libellés

samedi 15 octobre 2011

Nassuir, 9 ans, grièvement blessé au flashball par un gendarme

Mayotte hebdo
Enfant blessé par un tir de flashball : une information judiciaire est ouverte
Mardi, 11 Octobre 2011

Le parquet du tribunal de première instance a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour violence sur mineur de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente avec les circonstances aggravantes d’avoir été commise par l’usage d’une arme et par un agent dépositaire de l’ordre public. L’enfant blessé par un tir de flashball vendredi dernier en début d’aprèsmidi à Longoni a été evasané à la Réunion samedi et l’on sait depuis hier qu’il a perdu l’usage de son œil droit. Bavure ou accident ? Il revient au juge d’instruction de mener les investigations nécessaires pour répondre à cette question. L’enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Mayotte.

Le procureur Faisandier a ordonné une mise en situation dimanche matin sur les lieux de l’incident, qui a permis de reconstituer les faits. Le gendarme responsable du tir a été placé en garde à vue hier en vue d’être déféré devant le juge d’instruction au plus vite. Les circonstances du tir semblent peu à peu s’éclaircir mais le procureur déplore l’absence de témoins, qui pour la plupart ont pris la fuite à la vue des gendarmes. C’est suite à l’appel du directeur du port, informant du risque d’introduction de jeunes dans l’enceinte, que les gendarmes sont intervenus à Longoni. Deux d’entre eux se sont alors trouvés entre un barrage de manifestants et des jeunes leur jetant "des pierres et des bouteilles vides". "L’intervention a eu lieu dans un contexte tendu", a précisé le procureur qui n’a pas manqué de rappeler que "l’information judiciaire devra déterminer si le danger était immédiat".

Pour l’heure, on ne sait pas pourquoi l’enfant se trouvait à cet endroit, ni si le gendarme a vu l’enfant au moment du tir. Le procureur a fait savoir que le grand-père de la victime avait manifesté son intention de porter plainte mais la famille, n’étant pas présente sur les lieux au moment des faits, n’a pas encore été entendue. "Un gendarme a lancé une grenade lacrymogène pour faire reculer les manifestants du barrage et créer un écran de fumée, les gendarmes n’étaient plus en vue. Si des jeunes ont vu la scène, je ne l’exclus pas, mais ils n’ont pas encore été identifiés. Des gens ont prétendu avoir vu les faits, mais la première personne sur les lieux est le pompier qui a secouru l’enfant et il n’a rien vu". Le seul témoignage direct à la disposition de la justice est pour l’heure celui du coéquipier du gendarme incriminé.

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Réunion1ère télé
Un gendarme mis en examen
Mardi, 11 Octobre 2011

Par Laurent FIGON
Le procureur de la République de Mayotte a ouvert une information judiciaire à l’encontre d’un gendarme, lundi soir. Il est accusé d’avoir tiré au flashball sur un garçonnet de 9 ans vendredi dernier.
Le gendarme à l’origine du tir de flashball sur un enfant de 9 ans à Mayotte a été mis en examen par le procureur de la République Philippe Faisandier pour "violence ayant entraîné une infirmité permanente sur un mineur de moins de quinze ans avec usage d’une arme par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions".

voir également : http://www.clicanoo.re/11-actualites/16-faits-divers/299377-mayotte-un-gendarme-en-garde-a-vue.html
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témoignages.re
Une Mahoraise touchée par le tir des forces de répressionjeudi 13 octobre 2011
« Nous ne sommes pas des animaux »



Vendredi dernier, un jeune Mahorais de 9 ans avait été touché en pleine tête par le tir d’un gendarme. Ce dernier a été mis en examen quelques jours plus tard. Les faits sont d’une extrême gravité, car le jeune a perdu un œil. Il a dû être transféré à La Réunion pour être soigné.
Hier, c’est au tour d’une femme d’être la cible des forces de répression. Elle a été également touchée par un flash-ball, c’est-à-dire une balle en caoutchouc.
Ce sont des balles en caoutchouc que le pouvoir de l’apartheid utilisait pour réprimer les manifestations du peuple sud-africain.
À Mayotte, ce sont ces balles en caoutchouc que les forces de répression utilisent pour tirer sur les manifestants.
Les témoins du drame d’hier ont dénoncé les méthodes des fonctionnaires de police, « nous ne sommes pas des animaux ».
L’accumulation de ces actes de violence inquiète. Les Réunionnais ont déjà subi une telle offensive. Le 7 mars 1994, un gendarme avait tiré sur Théo Hilarion. Il a fallu 14 ans de luttes pour que des responsables soient jugés en Cour d’assises. À Mayotte, l’institution judiciaire semble agir plus rapidement, et l’arme n’a pas été jetée au fond de la mer.

La Réunion, base arrière de la répression 

8 policiers du GIPN et 26 de la compagnie départementale d’intervention ont été envoyés de la Réunion. Un escadron de gendarmes mobiles de la métropole est également venu en renfort.  sources: Clicanoo
« L’Histoire se répète : La Réunion est utilisée comme base de fournitures de moyens militaires à l’encontre des jeunes Mahorais. Cela nous ramène à 1947, lorsque notre île a servi de réservoir militaire et de support logistique pour écraser une manifestation malgache qui s’est conclue par 100.000 morts et 5000 arrestations. Certains manifestants furent même condamnés à mort.»

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Linfo.re
Nassuir va retrouver sa mère ce vendredi
vendredi 14 octobre 2011 à 12:25

Blessé par un tir de flash-ball vendredi dernier sur une plage de Longoni à Mayotte, le jeune Nassuir a dû être transféré d’urgence à la Réunion pour subir une opération chirurgicale. Toujours hospitalisé au service pédiatrique de Saint-Pierre, le garçon de 9 ans va retrouver sa mère ce vendredi.

Victime d’un tir de flash-ball il y a une semaine, le jeune Nassuir a été séparé de sa famille et de ses proches restés à Mayotte. Sur la plage de la cité portuaire de Longoni, alors qu’il courait avec d’autres marmailles, l’enfant a reçu en pleine tête un flash-ball tiré à 11 mètres de distance par un gendarme. Grièvement blessé, il a été pris en charge par les équipes médicales de Mamoudzou. Son transfert à la Réunion était vital, pour qu’il puisse être être opéré. Hospitalisé au Groupe Hospitalier Sud Réunion (GHSR), Nassuir a perdu définitivement l’usage de son oeil droit.
 
Le gendarme à l’origine du tir qui a blessé le garçon a été mis en examen pour "violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente avec une usage d’une arme par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions", avant d’être libéré et placé sous contrôle judiciaire. 
 
Depuis une semaine, Nassuir est seul à l’hôpital, ses parents n’ayant pas pu faire le déplacement. Seuls les membres de la famille et l’avocat en charge du dossier Maître Saïd Larifou sont autorisés à lui rendre visite. "Notre premier objectif est que ses parents puissent venir le réconforter et lui donner toute l’affection nécessaire", a expliqué Halima Pinchon, coordinatrice des associations mahoraises du Sud et du Comité de Soutien créé pour Nassuir. Un souhait exaucé, puisque la mère de la petite victime s’envole aujourd’hui de Mayotte pour rejoindre son fils. Les médecins n’ont pour l’instant pas donné d’indication sur la date de sortie de l’hôpital, mais sa mère pourra désormais être à ses côtés le temps de sa convalescence.


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zinfos974.com
Blessé au flashball à Mayotte, l'enfant de 9 ans accuse le gendarme
15 octobre 2011

Le garçon de neuf ans, Nassuir Oili, blessé par un tir de flashball en marge des manifestations contre la vie chère à Mayotte, accuse le gendarme d'avoir "pris son arme et tiré" sur lui, explique-t-il dans le Jir de ce matin. Nassuir est hospitalisé au GHSR de Saint-Pierre après avoir été évacué de Mayotte suite à sa blessure à l'oeil.

Le petit garçon de 9 ans a perdu son oeil suite à ce tir de flashball du gendarme, depuis placé en garde à vue et sous le coup d'une enquête. Dimanche, "des inspecteurs de la gendarmerie nationale" feront le déplacement pour l'entendre sur son lit d’hôpital. Mais pour Nassuir, l'histoire est simple. Il jouait sur la plage de Longoni vendredi 7 octobre, deux véhicules de gendarmerie sont arrivés avec quatre gendarmes, "il y en a un qui m'a attrapé (...). J'ai couru, un autre est retourné à la voiture et a pris son arme et tiré", explique le garçon dans le Jir de ce matin.

Arrivés de Mayotte hier soir à la Réunion, les parents du petit garçon ont bénéficié de la solidarité pour retrouver leur fils blessé et hospitalisé à la Réunion. La compagnie Air Austral a offert un billet d'avion au couple et un comité de soutien a permis de récolter près de 4.000 euros.

Maintenant, les parents espèrent une seule chose, que cette histoire se finira en procès.


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clicanoo.re
Mayotte : Blessé à l’oeil, Nassuir 9 ans, accuse le gendarme
15 octobre 2011

Bacara Oili, le père du petit garçon blessé par le flash-ball d’un gendarme, a enfin pu le retrouver hier soir à l’hôpital de Saint-Pierre avec son épouse. Il croyait qu’il n’allait pas survivre (photo E.Z.).

L’enfant touché à l’œil par le flash-ball d’un gendarme pendant les manifestations à Mayotte est hospitalisé à Saint-Pierre à la Réunion depuis près d’une semaine. Hier soir, Nassuir Oili, neuf ans, a enfin retrouvé ses parents. Pour la première fois, il raconte ce qui s’est passé.
Il était tout petit dans son lit au centre hospitalier de Saint-Pierre hier soir, Nassuir. L’œil droit bandé, un peu groggy, mais le sourire. Ses parents sont enfin près de lui. Et il a fallu batailler pour ces retrouvailles dans une chambre d’hôpital, après présentation du passeport. C’est quand on lui demande de raconter pourquoi il est là que son visage se ferme. Et ce qu’il a à dire ne ravira certainement pas les inspecteurs de la gendarmerie nationale qui viendront dimanche depuis Paris l’interroger. Son œil en moins, c’est en effet à un militaire qu’il le doit, depuis le vendredi 7 octobre, au port de Longoni. Et les circonstances sont plus que douteuses. “Je jouais à la plage avec des amis, raconte tout doucement le petit garçon. Il y a deux camionnettes de gendarmes qui sont venues. Il y avait quatre gendarmes. Il y en a un qui m’a attrapé. J’ai couru. Un autre est retourné à la voiture, il a pris l’arme et tiré.” Quand on lui demande s’il l’a visé, il répond : “Oui”. S’il se rappelle du gendarme ? “Un Blanc, plutôt costaud.”

“UN GENDARME M’A ATTRAPÉ”

Sûr que ce n’est pas difficile de paraître costaud à un gamin de neuf ans. Sûr aussi que les forces de l’ordre ont vite réagi, en empêchant quiconque d’approcher Nassuir, à terre et l’œil crevé. Même son père. “Les gendarmes empêchaient les gens d’aller le voir, explique en mahorais le papa du petit garçon, Bacara Oili, par la bouche d’un membre du comité de soutien présent aussi à l’hôpital hier soir. Ils ne voulaient pas que je m’approche, ni que je le touche. Ils le laissaient à terre. Des gens filmaient avec leur téléphone portable. Heureusement qu’un pompier qui allait reprendre le service est venu. Comme il était en uniforme, les gendarmes l’ont laissé passer. Il l’a emmené à l’hôpital en taxi, et il l’a déposé devant.” “C’est une cascade d’irresponsabilités, commente l’avocat de la famille, Me Saïd Larifou, ébahi par la version de son jeune client. Il n’y a pas que le gendarme qui a tiré. Il y a aussi celui qui les a appelés. Le directeur du port ?” La dernière fois que Bacara Oili a vu son fils en bonne santé, c’était le midi du jour de l’accident. “Depuis le début de la grève, j’emmène mes trois garçons à la campagne pour les empêcher d’aller aux manifestations. Ce jour-là, Nassuir a mangé plus vite pour aller à la plage.” Trente minutes après, une voisine accourue en trombe lui annonce le drame. Transporté et opéré en urgence à la Réunion, son enfant n’a vu presque personne pendant près d’une semaine. Visites très contrôlées, à l’hôpital de Saint-Pierre. Ses parents, coincés à Mayotte faute d’argent et de papiers, ont dû négocier ferme via leur avocat. Et puis, la solidarité a fini par débloquer un peu la situation. La compagnie Air Austral a offert le billet d’avion au couple, qui doit repartir dimanche. Un comité de soutien a été créé spécialement pour Nassuir, récoltant près de 4 000 euros rien qu’à Mayotte. Aujourd’hui, Bacara Oili est “un petit peu soulagé” de voir son garçon. “Pour lui, son enfant n’allait plus vivre”, explique son traducteur. Apaisé, il espère maintenant qu’il y aura un procès dans de bonnes conditions. Le gendarme au bout du flash-ball ? “Je ne sais pas si je pourrai lui pardonner. Les excuses ne rendront pas la santé.” Avant, son fils avait un rêve : il voulait être pilote d’avion.

Emeraude Zorer


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