Le 3 juin 2009
(11:12 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Flash Ball ? Mon oeil !(11:12 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Il aura fallu que les « accidents » se multiplient sur le Continent pour que les médias nationaux s'intéressent aux douteuses pratiques qui semblent avoir cours en matière de maintien de l'ordre. Tirs tendus ? Connais pas. Sauf quand les victimes habitent de l'autre côté de la Méditerranée. Le moins que l'on puisse dire est que le cas du jeune Xavier Orsini, quatorze ans, n'avait pas franchement ému dans les chaumières, jusqu'à susciter l'ironie bienvenue du chroniqueur médias de Libération, Daniel Schneiderman, qui s'alarmait quelques jours après la manif de Bastia du 4 avril, des relents d'anticorsisme qui semblaient nimber le silence journalistique après le drame.
Seulement voilà, depuis quelques semaines, les forces de l'ordre semblent avoir pris la mauvaise habitude de se servir de leur flash ball et autres Cougars de la pire des manières qui soit. A bout portant, pour être clair.
Au lendemain des manifs de Bastia et de Strasbourg, en marge du sommet du G20, début avril François Fillon avait balayé d'un revers de manche les critiques qui se faisaient jour. « La police fait son travail » avait euphémisé le Premier ministre, emboîtant le pas de MAM, juste avant qu'elle ne soit prise en flagrant délit de mensonge par les caméras de France 3 Corse. « Certains tirs sont en fait autorisés » avait alors expliqué doctement Gilles Leclair trois jours après la manif du 4 avril, sous les auspices d'un officier des CRS démontrant en pleine préfecture l'art et la manière de pratiquer des tirs tendus (de munitions « à létalité atténuée », donc) et non tendus (de grenades lacrymogènes, forcément).
Depuis, il a coulé de l'eau sous les ponts. Et ce que certains manifestants, en Corse, avaient cru comprendre, s'est trouvé confirmé dans des cas de blessures graves qui se multiplient à travers la France. Le 19 mars dernier, c'est un étudiant toulousain de 25 ans qui était grièvement atteint à l'oeil ; le 1er mai un jeune de 18 ans était lui aussi touché ; huit jours plus tard, deux autres jeunes de 21 et 31 ans étaient à nouveau grièvement blessés. En cause, le nouveau lance-grenades de la police nationale, commandé à 2 500 exemplaires et dont l'usage est théoriquement conditionné par un stage spécial et quelques heures de formation. Signe des temps : l'engin n'est plus considéré comme une « arme non létale » mais, dans le jargon de la place Beauvau, comme « un moyen de force intermédiaire ».
En revanche, les munitions tirées par cette nouvelle arme restent considérées comme des projectiles à « létalité atténuée ». De quoi mourir de façon atténuée ? L'argumentaire commercial d'Alsetex, la firme qui commercialise un autre lanceur, le fameux « Cougar » qui équipe depuis des années CRS et gendarmes mobiles, reste muet sur ce point.
Un jeune Bastiais, en tout cas, se souviendra longtemps de cette soirée de fin avril sur le Port de Toga. Alors que des CRS interviennent dans le cadre d'une rixe opposant plusieurs jeunes, il s'approche pour voir de quoi il s'agit. Et écope illico d'un tir de flash ball en plein abdomen. Il a décidé de ne pas porter plainte. « Ca ne sert à rien » explique son meilleur ami, témoin de la scène.
Seulement voilà, depuis quelques semaines, les forces de l'ordre semblent avoir pris la mauvaise habitude de se servir de leur flash ball et autres Cougars de la pire des manières qui soit. A bout portant, pour être clair.
Au lendemain des manifs de Bastia et de Strasbourg, en marge du sommet du G20, début avril François Fillon avait balayé d'un revers de manche les critiques qui se faisaient jour. « La police fait son travail » avait euphémisé le Premier ministre, emboîtant le pas de MAM, juste avant qu'elle ne soit prise en flagrant délit de mensonge par les caméras de France 3 Corse. « Certains tirs sont en fait autorisés » avait alors expliqué doctement Gilles Leclair trois jours après la manif du 4 avril, sous les auspices d'un officier des CRS démontrant en pleine préfecture l'art et la manière de pratiquer des tirs tendus (de munitions « à létalité atténuée », donc) et non tendus (de grenades lacrymogènes, forcément).
Depuis, il a coulé de l'eau sous les ponts. Et ce que certains manifestants, en Corse, avaient cru comprendre, s'est trouvé confirmé dans des cas de blessures graves qui se multiplient à travers la France. Le 19 mars dernier, c'est un étudiant toulousain de 25 ans qui était grièvement atteint à l'oeil ; le 1er mai un jeune de 18 ans était lui aussi touché ; huit jours plus tard, deux autres jeunes de 21 et 31 ans étaient à nouveau grièvement blessés. En cause, le nouveau lance-grenades de la police nationale, commandé à 2 500 exemplaires et dont l'usage est théoriquement conditionné par un stage spécial et quelques heures de formation. Signe des temps : l'engin n'est plus considéré comme une « arme non létale » mais, dans le jargon de la place Beauvau, comme « un moyen de force intermédiaire ».
En revanche, les munitions tirées par cette nouvelle arme restent considérées comme des projectiles à « létalité atténuée ». De quoi mourir de façon atténuée ? L'argumentaire commercial d'Alsetex, la firme qui commercialise un autre lanceur, le fameux « Cougar » qui équipe depuis des années CRS et gendarmes mobiles, reste muet sur ce point.
Un jeune Bastiais, en tout cas, se souviendra longtemps de cette soirée de fin avril sur le Port de Toga. Alors que des CRS interviennent dans le cadre d'une rixe opposant plusieurs jeunes, il s'approche pour voir de quoi il s'agit. Et écope illico d'un tir de flash ball en plein abdomen. Il a décidé de ne pas porter plainte. « Ca ne sert à rien » explique son meilleur ami, témoin de la scène.
Antoine Albertini
http://info.club-corsica.com/soc_117_006.html
http://info.club-corsica.com/soc_117_006.html