LE MIDI LIBRE
Montpellier : le légiste valide l’hypothèse d’un tir de flash-ball dans l'affaire Casti
Ce jeune supporter de football du MHSC avait perdu un oeil lors
d’incidents avec la police, en septembre 2012, près de la Mosson à
Montpellier.
C’est un tir de flash-ball, direct, l’expertise exclut toute autre hypothèse". Dans l’affaire de Florent Castineira, dit Casti, ce supporter qui a perdu un œil lors d’affrontements avec les forces de l’ordre,
le 21 septembre 2012, à proximité de La Mosson, lors du match
Montpellier- Saint-Étienne, Me Corbier, partie civile, se félicite de la
nouvelle pièce qui vient d’être versée au dossier.
À savoir, le rapport rendu par le légiste chargé d’examiner la victime.
Le médecin conclut que la blessure provient de cette arme des policiers -
qui tire des balles en caoutchouc - et qu’il n’y a pas pu avoir de
rebond.
"Il faut appeler un chat, un chat : c’est une bavure"
"Il ne s’agit pas d’une bombe de désencerclement ou d’une bombe
artisanale assène Me Corbier. Et ça conforte la position qui est la
notre depuis le début. Depuis des mois on nous dit “ce n’est pas un
flash-ball“. Il faut appeler un chat, un chat : c’est une bavure".
Ce soir-là, un équipage de la Bac (brigade anticriminalité) avait pisté
un supporter porteur d’un fumigène jusqu’à se retrouver au niveau des
buvettes, au milieu des Ultras qui préparaient la rencontre. Florent
Castineira, lui, dommage collatéral, était tranquillement assis
lorsqu’il a été atteint à l’œil. Chaque camp se renvoie la
responsabilité des violences et une information judiciaire est toujours
en cours pour “violence avec arme “.
Une enquête en faveur des agents
Mais au début de l’été, l’IGPN, la “police des polices “, au terme de
son enquête s’est prononcé en faveur des agents : "les conditions de la
légitime défense semblent réunies. Il semblerait que les fonctionnaires
de police se soient retrouvés dans une situation où leur intégrité
physique ait été menacée et que l’emploi du flash-ball et de la grenade
de désencerclement ait été justifié." concluent les “bœufs carottes“.
Mais Me Corbier, qui vient de saisir la chambre de l’instruction pour
que d’autres compléments d’enquête soient réalisés, n’en démord pas :
"Casti ne faisait pas partie de ceux qui avaient une embrouille avec les
policiers, il a été blessé, c’est une bavure".