; et que les circonstances, à l'instant précis où cette grenade a été jetée, ne justifiaient nullement l'emploi de la force. Au terme des éléments du dossier, j'ai la conviction que parmi les quatre personnes qui ont aujourd'hui à répondre devant le juge, figure celle qui a blessé Maud Carretta. On a franchi un grand pas mais l'instruction se poursuit: il reste désormais à identifier formellement le tireur en cause, mais également à avancer sur la question des responsabilités en terme de commandement».
Également joint hier, le directeur départemental de la sécurité publique de l'Isère, le contrôleur général Jean-Claude Borel-Garin, n'a pas souhaité s'exprimer en vertu du secret de l'instruction. Il a néanmoins lui aussi insisté sur le fait que cette instruction était loin d'être terminée, et que les personnes mises en examen dans ce dossier demeuraient évidemment présumées innocentes tant qu'une condamnation définitive n'a pas été prononcée contre elles.
Quant à Maud, elle poursuit brillamment ses études de médecine, malgré la prothèse qu'elle est obligée de porter à vie et qui nécessite des "reprises esthétiques" régulières. Elle doit d'ailleurs subir une nouvelle intervention chirurgicale cette semaine.
Grenoble-ville
Une passante blessée lors d'une manifestation: trois policiers mis en examen
Le 15/12/2008 à 17:50
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Trois policiers ont été mis en examen à la suite de la plainte d'une étudiante en médecine grièvement blessée en marge d'une manifestation non autorisée contre les projets politiques de Nicolas Sarkozy en mai 2007 à Grenoble, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Ces trois policiers, deux brigadier-chefs et un commandant de police ont été mis en examen les 9, 10 et 11 décembre pour "blessures involontaires ayant causé une ITT supérieure à trois mois par la violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", a-t-on précisé de mêmes sources.
Un quatrième policier, commissaire de police, a été entendu en qualité de témoin assisté.
Leur mise en examen est intervenue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juin 2007, consécutive à la plainte avec constitution de partie civile déposée par une étudiante en cinquième année de médecine, Maud Carretta.
Le 16 mai 2007, la jeune femme, âgée de 23 ans, rentrait d'une réunion entre amis lorsqu'elle avait traversé un place du centre-ville de Grenoble, où s'achevait une manifestation non autorisée à l'appel des anarcho-libertaires, que les forces de l'ordre tentaient de maîtriser.
Réfugiée sous un porche pour laisser passer les forces de sécurité, l'étudiante avait alors reçu un projectile anti-émeute au visage, perdant l'oeil gauche, l'usage du goût et de l'odorat.
Une première expertise médicale a estimé que les blessures avaient été causées par un "objectif compact", "compatible" avec une grenade d'encerclement, arme anti-émeute utilisée pour faire face à une violence collective et pour se désencercler.
A la suite de cette manifestation, sept jeunes gens avaient été interpellés pour diverses dégradations et outrages.
© 2008 AFP
Sur le site militant Indymedia
Dauphine libéré, jeudi 24 mai 2007
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rubrique "Grenoble et sa région", article principal de la page 4.
La victime dépose plainte
Manifestation anti-sarko : pronostic pessimiste pour l'oeil de l'étudiante blessée
Elle s'appelle Maud Carretta, elle a 23 ans et est étudiante en 4e année de médecine à Grenoble. Le 17 mai dernier nous publiions la photo de cette jeune femme, allongée sur une civière des pompiers, alors qu'elle venait d'être très sérieusement blessée à un oeil lors de la manifestation anti-Sarkozy du 16 au soir.
Il y a quelques jours, le préfet de l'Isère, Michel Morin, déclarait dans le Dauphiné Libéré qu'il avait demandé une enquête de commandement au directeur départemental de la sécurité publique afin de savoir dans quelles circonstances l'étudiante (qui ne participait pas à la manifestation) avait été blessée.
Tout en précisant que l'hypothèse était "peu probable", le représentant de l'Etat indiquait que la jeune femme avait pu être touchée par un éclat d'une grenade de désencerclement jetée par les forces de l'ordre.
Hier, par l'intermédiaire de son conseil, Maître Hervé Gerbi, Maud Carretta a déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Grenoble. une plainte contre X visant les infractions de "blessures involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui".
"Ma cliente et sa famille veulent en effet savoir ce qui s'est réellement passé le 16 mai vers 22h30 à l'angle de la place Grenette et de la rue Félix-Poulat. Moment où elle a été blessée vraisemblablement par une grenade de désencerclement lancée par la police", explique Maître Gerbi.
"Dans cette affaire, c'est l'ensemble du processus de la manifestation qu'il faut décortiquer. Il faut à mon sens examiner si le site internet Indymedia - sur lequel des appels parfois violents à manifester ont été publiés - a une part de responsabilité. Il faut ensuite s'interroger sur les conditions réelles d'utilisation de ces grenades de désencerclement dont les policiers font usage pour se dégager de situations périlleuses (ce qui ne semblait pas être le cas à ce moment) et non pour disperser des manifestants. Mais aussi sur la façon dont les grenades ont été lancées", ajoute l'avocat grenoblois.
"Une question qui concerne tout le monde dans la mesure où ma cliente ne prenait pas part à la manifestation. Elle venait en effet de prendre un verre en centre-ville avec deux amies et rentrait chez elle lorsqu'elle a aperçu les policiers puis un petit groupe de personnes. Elle était sur le point de s'écarter de l'endroit, lorsqu'elle a été blessée."
Maître Gerbi souhaite par ailleurs que la police judiciaire soit saisie de cette enquête, sachant qu'un dépôt de plainte avec constitution de partie civile impose à la justice l'ouverture d'une information judiciaire. "L'enquête est pour l'heure entre les mains du service de police qui effectuait les opérations de maintien de l'ordre lors de la manifestation, ce qui ne nous semble pas tout à fait normal", déclare l'avocat.
Quant à Maud Carretta, elle est toujours hospitalisée et le pronostic des médecins concernant son oeil serait plutôt pessimiste.
Interrogé hier soir, le préfet de l'Isère a indiqué qu'"il ne souhaitait pas réagir dans la mesure où la justice est saisie".Stéphane Blézy
Une retranscription vite fait des propos tenus par le journaliste de france 3 et de l'avocat le mercredi 23 mai
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Selon France 3 : Maud Carretta porte plainte contre x pour « coups et blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui »
Le préfet ouvre une enquête administrative.
L'avocat a demandé à ce que l'enquête soit confiée à la police judiciaire et non à la sécurité publique.
Touchée semble t-il par un bouchon allumeur en métal du grenade dite de désencerclement
Gerbi l'avocat :
« Elles attendent que les choses se tassent, elles sont immobiles dans un coin, elle ne bougent pas. »
« On veut que l'instruction puisse déterminer comment la grenade a été utilisée, si son utilisation était effectivement nécessaire à 22h30 alors que la manifestation avait déjà débuté dans un contexte dont on sait qu'il y a un an, il y a déjà eu un blessé à Grenoble avec ce type de grenade où l'on sait aussi que ce type de grenade est utilisé pour desencercler les forces de l'ordre et non pas pour disperser les manifestants »
« C'est aussi de pouvoir mettre un point (???) sur les éventuelles responsabilités dans l'organisation de ce type de manifestations qui sont à caractère un peu nouveau parce que volontairement envisagées comme violentes et de type, puisque c 'est ce qui est repris par les organisateurs, insurrectionnel et là, nous considérons que la vie des
passants, de vous de moi, c'était hier de mademoiselle Carretta, ces vies sont volontairement mises en danger par l'organisation de ce type de manifestation »
France Bleu Isère, le 25 mai, journal de 8h (Anne Chovet )
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------« Bonjour, blessée lors d'une manifestations anti-sarkozy à laquelle elle ne participait pas, une étudiante grenobloise vient de porter plainte, explication dans un instant. »
Suivent les titres
« M.C., une étudiante gravement blessée à l'oeil lors d'une manifestation anti-sarkozy à Grenoble le 16 mai dernier vient de porter plainte contre X pour blessure volontaire et mise en danger d'autrui. Toujours hospitalisée, elle risque de perdre son oeil, les précisions de Véronique Puillot (orthographe?)."
V.P. « Selon son avocat, le 16 mai au soir Maud, qui vient de prendre un verre avec une amie, sort du café et tombe sur manifestation anti-sarkozy place Felix Poulat. Soudain, elle ressent une douleur terrible à un oeil, elle vient de reçevoir un projectile en plein visage. A savoir le bouchon mettalique d'une grenade de desencerclement. Les policiers voulaient en fait disperser un attroupement qui s'était formé devant une parfumerie pour éviter tout vandalisme. Dans ce cas là, d'après un enquêteur, ils ont le droit d'utiliser ce type d'arme qui se fait rouler au sol comme une boule de pétanque et qui doit toucher les jambes des manifestants. Mais c'est le premier accident de ce genre confie un policier, cette grenade étant en caoutchouc, elle n'est pas faite pour blesser. De son côté, l'avocat de la jeune fille s'interroge: les policiers devaient-ils vraiment utiliser des grenades de desencerclements? Comment les ont-ils lancé? Maître Gerbi met aussi en cause le site indymedia qui avait appelé à la manifestation anti-sarkozy en ces termes: « la France d'après...on la brûle » fin de citation. En tout cas, ce dépôt de plainte à entraîner l'annulation de la reconstitution qui devait avoir lieu ce jeudi ».