http://www.lunion.presse.fr/article/editos/editorial-la-guerre-des-armes
Éditorial / La guerre des armes
Publié le jeudi 16 décembre 2010 à 11H33
Ce ne sont pas les policiers qui diront le contraire : les polémiques sur les dangers du flash-ball et du Taser fleurissent plus facilement que les débats sur l’armement des fonctionnaires. Et pourtant, la grande majorité des citoyens est sûrement plus menacée par le grand banditisme que par les dangers des balles en plastique ou des décharges électriques.
De fait, lorsque ces armes de substitution entraînent décès ou préjudice corporel, il est normal de s’interroger sur le bien-fondé et les conditions de leur utilisation
À condition de mettre aussi dans la balance les services qu’elles rendent : à savoir, par exemple, la neutralisation d’un adolescent preneur d’otages dans une maternelle. Dépourvus de flash-ball ou, comme à Besançon, de Taser, les policiers n’auraient peut-être eu d’autre choix que l’usage d’une arme à feu.
Évidemment, face à un flash-ball ou un Taser, des gangsters fichés au grand banditisme ont plus de chance d’éclater de rire que de renoncer à leur hold-up. Surtout s’ils sont équipés de Kalachnikov et qu’ils n’hésitent pas à s’en servir contre les policiers. Le Sig Sauer 2022, un 9mm parabellum, a beau être un joli jouet, pas un tireur averti ne pariera sur un pistolet semi-automatique face à une arme d’épaule.
Autant il est normal que des armes non létales permettent d’éviter un maximum de bains de sang, autant Les forces de l’ordre doivent pouvoir bénéficier du principe de légitime défense qui veut que la riposte soit proportionnelle à l’attaque. Il y a urgence car ce n’est pas en s’armant de patience qu’ils seront mieux protégés.
De fait, lorsque ces armes de substitution entraînent décès ou préjudice corporel, il est normal de s’interroger sur le bien-fondé et les conditions de leur utilisation
À condition de mettre aussi dans la balance les services qu’elles rendent : à savoir, par exemple, la neutralisation d’un adolescent preneur d’otages dans une maternelle. Dépourvus de flash-ball ou, comme à Besançon, de Taser, les policiers n’auraient peut-être eu d’autre choix que l’usage d’une arme à feu.
Évidemment, face à un flash-ball ou un Taser, des gangsters fichés au grand banditisme ont plus de chance d’éclater de rire que de renoncer à leur hold-up. Surtout s’ils sont équipés de Kalachnikov et qu’ils n’hésitent pas à s’en servir contre les policiers. Le Sig Sauer 2022, un 9mm parabellum, a beau être un joli jouet, pas un tireur averti ne pariera sur un pistolet semi-automatique face à une arme d’épaule.
Autant il est normal que des armes non létales permettent d’éviter un maximum de bains de sang, autant Les forces de l’ordre doivent pouvoir bénéficier du principe de légitime défense qui veut que la riposte soit proportionnelle à l’attaque. Il y a urgence car ce n’est pas en s’armant de patience qu’ils seront mieux protégés.
Jean-Michel ROUSTAND
http://www.dijonscope.com/009933-france-2e-deces-en-trois-semaines-du-a-l-utilisation-d-armes-a-letalite-reduite-flashball-et-taser
Communiqué du MODEM
Flashball : "L'armement des forces de police n'est pas un sujet anodin", souligne Olivier Henno du Modem
Depuis son autorisation en 1995 par Claude Guéant alors Directeur général de la police nationale (DGPN), l'usage du Flashball, d'abord réservé à des services d'élite dans des cadres d'intervention stricts et particulièrement dangereuses, s'est généralisé.
D'arme de catégorie 4 (armes de défense), le fusil Flashball s'est "amélioré" pour devenir une arme de catégorie 1 (armes de guerre).
Des documents récents publiés par le journaliste David Dufresne sur le site OWNI.fr ont montré que la généralisation de cette arme, et l'élargissement de son usage, l'ont soumise à des "doctrines d'emploi" de plus en plus précises, à des restrictions et à des réserves de plus en plus importantes.
La dernière doctrine d'utilisation en date du 29 décembre 2009 précise le cadre juridique de l'utilisation de cette arme (légitime défense, nécessité et proportionnalité) et les "précautions d'emploi" : état de la personne visée, analyse des éléments d'environnement. La distance de tir sauf circonstance de légitime défense ne doit pas être inférieure à 10 mètres, et sur commandement exprès du chef d'unité. Rappelons que le fonctionnaire utilisant le flashball doit détenir une habilitation individuelle sanctionnant sa parfaite maitrise de l'arme, renouvelable tous les ans. L'enquête de l'IGS devra déterminer rapidement le strict respect de ces dispositions.
En effet toutes les précautions de langage administratives : "non létale", "à létalité réduite", "sublétale", "un moyen de force intermédiaire", "projectile à effet lésionnel réduit" ne cacheront pas la réalité : comme pour le Taser récemment, nous réaffirmons que l'usage de cette arme n'est pas anodin et que les risques de lésion corporelle peuvent être très importants, irréversibles et même entrainer la mort.
La police de la république doit être respectée et sa réputation ne peut souffrir d'une mauvaise image distillée quotidiennement par des drames et des décès. Les fonctionnaires de police, déjà soumis à forte pression dans l'exercice de leur métier et confrontés à des situations de plus en plus violentes, doivent absolument être formés à l'utilisation de ces armes de plus en plus létales. Nous réaffirmons enfin la nécessité d'un débat approfondi et public sur l'utilisation d'armes de guerre ou dits non létales par les agents de la sécurité publique.
Communiqué du NPA.
mardi 14 décembre 2010 (21h40)
mardi 14 décembre 2010 (21h40)
A Marseille, nouvelle bavure policière
Un résident d’un foyer de travailleurs, à Marseille, est décédé, aujourd’hui, 13 décembre, après avoir été victime d’un arrêt cardiaque, faisant suite à un tir de flash-ball,
C’est la deuxième fois en 15 jours, qu’un homme meurt à l’occasion d’une interpellation policière : le 30 novembre, à Colombes, Mamadou décédait après deux tirs de Taser.
C’est intolérable ! Les armes classées en 4e catégorie et présentées comme non létales peuvent tuer et les tentatives de défense qui s’annoncent sur le thème des procédures d’utilisation respectées ne changent rien au dénouement fatal.
Quand elles ne tuent pas, elles blessent en laissant des séquelles comme le montre le cas du lycéen de Montreuil gravement blessé au visage et à un oeil par un tir de flash-ball.
A Marseille, la police met en avant le comportement violent de cette personne. Quelle est la valeur de cette affirmation alors que cette persone était handicapée et devait se déplacer avec des béquilles ?
B. Hortefeux, ministre de l’intérieur, si prompt pour venir au secours de policiers accusés d’avoir maquillé un accident survenu à l’un d’entre eux ainsi que d’avoir fabriqué un faux procès-verbal pouvant envoyer une personne innocente en prison à perpétuité, est beaucoup moins disert quand il s’agit de victimes d’une intervention policière. Dans le cas de Marseille, il est même prêt à déformer les résultats de l’autopsie de Mamadou pour dédouaner le policier de Marseille, qui a fait usage du flash-ball, de la responsabilité de la mort du résident du foyer de travailleurs.
Il est vrai que Hortefeux est sous le coup d’une condamnation, en première instance, pour propos racistes !
Pour le NPA, il faut mettre fin immédiatement à l’utilisation du flash-ball, du Taser par la police. Le 13 décembre 2010.