libellés

lundi 27 juillet 2009

13 juillet : «L’Express »

A Montreuil, le flash-ball des policiers en accusation

Mercredi 8 juillet, lors de l’évacuation d’un «squat» à Montreuil (Seine-Saint-Denis), un jeune homme perd son oeil droit après avoir été touché, dit-il, par un tir de flash-ball. L’IGS, la police des polices, a été saisie, la gauche dénonce une «violence policière».

Le Parti socialiste a demandé lundi13 juillet que l’Inspection générale des services (IGS) de la police et la Commission nationale de déontologie de la sécurité «puissent faire toute la lumière» sur le «grave incident» de Montreuil, où un jeune homme affirme avoir perdu un oeil après un tir de flash-ball.

Dénonçant une «violence policière», Pouria Amirshahi, secrétaire national du PS aux droits de l’homme, estime dans un communiqué que «la dotation en flash-balls de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et leur usage rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien».

Pour le PS, ces flash-balls «sont utilisés de façon offensive en ignorant les principes supposés régler leurs interventions dont celui de ‘proportionnalité de la riposte’, et ceci au risque d’occasionner des dégâts graves (tirs à bout portant, tirs à la tête)».

La police des polices a été saisie après la plainte d’un jeune homme de 34 ans, qui affirme avoir perdu un oeil après avoir reçu un tir de flash-ball lors d’un rassemblement de soutien à des expulsés d’un squat à Montreuil, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

«L’IGS est venue entendre mon fils à l’hôpital», a expliqué Stéphane Gatti, le père du jeune homme, Joachim Gatti. D’après Stéphane Gatti, les médecins experts ont également déjà rendu leur rapport. Ils auraient conclu que «vu l’impact de la blessure reçue, celle-ci ne peut avoir été réalisée que par un flash-ball», a-t-il déclaré.

«brutalité policière»

Les faits remontent à mercredi dernier. A la suite d’un ordre de la préfecture de Seine-Saint-Denis, une quinzaine de personnes ont été évacuées le matin, sans heurts, des locaux d’une ancienne clinique à la Croix de Chavaux à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Dans la soirée, environ une trentaine de personnes, dont Joachim Gatti, ont organisé un rassemblement «festif» devant les locaux de l’ancienne clinique pour protester contre l’expulsion.

La police a procédé à trois arrestations et tiré au flash-ball, selon des témoins et la préfecture. Touché, Joachim Gatti a été transporté dans un hôpital parisien. Il a perdu son oeil droit.

D’après la préfecture, les squatters, qui tentaient de réinvestir les lieux, avaient tiré en premier des projectiles sur les policiers, qui ont riposté en faisant usage de flash-ball. La préfecture a dit que l’enquête devrait établir s’il existe un lien entre les tirs de flash-ball et la perte de l’oeil de Joachim Gatti.

Pour Stéphane Gatti, «les policiers ont tiré sans sommation. Ce n’est pas une bavure mais une brutalité policière», dit-il.

«Ils (les manifestants) avaient organisé une fête de gnocchi avec de la sauce tomate devant la clinique. Il y a eu des feux d’artifice tirés. Ils ont cru qu’il n’y avait que trois vigiles. Une quinzaine de policiers sont sortis de leurs voitures et ont tiré sans sommation. Ils étaient à cinq mètres et ils ont tiré plusieurs fois avec leurs flash-balls. C’est une chasse au lapin», déclare Stéphane Gatti. (...)