libellés

mardi 1 avril 2014

Eliasse à Tremblay le vendredi 9 avril 2010

Tremblay/flashball: enquête en cours
AFP
30/04/2010 | Mise à jour : 15:25


Une enquête de l'Inspection générale des services (IGS - "police des polices") est en cours depuis la mi-avril après qu'un mineur a été blessé par un tir de flashball de la police lors d'incidents entre bandes à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris aujourd'hui de sources proches de l'enquête.

Selon ces sources, la police avait fait usage, à Tremblay le 9 avril, de flashball afin de disperser plusieurs jeunes lors d'une bagarre entre bandes.

Un adolescent mineur, non domicilié à Tremblay, a été légèrement blessé à la tête après un tir de cette arme non létale utilisée fréquemment par les forces de l'ordre, et a obtenu dix jours d'incapacité temporaire de travail (ITT). 
Sa famille a déposé plainte et la "police des polices" a été saisie d'une enquête dont on ignore avec précision les premières conclusions.


Cette enquête doit notamment déterminer si l'adolescent, mineur, figurait au nombre des belligérants, sa famille maintenant que ce n'était pas le cas et qu'il était là par hasard.
Contacté par l'AFP, le parquet n'a pas été en mesure de commenter cette information.

Tremblay-en-France a été récemment le théâtre de nombreuses incivilités. Le 31 mars, un bus avait été partiellement incendié et un autre caillassé, à la suite d'un vaste coup de filet policier contre des trafiquants de drogue dans la cité du Grand ensemble.
Au moins un jeune aurait, par ailleurs, reçu des coups le 14 avril de la part de policiers, dans cette localité, avant d'être interpellé, a-t-on appris la semaine dernière auprès de son avocat, Arié Alimi. Le jeune a déposé plainte.

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BOBIGNY

Tremblay: un avocat réunit les plaintes de jeunes pour violences policières

Par AFP, publié le 13/05/2010 à 14:55

BOBIGNY - En marge des tensions liées aux incidents contre les transports en commun à Tremblay-en-France, un avocat a pris en main plusieurs dossiers de plaintes pour violences policières à l'encontre de jeunes.
"On utilise la banlieue, on stigmatise ses habitants et on instrumentalise les faits pour y mener des expériences sécuritaires en période politique difficile, j'ai l'impression qu'on cherche à envenimer les choses plutôt que les régler", explique Me Arié Alimi, qui a déjà déposé deux plaintes, s'apprête à en formuler deux autres et tente de regrouper d'autres actions judiciaires.
"Le président Sarkozy a parlé de tolérance zéro, je veux qu'il y en ait une vraie concernant les violences policières et les opérations illégales qui sont menées en banlieue, nous ne laisserons plus rien passer", ajoute Me Alimi.
La police des polices (inspection générale des services, IGS) enquête sur les deux plaintes déjà déposées, a indiqué la préfecture de police sans autre commentaire.
La première plainte a été déposée au nom de E. pour violences volontaires avec armes en réunion, torture et actes de barbarie, la deuxième au nom de R. pour violences volontaires en réunion, ainsi que faux témoignages et dégradation de bien privé, selon Me Alimi. Tous deux requièrent l'anonymat.
Le 9 avril, E., 17 ans, se trouvait dans la cité des Grands Ensembles à Tremblay pour, dit-il, "rendre visite à ma grand-mère".
"J'ai croisé un policier qui m'a pointé avec son flashball et m'a demandé de reculer. Alors que je le faisais, il a tiré deux fois en ma direction, le premier coup m'a raté mais le second m'a touché au visage, je suis tombé à moitié inconscient", relate E.
"J'étais à l'hôpital quand le policier qui m'avait tiré dessus est arrivé accompagné d'un collègue et m'a embarqué", explique-t-il. "J'étais menotté à un banc, au commissariat d'Aulnay, il m'a frappé violemment au visage et à l'arrière de la tête à plusieurs reprises en me tenant des propos racistes", explique E.
A l'époque, des sources proches de l'enquête avaient indiqué que la police avait fait usage de flashball afin de disperser plusieurs jeunes lors d'une bagarre entre bandes et qu'un adolescent mineur avait été légèrement blessé à la tête.
Le 14 avril, toujours à Tremblay, R. raconte qu'il se trouvait sur son scooter, "sans casque": "un policier m'a braqué avec un +cougar+ (flashball avec une plus grande portée) en m'ordonnant de m'arrêter, ce que j'ai fait. Il m'a frappé au visage et au bras à plusieurs reprises puis m'a saisi à la gorge avec sa matraque et m'a tiré au sol sur une vingtaine de mètres, jusqu'à la voiture de patrouille. Une fois dans la voiture j'ai été de nouveau frappé", dit R.
Le lendemain, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait relaté les faits: "à 20H30, des effectifs de policiers locaux ont procédé au contrôle d'un individu sur un scooter dans la cité des Grands ensembles et, à ce moment-là, une cinquantaine d'individus ont pris à partie les policiers en leur jetant des projectiles".
Pour Mme M., dont le fils a été interpellé le même jour que E., et qui déclare avoir été frappé pendant sa garde à vue, les parents souvent n'osent pas soutenir leurs enfants. "Au début, quand mes fils se faisaient embarquer, qu'ils me disaient que c'était sans raison, je ne les croyais pas, je les réprimandais, maintenant je commence à les croire", dit-elle.
Des renforts de police ont été déployés ces dernières semaines à Tremblay après la multiplication d'attaques contre des bus. Le 1er avril, à Villepinte, M. Hortefeux avait affirmé que ce n'était "pas aux petites crapules" de faire la loi dans les cités, réitérant sa volonté de faire "la guerre" aux trafics de drogue et aux bandes.