« La police rappelée à l’ordre sur l’utilisation du flash-ball ». Ou bien autorisée à mutiler ? (Le Parisien libéré, 17 mai 2009).
Dans l’édition d’aujourd’hui dimanche 17 mai 2009, le quotidien « Le Parisien libéré / Aujourd’hui en France » publie un dossier d’une page comprenant un reportage signé Carole Sterlé sur le cas de Samir, 18 ans, blessé à l’oreille gauche, le soir du 1er mai dans la cité des Fauvettes à Neuilly-sur-Marne. Son avocate est maitre Louisa Ibazatene. Ce nouveau fait divers confirme nos craintes que la police prenne l’habitude illégale de viser volontairement en direction de la tête, au risque d’éborgner des manifestants ou des passants pacifiques, comme c’est déjà arrivé à plusieurs reprises.
Mais l’article de tête de ce dossier est signé Stéphane Sellami. Celui-ci annonce que dans le contexte des dernières blessures à l’oeil sur deux jeunes à Villiers-le-Bel (voir le communiqué en début de semaine dernière des parents de Pierre) et de cette blessure à l’oreille, le « patron des policiers de terrain », Eric Le Douaron, a envoyé « en milieu de semaine » une note « à l’ensemble de ses directeurs départementaux », une note que le journaliste a pu se procurer.
Voici quelques extraits qui concernent précisément le LBD (lanceur de balles de défense) :
Cette note de la hiérarchie policière semble bien répondre point par point à plusieurs affaires en cours, et notamment à celle de Pierre, le lycéen blessé à Nantes en manifestation le 27 novembre 2009.
On notera cependant que cette note risque de passer inaperçue dans le bruit médiatique provoqué par la décision gouvernementale de profiter de récents tirs à La Courneuve pour y envoyer aujourd’hui des patrouilles renforcées, armées de fusils à pompe et de pistolets mitrailleurs. (Décidément, les gangs et les black blocs qui utilisent la violence contre les flics font bien le jeu objectif d’une escalade paramilitaire voulue et planifiée par le gouvernement Sarkozy, qui est prêt et a déjà surarmé sa police, quitte à sacrifier cyniquement quelque agents si c’est le prix à payer pour provoquer artificiellement la tension, instaurer l’état de siège en France, au mépris des libertés républicaines.)
7 mètres seulement !
D’autre part, on est en droit de s’étonner de la distance de 7 mètres (seulement !) de distance minimale de tir accordée par M. Le Douaron. Cette distance semblait être celle des flashballs traditionnels, mais les nouveaux LBD eux, sont, semble-t-il, quatre fois plus puissants, et suffisamment précis pour viser avec succès une partie précise du corps en mouvement. De quoi mutiler au visage ?
Dans son rapport sur l’affaire de Pierre, la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) avait indiqué : « le LBD est une arme de neutralisation, susceptible d’atteindre, avec une excellente précision et une meilleure conservation de l’énergie cinétique, des cibles éloignées de 25 à 30 mètres, alors que le flashball a une portée optimale de 7 mètres » et précisait : « si les projectiles lancés par le LBD ont été choisis pour leur capacité de déformation à l’impact limitant le risque de pénétration dans un corps vivant, ils peuvent avoir des conséquences dramatiques lorsque la partie corporelle atteinte est, comme en l’espèce, le visage et plus précisément les yeux. En outre, un tir à faible distance (à moins de 10- 15 mètres) accroît considérablement les risques. »
Il est donc permis de se demander si en donnant la possibilité inédite de tirer à partir de 7 mètres (sans d’ailleurs évoquer le type de munitions employées, qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets), M. Le Douaron ne prend pas le risque de donner à ses troupes un permis de mutiler des jeunes, sinon, il faut le dire, de tuer.
Dans l’édition d’aujourd’hui dimanche 17 mai 2009, le quotidien « Le Parisien libéré / Aujourd’hui en France » publie un dossier d’une page comprenant un reportage signé Carole Sterlé sur le cas de Samir, 18 ans, blessé à l’oreille gauche, le soir du 1er mai dans la cité des Fauvettes à Neuilly-sur-Marne. Son avocate est maitre Louisa Ibazatene. Ce nouveau fait divers confirme nos craintes que la police prenne l’habitude illégale de viser volontairement en direction de la tête, au risque d’éborgner des manifestants ou des passants pacifiques, comme c’est déjà arrivé à plusieurs reprises.
Mais l’article de tête de ce dossier est signé Stéphane Sellami. Celui-ci annonce que dans le contexte des dernières blessures à l’oeil sur deux jeunes à Villiers-le-Bel (voir le communiqué en début de semaine dernière des parents de Pierre) et de cette blessure à l’oreille, le « patron des policiers de terrain », Eric Le Douaron, a envoyé « en milieu de semaine » une note « à l’ensemble de ses directeurs départementaux », une note que le journaliste a pu se procurer.
Voici quelques extraits qui concernent précisément le LBD (lanceur de balles de défense) :
- « Suite à l’utilisation de lanceurs de balles de défense type flash-ball lors d’événements récents, je vous demande de rappeler à l’ensemble de vos effectifs les règles impératives d’utilisation de ces types d’armements »… :
- « usage limité au seul cadre de la légitime défense de soi-même ou d’autrui »,
- « respect de la distance minimale de tir de 7 m afin d’éviter toute lésion corporelle, au visage notamment »,
- usage « dans le cadre d’une riposte ou d’une action proportionnée réalisée avec discernement »
- « ainsi les visées au niveau du visage et de la tête sont formellement proscrites »,
- établissement « d’un rapport circonstancié et immédiat avant sa fin de service, le jour même du tir (…) transmis avec l’avis du directeur départemental de la sécurité publique sans délai par courriel à la DCSP », ceci « impérativement ».
Le lien sur le site du Parisien libéré
Cette note de la hiérarchie policière semble bien répondre point par point à plusieurs affaires en cours, et notamment à celle de Pierre, le lycéen blessé à Nantes en manifestation le 27 novembre 2009.
On notera cependant que cette note risque de passer inaperçue dans le bruit médiatique provoqué par la décision gouvernementale de profiter de récents tirs à La Courneuve pour y envoyer aujourd’hui des patrouilles renforcées, armées de fusils à pompe et de pistolets mitrailleurs. (Décidément, les gangs et les black blocs qui utilisent la violence contre les flics font bien le jeu objectif d’une escalade paramilitaire voulue et planifiée par le gouvernement Sarkozy, qui est prêt et a déjà surarmé sa police, quitte à sacrifier cyniquement quelque agents si c’est le prix à payer pour provoquer artificiellement la tension, instaurer l’état de siège en France, au mépris des libertés républicaines.)
7 mètres seulement !
D’autre part, on est en droit de s’étonner de la distance de 7 mètres (seulement !) de distance minimale de tir accordée par M. Le Douaron. Cette distance semblait être celle des flashballs traditionnels, mais les nouveaux LBD eux, sont, semble-t-il, quatre fois plus puissants, et suffisamment précis pour viser avec succès une partie précise du corps en mouvement. De quoi mutiler au visage ?
Dans son rapport sur l’affaire de Pierre, la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) avait indiqué : « le LBD est une arme de neutralisation, susceptible d’atteindre, avec une excellente précision et une meilleure conservation de l’énergie cinétique, des cibles éloignées de 25 à 30 mètres, alors que le flashball a une portée optimale de 7 mètres » et précisait : « si les projectiles lancés par le LBD ont été choisis pour leur capacité de déformation à l’impact limitant le risque de pénétration dans un corps vivant, ils peuvent avoir des conséquences dramatiques lorsque la partie corporelle atteinte est, comme en l’espèce, le visage et plus précisément les yeux. En outre, un tir à faible distance (à moins de 10- 15 mètres) accroît considérablement les risques. »
Il est donc permis de se demander si en donnant la possibilité inédite de tirer à partir de 7 mètres (sans d’ailleurs évoquer le type de munitions employées, qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets), M. Le Douaron ne prend pas le risque de donner à ses troupes un permis de mutiler des jeunes, sinon, il faut le dire, de tuer.