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mercredi 11 novembre 2009

Après la conf. de presse : article Ouest-France

Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / A la une de Nantes

Lycéen blessé en 2007 : l'enquête se poursuit

Au printemps 2008, une reconstitution s'était déroulée devant le rectorat de Nantes.
Archives Ouest-France Franck Dubray

Il avait été sérieusement blessé à l'oeil, lors de l'évacuation du rectorat. Ses parents ont organisé une conférence de presse hier.
Il y a deux ans, le 27 novembre 2007, étudiants et lycéens manifestent contre la loi Pécresse au rectorat. L'inspecteur d'académie demande l'évacuation. Les forces de l'ordre interviennent. Les manifestants sont poussés dehors et certains lancent des projectiles. Les policiers font usage d'un flashball et d'un lanceur de balles de défense, muni d'un laser. Cette arme plus puissante que le flashball est alors en expérimentation à Nantes. Celle-ci pourrait être à l'origine de la blessure d'un lycéen, de 17 ans, touché à l'oeil droit. « La rétine a été irrémédiablement abîmée », précise sa mère qui a porté plainte.

Un policier témoin assisté
L'enquête de la police des polices ne permet pas d'éclaircir les circonstances dans lesquelles le lycéen a été blessé. Le procureur saisit deux juges d'instruction. L'été 2008, une enquête est ouverte pour « blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours avec la circonstance que les faits ont été commis avec arme par une personne dépositaire de l'autorité publique ». Le fonctionnaire qui a tiré avec le lanceur de balles est placé sous le statut de témoin assisté. Il a accès à l'ensemble du dossier mais ne fait l'objet d'aucune poursuite.
Au printemps, une reconstitution a lieu avec deux experts en balistique. « Un policier casqué et cagoulé tire à travers les grilles du rectorat qui sont fermées et quand les manifestants sont dehors. Pourquoi ? Sur qui tire-t-il ? À quelle distance ? », interroge la famille. « L'intervention s'est faite dans un cadre réglementaire », insiste le syndicat de police Alliance.

Ça patine ou pas ?
Pour la famille du lycéen et le groupe du travail créé à cette occasion, « l'instruction s'enlise. Sur les enregistrements vidéos remis par la police, ne figure pas la scène du tir. » Le patron de la police affirme qu'il transmettra tous les documents que la justice lui demandera.

Ailleurs en France

Une coordination nationale des familles de victimes et de leurs avocats est sur le point de se constituer. L'objectif : interdire l'usage du flashball en s'appuyant sur des incidents similaires. Notamment avec ceux de Montreuil où un manifestant a eu un oeil arraché. Dans cette affaire, un policier a été mis en examen. Amnesty international France a demandé au ministre de l'intérieur, un rapport sur l'utilisation des armes non létales. « Nous constatons que la formation des policiers n'est pas suffisante. »

Marylise COURAUD.