Le procès d'un policier soupçonné d'avoir blessé un lycéen en 2007 aura lieu mardi et mercredi au tribunal correctionnel de Nantes.
Le policier comparaîtra mardi et mercredi devant le tribunal correctionnel de Nantes
Le policier comparaîtra mardi et mercredi devant le tribunal correctionnel de Nantes
AFP/BERTRAND GUAY
Le flashball dans le viseur de la justice. Cinq ans après les faits qui lui sont reprochés, le procès du policier soupçonné d'avoir grièvement blessé un adolescent va s'ouvrir. Mardi et mercredi, le tribunal correctionnel de Nantes va en effet examiner les charges qui pèsent sur lui.
Les faits remontent à 2007 quand, lors d'une manifestation d'étudiants contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités, l'accusé aurait éborgné un jeune homme de 16 ans en lui tirant dessus avec son fusil lanceur de balles de défense à longue portée tirant des balles de mousse.
Un autre tireur ?
Le policer devrait ainsi comparaître pour « violence volontaire avec une arme par personne dépositaire de l'autorité publique ». Son avocat, Me Laurent-Franck Lienard entend prouver que son client « n'a pas tiré » sur la victime. Ce dernier assure en effet avoir touché un autre étudiant et sous-entend que le tir d'un autre policier ou d'un gendarme – également présent ce jour-là – pourrait être à l'origine de la blessure du plaignant. Le conseil du prévenu a par ailleurs prévenu qu'il plaiderait « à titre subsidiaire, que l'emploi de son arme ce jour-là entrait dans le cadre de son emploi normal pour le maintien de l'ordre », et qu'il avait l'intention de demander la relaxe de son client.
Et si le parquet n'a pas souhaité s'associer aux poursuites, Me Catherine Gion, qui représente la partie civile a, quant à elle, la ferme intention de prouver que le policier est bien l'auteur de ce tir et que ce dernier ne s'inscrit pas dans le cadre de la légitime défense.
Une manifestation mercredi
De leur côté, les proches de la victimes considèrent que « la police a attaqué une manifestation de lycéens et d'étudiants pacifiques ». D'après eux, « le policier a délibérément visé au visage un manifestant pour le mutiler ». La ligue des droits de l'Homme (LDH) s'est d'ailleurs portée partie civile. Une manifestation est également prévue mercredi en début d'après-midi devant le palais de justice de Nantes. Le Collectif contre les violences policières, la LDH, la FCPE et l'intersyndicale CGT-CFDT-FSU-Solidaires-SEN-Unef souhaitent en effet dénoncer l'usage de ce type d'arme.