Nathalie Perrier | La Parisien / 20.08.2009, 07h00
Enquête accablante sur un tir de flash-ball
Un rapport de la police des polices dénonce l’utilisation qui a été faite d’un flash-ball lors d’une manifestation le 8 juillet à Montreuil. Un homme de 34 ans avait perdu un œil.
Le rapport de l’inspection générale des services (IGS), la police des polices, transmis le 30 juillet au juge d’instruction de Bobigny, est sans appel. Les policiers n’auraient pas respecté les règles de sécurité lors du tir de flash-ball qui a grièvement blessé le réalisateur Joachim Gatti le 8 juillet, à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Cet homme de 34 ans participait à un rassemblement de soutien à des squatteurs, expulsés le matin même d’une clinique désaffectée de Montreuil, lorsqu’il a reçu un tir en plein visage et perdu un oeil. Les policiers avaient, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, utilisé ce pistolet à balles en caoutchouc pour riposter aux projectiles des manifestants.
« C’est une arme dangereuse. Il ne faut pas en banaliser l’usage »
Selon l’IGS, certains policiers auraient enfreint les règles impératives d’utilisation du flash-ball, pourtant rappelées en mai par la direction centrale de la sécurité publique (DSCP) à toutes les directions départementales à la suite de la multiplication des blessures sérieuses occasionnées. Le flash-ball, dont la balle fait, à dix mètres de distance, l’effet d’un uppercut donné par un boxeur, ne peut en effet être utilisé que dans le cas de la légitime défense. Il est par ailleurs interdit de tirer à moins de 7 m et de viser la tête. Le 30 juillet, jour de transmission du rapport de l’IGS, le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire contre X pour « violences ayant entraîné mutilation et infirmité permanente » sur Joachim Gatti et pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique suivies d’une incapacité temporaire de travail de huit jours ou n’ayant pas entraîné d’incapacité » sur trois autres victimes, plus légèrement blessées.
Aucune mise en examen n’a, pour l’heure, eu lieu. « Il y a eu plusieurs tirs de flash-ball et l’auteur du tir qui a blessé Joachim Gatti n’a pas encore identifié », précise le parquet de Bobigny. Cinq jours après, une manifestation anti-police organisée en réponse à ces événements avait dégénéré à Montreuil et onze personnes avaient été interpellées avant d’être relâchées. C’est la gestion contestée de cette manifestation qui a coûté son poste à Jean-François Herdhuin, le directeur départemental de la sécurité publique, parti en toute discrétion début août. Hier, Dominique Voynet, la sénatrice-maire (Verts) de Montreuil, s’est dite « soulagée » : « J’avais acquis la conviction, en écoutant les différents témoignages, que certains policiers n’avaient pas respecté les règles de sécurité liées à l’usage du flash-ball. Ce rapport est une belle mise au point. Le flash-ball est une arme dangereuse. Il ne faut pas en banaliser l’usage. »
A Bagnolet, les policiers réclament des poursuites contre les « faux témoins » Dix jours après la mort de Yakou Sanogo, un jeune de 18 ans victime d’un accident en voulant échapper à un contrôle de police dans la soirée du 9 août à Bagnolet, les expertises ont démontré qu’il n’y a pas eu de collision entre la moto et les voitures de police, contrairement aux propos tenus publiquement par certains témoins. En réaction, le syndicat de police Alliance demande « des poursuites contre les auteurs de faux témoignages et d’accusations mensongères visant la police ». Des déclarations « d’irresponsables qui avaient pour seul but d’attiser le feu social », dénonce le syndicat.
Enquête accablante sur un tir de flash-ball
Un rapport de la police des polices dénonce l’utilisation qui a été faite d’un flash-ball lors d’une manifestation le 8 juillet à Montreuil. Un homme de 34 ans avait perdu un œil.
Le rapport de l’inspection générale des services (IGS), la police des polices, transmis le 30 juillet au juge d’instruction de Bobigny, est sans appel. Les policiers n’auraient pas respecté les règles de sécurité lors du tir de flash-ball qui a grièvement blessé le réalisateur Joachim Gatti le 8 juillet, à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Cet homme de 34 ans participait à un rassemblement de soutien à des squatteurs, expulsés le matin même d’une clinique désaffectée de Montreuil, lorsqu’il a reçu un tir en plein visage et perdu un oeil. Les policiers avaient, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, utilisé ce pistolet à balles en caoutchouc pour riposter aux projectiles des manifestants.
« C’est une arme dangereuse. Il ne faut pas en banaliser l’usage »
Selon l’IGS, certains policiers auraient enfreint les règles impératives d’utilisation du flash-ball, pourtant rappelées en mai par la direction centrale de la sécurité publique (DSCP) à toutes les directions départementales à la suite de la multiplication des blessures sérieuses occasionnées. Le flash-ball, dont la balle fait, à dix mètres de distance, l’effet d’un uppercut donné par un boxeur, ne peut en effet être utilisé que dans le cas de la légitime défense. Il est par ailleurs interdit de tirer à moins de 7 m et de viser la tête. Le 30 juillet, jour de transmission du rapport de l’IGS, le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire contre X pour « violences ayant entraîné mutilation et infirmité permanente » sur Joachim Gatti et pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique suivies d’une incapacité temporaire de travail de huit jours ou n’ayant pas entraîné d’incapacité » sur trois autres victimes, plus légèrement blessées.
Aucune mise en examen n’a, pour l’heure, eu lieu. « Il y a eu plusieurs tirs de flash-ball et l’auteur du tir qui a blessé Joachim Gatti n’a pas encore identifié », précise le parquet de Bobigny. Cinq jours après, une manifestation anti-police organisée en réponse à ces événements avait dégénéré à Montreuil et onze personnes avaient été interpellées avant d’être relâchées. C’est la gestion contestée de cette manifestation qui a coûté son poste à Jean-François Herdhuin, le directeur départemental de la sécurité publique, parti en toute discrétion début août. Hier, Dominique Voynet, la sénatrice-maire (Verts) de Montreuil, s’est dite « soulagée » : « J’avais acquis la conviction, en écoutant les différents témoignages, que certains policiers n’avaient pas respecté les règles de sécurité liées à l’usage du flash-ball. Ce rapport est une belle mise au point. Le flash-ball est une arme dangereuse. Il ne faut pas en banaliser l’usage. »
A Bagnolet, les policiers réclament des poursuites contre les « faux témoins » Dix jours après la mort de Yakou Sanogo, un jeune de 18 ans victime d’un accident en voulant échapper à un contrôle de police dans la soirée du 9 août à Bagnolet, les expertises ont démontré qu’il n’y a pas eu de collision entre la moto et les voitures de police, contrairement aux propos tenus publiquement par certains témoins. En réaction, le syndicat de police Alliance demande « des poursuites contre les auteurs de faux témoignages et d’accusations mensongères visant la police ». Des déclarations « d’irresponsables qui avaient pour seul but d’attiser le feu social », dénonce le syndicat.