Cela fera bientôt deux ans, le 27 novembre 2007, un jeune de lycéen de 17 ans avait été gravement blessé à l'œil par un tir de flash ball, un tir émis par un policier lors d'une manifestation étudiante au rectorat de Nantes. Aujourd'hui sa famille, ses amis, les syndicats et associations qui le soutiennent s'impatientent. Ils ont le sentiment que le dossier traîne.
Les explications de Marion Nomane Et Julien Delage
C'est la fin de la journée, ce 27 novembre 2007, une manifestation de plus à Nantes contre la loi LRU qui s'achève devant le rectorat. La tension monte, les policiers ont l'ordre de faire évacuer les lieux ; un policier tire à quelques mètres des jeunes.
Pierre, 17 ans est blessé. Il vient de perdre l'usage de son œil droit. Ses parents portent plainte, le parquet de Nantes ouvre une enquête ; elle révèle que c'est un LBD, lanceur de balle de défense, un nouveau type de flashball qui a été utilisé, en expérimentation à Nantes.
Aujourd'hui, presque deux ans après les faits, ses parents ne comprennent pas pourquoi l'instruction judiciaire est si longue.
Emmanuelle, la mère de Pierre :
"Un des éléments c'est que donc à Montreuil, cet été, malheureusement, il y a un jeune homme, Joachim Gatti, qui a été blessé grièvement à l'œil à peu près dans les mêmes conditions et il se trouve que deux mois plus tard, le policier tireur a été mis en examen. La justice envoie ce signal là à la police. Donc c'est ce que nous attendons à Nantes."
A Nantes, le policier tireur a aujourd'hui été identifié mais il n'a pas été mis en examen. Il manque aujourd'hui des éléments importants à cette enquête, des vidéos par exemple, et les parents de Pierre évoquent une entrave à la justice.
Luc, le père de Pierre :
" Pour les uns c'est le policier s'est arrêté de filmer parce qu'il est aller donner un coup de main à ses copains, à ses collègues, et puis pour l'autre, la caméra est tombée en panne au mauvais moment. Donc on a demandé, par commission rogatoires, par des demandes d'actes, davoir saisie des caméscopes, saisie des cartes mémoires, expertise, ce qui nous semble un minimum. Alors, c'est quand même un peu curieux que ça traîne depuis tant de mois"
Franck Boizec, avocat des parties civiles :
"C'est vrai que le temps que mettent ces éléments à arriver dans le dossier du juge ne satisfont pas totalement la famille et je peux les comprendre ".
Pour mieux se faire entendre, la famille de Pierre a décidé de travailler en réseau avec des associations et des familles victimes de ce genre d'armes.
A terme, ils souhaitent que l'action de manifester reste un droit fondamental et demandent une meilleure règlementation de l'usage du flashball.