libellés

lundi 26 mai 2008

Une manifestation comme tant d'autres

La manifestation nantaise du 27 novembre 2007 fait suite à de nombreuses autres manifestations contre le projet de loi LRU, survenues dans le mois qui a précédé, ainsi qu’à diverses brèves occupations de locaux universitaires, pour lesquelles la police est sollicitée à plusieurs reprises. La semaine précédente, le 20 novembre, une manifestation devant la présidence de l’Université a déjà fait l’objet d’une répression musclée, en début de semaine, la police a été appelée aux abords de certains lycées, le recteur ayant interdit la tenue d’assemblées générales dans les lycées. [annexe 1].

Le mardi 27 novembre, 3500 manifestants marchent dans les rues de Nantes. Partie à 15 heures de la place Bretagne, la manifestation s’est allégée, à mesure de son parcours devant différents symboles [préfecture, mairie, MEDEF]. Lorsque le cortège s’approche des facultés vers 16 h 45, il est réduit à un millier de manifestants. La consigne est donnée par les organisateurs, sans que cela soit prévu « officiellement » de se diriger vers le Rectorat – à Nantes, comme dans beaucoup de départements, l’usage est de ne pas déposer les itinéraires de manifestations, contrairement à la situation parisienne. Le rectorat, avec ses pelouses ensoleillées son grand parc arboré et ses immenses parkings, est un lieu habituel des manifestation liées à l’éducation, ayant connu de nombreux happening protestataires [annexe 2].

Un petit groupe de manifestants passe par la zone de la faculté des sciences et, rapidement, vers 16 h 30, profite d’une ouverture dans le grillage, alors en travaux, de l’enceinte du Rectorat. Pendant ce temps, la manifestation s’est avancée par le haut de la rue de la Morhonnière pour arriver directement face à l’entrée du parc du Rectorat. La tête de cortège, dont fait partie Pierre, rejoint les premiers manifestants et ils entrent ensemble par l’ouverture.
Des agents de la BAC ont doublé à pied le groupe des manifestants juste avant qu’ils n’arrivent au Rectorat. Certains de ces agents tentent de s’opposer à l’irruption des premiers manifestants par le grillage, mais ils renoncent bientôt, trop peu nombreux face à une centaine de manifestants avançant désormais dans le parc [annexe 10]. Les auteurs de ce rapport n’ont pas réussi à savoir qui a ensuite ouvert les grilles principales de l’entrée du parc du Rectorat, mais la réalité est que la majorité des manifestants - dont Bertrand, l’un des interpellés gardés à vue - entrent librement par les grilles principales ouvertes, devant les renforts de police qui n’interviennent, ni ne dissuadent qui que ce soit d’entrer.

On peut estimer à environ 300 le nombre de manifestants alors présents dans le parc du Rectorat, tandis que le gros de la manifestation reste stationné en dehors de l’enceinte, à l’entrée du parc du Rectorat, sur la voie publique.