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jeudi 9 juin 2011

Daranka, une fillette dans le coma

Daranka, une fillette de 8 ans, est dans le coma depuis le 5 juin 2011, blessée lors d'une intervention policière dans le quartier des tarterêts, à Corbeil-Essonnes. Il y a une très forte suspicion d'une blessure à cause d'un tir policier au LBD, Lanceur de Balle de Défense.

Corbeil-Essonnes : la police se défend
Par Europe1.fr avec AFP et Guillaume Biet et François Coulon
Publié le 6 juin 2011 à 12h33 Mis à jour le 6 juin 2011 à 22h04
http://www.europe1.fr/Faits-divers/Corbeil-Essonnes-la-police-se-defend-574525/

Aucun élément ne permettrait de mettre en cause la police dans les blessures d'une fillette.
La police nie toute responsabilité. Une fillette de neuf ans est dans le coma après avoir été blessée dimanche soir par un projectile lors de violents affrontements entre la police et une trentaine de jeunes du quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes. Ses parents accusent les forces de l'ordre, se disant convaincus qu'elle a été blessée par une balle de lanceurs de balles de défense et non par une pierre.
Deux enquêtes, judiciaire et administrative, sont en cours pour éclaircir les circonstances de cette blessure. "L'IGPN (inspection générale de la police nationale, ndlr) et la sûreté départementale de l'Essonne ont été chargées d'apporter toute la lumière tant sur les circonstances de cette embuscade que sur l'origine des blessures de la fillette", a expliqué au micro d'Europe 1 Pascal Garibian, porte-parole de la Direction générale de la police nationale (DGPN). "En l'état actuel des informations, rien ne permet d'indiquer avec certitude l'origine de la blessure de l'enfant", a-t-il ajouté.
D’après la police, les fonctionnaires qui sont intervenus dimanche soir, avaient crié aux habitants de rentrer chez eux et de faire rentrer les enfants. Après l’accident, certains habitants étaient très remontés contre les jeunes du quartier qu’ils accusaient d’avoir touché la fillette par un jet de pierre.
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"Personne ne peut dire aujourd’hui, et les parents n’étaient pas sur place, donc ils ne peuvent pas plus que d’autres dire ce qui s’est passé", a affirmé Claude Guéant sur Europe 1. "Quand la vérité sera connue, elle sera communiquée. C’est une cité qui a le droit de vivre dans la paix et ce n’est pas la police qui organise des confrontations. Ce sont des guet-apens qui sont organisés pour agresser des policiers et c’est à partir de là que les problèmes naissent".
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Fillette dans le coma : le père accuse un tir de flashball


L'enfant se trouvait au pied de son immeuble à Corbeil-Essonnes lorsque des affrontements ont éclaté entre jeunes et policiers.
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Les parents envisagent de porter plainte
Daranca Gimo, âgée de 9 ans, a été blessée à la tempe droite par un projectile. "On courait pour traverser la route lorsque ma fille s'est écroulée à côté de moi", a confié la mère. "Ca ne pouvait pas être autre chose qu'une balle de flashball", a estimé le père de la jeune fille qui envisage de porter plainte, mais pour qui le projectile "n'était pas une pierre", comme l'indiquait pourtant une source judiciaire.
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Jean-Claude Borel-Garin, le directeur départemental de la Sécurité publique de l'Essonne a déclaré que le certificat médical délivré lundi matin fait état d'un "projectile non pénétrant à très forte cinétique", sans qu'on puisse déterminer pour le moment s'il s'agit d'une pierre ou d'une balle en mousse utilisée par les policiers équipés de pistolets lanceurs de balles de défense.
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La fillette dans le coma victime d'un flash-ball, dit son avocat

Gérard Bon et Sophie LouetPublié le 07/06/2011 à 20:46 - Modifié le 07/06/2011 à 20:47
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/la-fillette-dans-le-coma-victime-d-un-flash-ball-dit-son-avocat-07-06-2011-1339601_240.php

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"Je suis tout à fait dans l'incapacité de vous dire ce qui a occasionné sa blessure. Il y a une enquête judiciaire", avait dit lundi à des journalistes le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.
Mais selon Me Joseph Cohen Sabban, les constatations médicales déjà effectuées montrent que la blessure provient "nécessairement d'un tir policier".
"Il y a un impact rond régulier de 5 cm de diamètre: c'est un tir de flash-ball, ça ne peut rien être d'autre", a-t-il dit sur RTL et BFM TV.
L'avocat a souligné que les parents entendaient porter plainte contre X.
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Tarterêts : polémique sur l'origine du projectile
ayant blessé une fillette


Pierre lancée ou tir d'un policier ? Une enquête est en cours pour déterminer par quoi l'enfant a été blessé à la tête. La famille compte porter plainte.

Daranca Gimo, 9 ans, a été blessée dimanche soir lors des échauffourées entre la police et une trentaine de jeunes du quartier sensible des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes. Plongée dans le coma pendant trois jours après avoir été touchée à la tête par un projectile, ses jours ne seraient plus en danger, a annoncé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Mais la polémique enfle sur l'origine de ce projectile. Pour le père de la petite victime, non-présent au moment des faits, Daranca a été atteinte par un tir de policier, évoquant "une balle de flashball".

La petite "s'est écroulée"

Selon les déclarations des parents de la fillette, elle se trouvait avec sa mère et trois autres enfants dans un parc situé à proximité de leur immeuble lorsque les échauffourées ont éclaté, vers 19h50. La mère et les quatre enfants ont cherché à rejoindre au plus vite leur appartement. "On courait pour traverser la route lorsque ma fille s'est écroulée à côté de moi", a confié sa mère.
De son côté, Pascal Garibian, porte-parole de la direction générale de la police nationale (DGPN), a affirmé que "en l'état actuel des informations dont dispose la DGPN, aucun lien ne peut être établi entre les blessures de la fillette et un tir policier".
"Le parquet d'Evry a co-saisi l'IGPN ("la police des polices", NDLR) et la Sûreté départementale de l'Essonne afin d'apporter toute la lumière, tant sur les circonstances de cette embuscade que sur l'origine des blessures de la fillette", a-t-il ajouté.
Du côté de la mairie de Corbeilles-Essonnes, on affirme également que rien n'est vérifié pour l'instant et que l'enquête doit continuer. Celle-ci estime cependant que le père était bien plus prudent il y a trois jours dans ses accusations lorsqu'il a rencontré le maire de la ville, Jean-Pierre Bechter, à l'hôpital Necker.

"Cinq centimètres de diamètres"

Mais alors que sait-on à l'heure actuelle ? Le certificat médical délivré lundi matin par les médecins de l'hôpital Necker fait état d'un "projectile non pénétrant à très forte cinétique", soit une plaie non-saignante "circulaire de cinq centimètres de diamètre".
Selon Jean-Claude Borel-Garin, le directeur départemental de la Sécurité publique de l'Essonne, on ne peut pas pour le moment déterminer s'il s'agit d'une pierre ou d'une balle en mousse utilisée par les policiers équipés de pistolets lanceurs de balles de défense.
En effet, selon une source policière, aucun policier n'était équipé de flash-ball lors de l'intervention dimanche soir aux Tarterêts. Les policiers disposaient de deux lanceurs de balles de défense de type 40/46 (arme non létale proche du flash-ball mais bien plus précise comportant un seul canon strié et un viseur optique à point rouge, NDLR) ainsi que de lanceurs Cougar servant notamment à lancer des gaz lacrymogènes et des Bliniz (Munitions anétiques). Un Bliniz aurait été lancé.

Un tir ou une pierre ?

Ce type d'équipement pourrait-il être à l'origine de blessure de l'enfant ?
"Ce n'est pas à exclure", a expliqué un expert en balistiques interrogé par Le Nouvel Observateur. Il souligne que les balles de défense sont des projectiles légèrement allongés avec un culot en plastique (restant dans le canon après le tir) d'un diamètre de quatre centimètres et non de trois centimètres comme l'a affirmé Jean-Claude Borel-Garin lorsqu'il a demandé mardi "qu'on m'explique comment une balle de défense qui mesure trois centimètres de diamètre peut faire un hématome de cinq centimètres, même en tenant compte de l'écrasement de la balle". Ce dernier maintient cependant son calcul et précise que "circulaire ne signifie pas qu'il s'agit d'un cercle parfait".
L'avocat de la famille de la victime, Me Joseph Cohen-Sabban , a lui déclaré : "J'ai vu le certificat médical et j'ai reçu la mère. Pour elle comme pour moi, il n'y a pas l'ombre d'une hésitation possible: elle a été touchée par un tir policier".
"Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement, ni comment cela s'est passé, mais visiblement, il y a eu une défaillance au niveau du commandement", a-t-il ajouté. "Il y a eu un ordre qui aurait dû être donné, et qui ne l'a pas été, pour suspendre les tirs."

L'hématome circulaire

Cela permet-il de savoir ce qui a blessé la fillette ? Non, ce sont les experts saisis par l'IGPN qui devront le déterminer en fonction de tous les éléments. Mais un hématome de cette taille et de cette forme pourrait avoir été provoqué par ce type de projectile qui peut faire une "belle auréole hématomique" explique l'expert en balistique. "Mais d'autres projectiles peuvent également provoqués ce type d'hématome comme des canettes pleines par exemple". L'expert rappelle cependant que les policiers ont interdiction, sauf absolue nécessité, de tirer à moins de sept mètres de la cible et exclusivement sur le tronc. "Et ce type d'équipement reste très dangereux surtout lorsqu'il touche des parties du corps comme la tête ou les parties génitales".
Mais, "une marque laissée par un type de flash-ball ou une balle de défense est caractéristique avec notamment un anneau noirâtre et une étendue hématomique", affirme également le scientifique. "Cela pourra donc être facilement déterminé", continue-t-il.

Pas d'analyses ?

Ce n'est pas l'avis d'une source proche de l'enquête. Cette dernière estime que l'origine de la blessure va être d'autant plus difficile à déterminer qu'aucun prélèvement sur la tempe de la fillette n'a pu être réalisé. En effet, les pompiers qui l'ont soignée en premier lieu ont lavé la plaie qui était "pleine de poussière" avant de la désinfecter. La fillette étant tombée après avoir été touché par le projectile.
Cette même source ajoute que "les responsabilités vont sans doute être difficiles à établir, surtout en l'absence de moyens vidéos, mais dès lors qu'il y a des dégâts humains et/ou matériels, celle de l'Etat est engagée".
L'avocat de la famille, Me Joseph Cohen-Sabban, a de son côté indiqué à plusieurs reprises que ses clients allaient porter plainte.