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mercredi 26 août 2009

Tir de flashball à Montreuil : la police mise en cause

19 août : « Libération » Société 19/08/2009 à 16h41
Tir de flashball à Montreuil : la police mise en cause

Dans son rapport, l’Inspection générale des services pointe «un non-respect des consignes d’utilisation» de cette arme, lors du tir, le 8 juillet, qui avait touché un homme à l’œil.

Lors du tir qui a coûté un oeil à un homme de 34 ans à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des policiers n’ont pas respecté les règles d’utilisation du flashball. C’est la conclusion faite par l’Inspection générale des services (IGS), surnommée la «police des polices».

Le rappel des faits

Dans la journée du 8 juillet, de violents heurts avaient alors opposé des membres des forces de l’ordre et des manifestants qui soutenaient les occupants d’une clinique désaffectée, expulsés un peu plus tôt à Montreuil.
Joachim Gatti, 34 ans, participait à ce rassemblement. Il avait perdu un oeil à la suite d’un tir de flashball. Selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, les policiers avaient riposté aux projectiles des manifestants en utilisant ce pistolet à balles en caoutchouc non perforantes.
Après ces incidents, une manifestation, le 13 juillet, contre les «violences policières» avait été émaillée d’échauffourées à Montreuil.

Le rapport de L’IGS

Dans le document qu’elle a transmis au juge d’instruction, le 31 juillet, la «police des polices» pointe «un non-respect des consignes d’utilisation de flashball». «Certains policiers n’ont pas respecté les règles», écrit-elle encore, selon une source proche du dossier. L’IGS, qui a entendu à plusieurs reprises les fonctionnaires de police et des témoins, «veut dire qu’il y a eu une bavure, une faute de la part de la police», a commenté une autre source citée par l’AFP.

Quelles entorses aux règles ?

« Certains porteurs de flashball n’ont pas respecté les distances de sécurité et les parties du corps à éviter », souligne l’IGS. Comme le rappelait la note distribuée aux directeurs départementaux de la sécurité publique en mai dernier, face à la multiplication de blessures graves occasionnées par des tirs de flashball, il est interdit de viser «au niveau du visage ou de la tête», et leur utilisation doit être «proportionnée» aux faits et liée à la légitime défense.
Or d’après le quotidien Le Monde, l’auteur du tir indexé est un policier de la brigade anticriminalité (BAC) qui «ne se trouvait pas en situation de légitime défense».
La distance doit être d’au moins sept mètres, alors que l’on considère qu’à dix mètres de distance (avec une portée utile de 15 mètres), une balle fait l’effet d’un uppercut donné par un bon boxeur.

Quelles sont les suites ?

«Il n’y a pas encore eu de mise en examen. L’instruction essaye d’identifier l’auteur du tir de flashball», a assuré mercredi à l’AFP une source judiciaire.

Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a ouvert une information judiciaire, fin juillet, contre X pour «violences ayant entraîné mutilation et infirmité permanente sur l’une des victimes, qui a perdu un oeil, et pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique suivies d’une incapacité temporaire de travail de huit jours ou n’ayant pas entraîné d’incapacité sur trois autres personnes».

Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Seine-Saint-Denis, Jean-François Herdhuin, en poste depuis environ un an, aurait, par ailleurs, quitté ses fonctions début août, d’après des sources policières. Il aurait été poussé vers la sortie en raison de sa gestion contestée de cette manifestation, d’après Le Parisien.

Injoignable ce mercredi, Jean-François Herdhuin est «actuellement en vacances et rentre fin août», selon son secrétariat.