Presse-Océan
« Une flashball m’a touchée au ventre »
Mardi, à l’extérieur du rectorat, la chaîne humaine s’est refermée et elle s’est retrouvée en première ligne. Un tir de flashball l’a atteint, comme le confirme son voisin, ce soir-là, ainsi que l’avis du médecin.
Marie, c’est son nom d’emprunt, est étudiante. Partagée sur la loi Pécresse, elle est allée au rectorat par curiosité. Et a été touchée par le flashball d’un policier.
« Je n’ai pas peur de la police parce que je n’ai jamais rien eu à me reprocher », dit Marie, noyée dans un groupe d’amis qui partent à la manif, hier après-midi. Elle n’a pas encore dit à ses parents ce qui lui est arrivé. Elle dit : « L’incident ne m’a pas traumatisé. » Mais sa voix tremble un peu quand elle parle.Elle était entrée dans le parc du rectorat, comme un millier d’autres. Poussée par la curiosité. Quand les forces de l’ordre et les manifestants se sont affrontés, elle s’est mise « sur le côté ». Puis ils ont été poussés hors du parc et les grilles se sont refermées. « Je suis sortie du rectorat et je me suis retrouvée devant la chaîne humaine, en première ligne. J’ai senti le coup, je me suis pliée en deux. J’avais compris qu’on m’avait tiré dessus et j’ai commencé à suffoquer. On m’a aidé à me mettre sur le côté. »Benjamin : « C’était un tir de flashball »Benjamin (c’est aussi un nom d’emprunt), était juste à côté ce soir-là. Il raconte : « C’était bien un tir de flashball. Le policier de la bac (brigade anticriminalité, NDLR), était là, juste en face, il visait. » Aujourd’hui, Marie s’interroge : « Il n’avait aucune raison de me viser. Au début, je croyais que ça tombait sur moi par hasard. »Après, elle dit s’être « écartée » et être « montée le long de la rue. Je pleurais, j’étais écœurée. Je suis allée à une pharmacie et ensuite chez un médecin, près du commissariat Waldeck Rousseau. Il m’a ausculté, il a dit que je me suis pris un projectile dans le ventre qui avait un gros hématome », dit-elle en montrant son ventre.Elle rassure : « Mais c’est une brûlure, ça chauffe. » Son témoignage a circulé en assemblée générale. Elle va le déposer auprès de la Ligue des droits de l’homme.Marie n’est pas militante. « Mardi, je n’étais même pas au début de la manif. » La contestation étudiante, elle l’a rejointe après plus d’une semaine. « Sur la loi Pécresse, j’ai toujours un avis partagé. Alors mercredi, j’ai assisté aux débats de l’université populaire (organisée par les enseignants, NDLR). J’y suis allée comme ça, juste pour les idées. Je sais qu’on a besoin de réforme de l’université. "
« Une flashball m’a touchée au ventre »
Mardi, à l’extérieur du rectorat, la chaîne humaine s’est refermée et elle s’est retrouvée en première ligne. Un tir de flashball l’a atteint, comme le confirme son voisin, ce soir-là, ainsi que l’avis du médecin.
Marie, c’est son nom d’emprunt, est étudiante. Partagée sur la loi Pécresse, elle est allée au rectorat par curiosité. Et a été touchée par le flashball d’un policier.
« Je n’ai pas peur de la police parce que je n’ai jamais rien eu à me reprocher », dit Marie, noyée dans un groupe d’amis qui partent à la manif, hier après-midi. Elle n’a pas encore dit à ses parents ce qui lui est arrivé. Elle dit : « L’incident ne m’a pas traumatisé. » Mais sa voix tremble un peu quand elle parle.Elle était entrée dans le parc du rectorat, comme un millier d’autres. Poussée par la curiosité. Quand les forces de l’ordre et les manifestants se sont affrontés, elle s’est mise « sur le côté ». Puis ils ont été poussés hors du parc et les grilles se sont refermées. « Je suis sortie du rectorat et je me suis retrouvée devant la chaîne humaine, en première ligne. J’ai senti le coup, je me suis pliée en deux. J’avais compris qu’on m’avait tiré dessus et j’ai commencé à suffoquer. On m’a aidé à me mettre sur le côté. »Benjamin : « C’était un tir de flashball »Benjamin (c’est aussi un nom d’emprunt), était juste à côté ce soir-là. Il raconte : « C’était bien un tir de flashball. Le policier de la bac (brigade anticriminalité, NDLR), était là, juste en face, il visait. » Aujourd’hui, Marie s’interroge : « Il n’avait aucune raison de me viser. Au début, je croyais que ça tombait sur moi par hasard. »Après, elle dit s’être « écartée » et être « montée le long de la rue. Je pleurais, j’étais écœurée. Je suis allée à une pharmacie et ensuite chez un médecin, près du commissariat Waldeck Rousseau. Il m’a ausculté, il a dit que je me suis pris un projectile dans le ventre qui avait un gros hématome », dit-elle en montrant son ventre.Elle rassure : « Mais c’est une brûlure, ça chauffe. » Son témoignage a circulé en assemblée générale. Elle va le déposer auprès de la Ligue des droits de l’homme.Marie n’est pas militante. « Mardi, je n’étais même pas au début de la manif. » La contestation étudiante, elle l’a rejointe après plus d’une semaine. « Sur la loi Pécresse, j’ai toujours un avis partagé. Alors mercredi, j’ai assisté aux débats de l’université populaire (organisée par les enseignants, NDLR). J’y suis allée comme ça, juste pour les idées. Je sais qu’on a besoin de réforme de l’université. "
Frédéric Testu