Des collégiens victimes de violences policières
de la part de Catherine Brétéché Enseignante de français Collège Jean Jaurès (33)
RAPPORT CONCERNANT LES INCIDENTS SURVENUS
EN GARE MONTPARNASSE LE JEUDI 5 MARS 2009
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------->Nous avions organisé, Mme. Pebarthe et moi, un voyage pédagogique à Paris
>pour la classe de 3eme. La journée s'était bien déroulée et nous nous
>trouvions sur l'esplanade devant la gare Montparnasse près du manège, non
>loin de l'avenue du Maine, aux environs de 18h45. Vers 19h nous avons vu
>arriver, sirènes hurlantes, un nombre important de camions de police (?) de
>CRS (?), certain d'entre eux tractaient des petites remorques. Ils se sont
>garés rue du Départ du côte de la Tour Montparnasse et sur l'avenue du
>Maine, près de l'entrée de la Gare.
>Pour fuir le vacarme et parce qu'il était l'heure de nous acheminer vers
>notre train, nous avons pris les escalators et rejoint la plateforme des
>quais ... pour constater qu'il n'y avait aucun départ, ni aucun affichage du
>quai de notre train. Un message sonore nous a informés que les voies étaient
>bloquées par un groupe de manifestants. Probablement, ai-je pensé, ce doit
>être le petit groupe d'étudiants que nous avions aperçu à notre arrivée et
>qui chantait bruyamment sur les escalators 20 minutes plus tôt, en
>brandissant quelques banderoles.
>Lorsque j'ai eu confirmation du message, par l'employée SNCF qui se tenait
>dans le kiosque vitré au centre de la gare, j'ai proposé aux 2 élèves qui le
>souhaitaient de les accompagner aux toilettes, puisque nous allions avoir un
>temps d'attente plus long que prévu.
>Au sortir des toilettes situées côté rue du Départ au fond de la salle
>d'attente, alors que nous rejoignions le groupe, nous avons été obligées
>comme les voyageurs qui nous côtoyaient, de nous reculer précipitamment pour
>éviter une collision avec un groupe compact de policiers armés, casqués,
>boucliers sur le côté, marchant en une colonne. Au fur et à mesure que cette
>colonne avançait, en fonçant droit devant eux, leurs pas augmentaient de
>vitesse puis, ils se sont mis à courir en longeant les quais, en direction
>de la sortie rue de l'Arrivée.Notre groupe était donc sur leur trajectoire.
> J'ai guidé mes deux élèves vers la pharmacie, nous avons enjambé des bancs
>(!) et nous nous sommes refugiées derrière ceux-ci à l'entrée de la
>pharmacie. J'ai tenté vainement d'avertir Corinne Pebarthe sur son portable.
>J'ai entendu des hurlements, des cris perceptibles malgré le bruit de la
>cavalcade.
> Lorsque les passagers sont de nouveau allés près des voies, j'ai rejoint
>avec les deux élèves le groupe de 3eme . Corinne, persuadée qu'il restait
>encore deux élèves derrière le cordon de policiers, tentait vainement
>d'obtenir la possibilité d'aller les chercher au delà du barrage du côté du
>hall central. J'avais peur pour elle, les policiers étant
>agressifs,menaçants et moqueurs. Je suis partie sur le quai du train avec le
>groupe d'élèves, et j'ai essayé de la joindre pour lui expliquer que les
>deux élèves avaient réussi à passer par un autre barrage et nous avaient
>rejoints. Finalement, elle est venue sur le quai.
>L'agent SNCF du quai nous a indiqué notre wagon tout proche et dès le départ
>du train, le contrôleur SNCF nous a pris en charge et s'est occupé de
>rechercher puis seconder la médecin militaire qui s'est portée volontaire.
>Elle a examiné et secouru les enfants blessés et ma collègue ( brutalisée et
>blessée elle aussi).
>
>A notre arrivée en gare de Bordeaux, les parents alertés dont les enfants
>nécessitaient des examens complémentaires se sont rendus à la clinique des 4
>Pavillons de Lormont.
>Rapport établi à Cenon le 6/3/2009.