Flashball : rassemblement contre les violences de la police et l’impunité
Les 6 et 7 mars 2012, le policier qui a tiré au flashball sur Pierre, le privant de l’usage d’un œil, passe en procès au TGI de Nantes. Joachim comparaîtra comme témoin à la demande de Pierre. Joan sera également présent.
"Ce qui nous relie, par Pierre, Joan et Joachim
Les 6 et 7 mars 2012, le policier qui a tiré au flashball sur Pierre, le privant de l’usage d’un œil, passe en procès au TGI de Nantes. Joachim comparaîtra comme témoin à la demande de Pierre. Joan sera également présent.
"Ce qui nous relie, par Pierre, Joan et Joachim
"Ce qui nous relie, c’est d’avoir perdu l’usage d’un œil suite à un tir de flashball. Pierre lors de l’occupation du rectorat de Nantes pendant le mouvement contre la loi LRU qui met en place la destruction de l’enseignement public. Joan, l’année suivante à Toulouse, au cours du même mouvement, lors d’une autoréduction pour dénoncer la précarité étudiante. Joachim lors d’une manifestation contre l’expulsion d’un squat à Montreuil.
Ce qui nous relie, c’est notre volonté d’être solidaires face à la violence de la police.
Ce qui nous relie, c’est d’affirmer qu’il ne s’agissait pas de bavures. La police nous a ostensiblement visés à la tête.
En ce qui concerne Pierre, le policier se situait à une dizaine de mètres. Il était armé d’un flashball LBD 40, d’une grande précision. Pierre était statique. Le policier ne pouvait manquer sa cible. En ce qui concerne Joan, le policier a tiré sur lui alors que l’action était terminée et que les étudiants-grévistes s’éloignaient pour rejoindre la manifestation interprofessionnelle. En ce qui concerne Joachim, les policiers ont tiré une dizaine de fois. Quatre manifestants ont été touchés au-dessus de l’épaule, à la nuque, au front, à la clavicule et à l’œil. Chaque tir aurait pu mutiler. Dans les trois cas, il y avait une volonté très claire, au plus haut niveau, de faire mal, d’en mutiler un pour terroriser tous les autres.
Ce qui nous relie, c’est de vouloir dire qu’il ne s’agit pas de cas isolés. Cela est arrivé à beaucoup d’autres. On ne compte plus les personnes mutilées ou tuées par la police.
Ce qui nous relie, c’est l’arme avec laquelle nous avons été frappés : un flashball. Comment qualifier cette arme, maintenant très répandue dans la police, qu’elle use comme on use d’une matraque ? Une arme qui terrorise. Une arme avec laquelle la police a de nouveau le droit de tirer sur la population. Une arme avec laquelle elle tire à toute occasion : 2787 tirs de flashball pour l’année 2011. Un arme qui dit : « Rentrez chez vous et n’en sortez plus ».
Ce qui nous relie, c’est de vouloir rattacher la violence dont nous avons été la cible, à la violence quotidienne de la police : le harcèlement de certains quartiers, la traque des sans-papiers, les expulsions des gens de leurs logements, les délires anti-terroristes à l’encontre de nos amis, la criminalisation de tous ceux qui sortent du rang.
Ce qui nous relie, c’est d’avoir voulu, coûte que coûte, ne pas céder à la peur, retourner dans la rue, lutter.
Nous serons ensemble le 6 et 7 mars 2012 au TGI de Nantes".