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mercredi 30 décembre 2009

Flashball, le choix de l'arme (sur Médiapart)

Flashball, le choix de l'arme
28 Décembre 2009 Par Carine Fouteau et Erich Inciyan

[article sur site de Médiapart]

Article publié ici sans images

C'est la petite histoire des flashballs, telle qu'elle a été officiellement lancée en juillet 1995 par... Claude Guéant. A l'époque directeur général de la police nationale (DGPN), l'actuel secrétaire général de l'Elysée signe le premier texte portant sur «l'acquisition et l'utilisation du fusil Flashball». D'autres instructions suivront, qui élargiront progressivement le cadre d'emploi de cette arme de plus en plus utilisée et controversée. Jusqu'à en faire, par glissements successifs, un élément essentiel de la panoplie policière.

Quand le DGPN Claude Guéant donne ses instructions, il est déjà question de «lutter plus efficacement contre les formes nouvelles de la criminalité». Le même motif sera répété pour justifier l'évolution de cette arme qui, dès sa diffusion élargie à dater de 1995, n'était plus qualifiée de «non létale» (non mortelle) par l'administration policière. Par la suite, cette dernière parlera d'arme «à létalité réduite», parfois «sublétale», préférant aujourd'hui escamoter le risque mortel en évoquant «un moyen de force intermédiaire» (avant l'arme à feu) avec son «projectile à effet lésionnel réduit».

Pourquoi le flashball ? Le choix des armes est toujours adapté à une stratégie de sécurité décidée en haut lieu. En l'occurrence, le «lanceur de balles de défense» est l'incarnation, dans l'arsenal policier, de la politique sécuritaire des dernières années. De l'utilisation dans des situations extrêmes (forcené, rixes, etc.), le flashball est ainsi passé progressivement au «maintien de l'ordre» et aux «violences urbaines».

En ses débuts, l'usage du nouveau matériel est ainsi étroitement limité. D'abord en le cantonnant à des situations extrêmes: «L'utilisation du flashball peut se révéler efficace dans certains cas (menaces par armes blanches, rixe sur la voie publique, pare-chocage de véhicules administratifs, franchissement de barrage routier», explique, en 1995, M. Guéant. En réservant le flashball, ensuite, à des unités spécialisées (certaines brigades anti-criminalité, les brigades anti-gang). En délimitant, enfin, son cadre juridique : «N'utiliser le flashball que dans le cadre strict de la légitime défense. En effet, les essais effectués ont démontré que cette arme ne pouvait être qualifiée de non létale, en raison des lésions graves qu'elle est susceptible d'occasionner, en certaines circonstances», relève encore la note – lire son intégralité en bas de page – du préfet Guéant.

On peut mesurer le chemin parcouru en citant l'actuel DGPN, Frédéric Péchenard. «Initialement prévu pour l'équipement de certaines unités spécialisées, l'utilisation de ce lanceur de balles de défense (le nom de famille des flashballs) a progressivement été étendue à l'ensemble des unités intervenant dans les quartiers difficiles, écrit Frédéric Péchenard, dans son instruction du 31 août 2009. Dorénavant, il a vocation à être utilisé par toutes les unités confrontées à des phénomènes de violences.» Peut-on fixer une mission plus vaste ?

Dans ces glissements successifs, un homme et sa conception particulière de l'ordre public jouent un rôle moteur. Dès mai 2002, le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy annonce l'extension des flashballs à la «police de proximité» des «quartiers sensibles» afin, dit-il, d'«impressionner (...) les voyous». Puis les émeutes dans les banlieues, d'octobre à novembre 2005, servent à justifier l'emploi de cette arme contre les «violences urbaines». Le 7 décembre 2005, le ministre de l'intérieur Sarkozy tire sa conclusion : «Ces événements nous ont conduits à renforcer et adapter les matériels et les tenues. J'en veux comme exemple l'acquisition de près de 460 Flashballs.»

«Les risques de lésion corporelle peuvent être très importants et irréversibles»

Les cibles potentielles l'ignorent alors, en ce tournant des années 2000, mais les «manuels d'emploi» aujourd'hui en vigueur de la police reconnaissent que cette première génération de flashballs n'est pas fiable. Elle n'offre qu'«une portée optimale de 7 mètres, leur précision et leur pouvoir d'arrêt décroissant rapidement avec la distance». Fabriqué par la société Verney-Carron, ce premier modèle policier de «lanceurs de balle de défense» s'appelle le «Compact». Au début de la décennie, la société française le remplace par la version «Super Pro» qui, à ce jour, reste majoritaire dans l'arsenal policier.

On reconnaît le lanceur «Super Pro» à ses deux canons superposés. Mais il faut aussi savoir que leur paroi interne «lisse» confère à ce lanceur bien moins de précision par comparaison avec les armes à canon «rayé». Le «Super Pro» est ainsi classé dans les armements de «quatrième catégorie» (comme les armes de poing à percussion ou les fusils à pompe). Et son «manuel d'emploi» dans la police nationale avertit : «En dessous de 7 mètres, les risques de lésion corporelle peuvent être très importants et être irréversibles. Au-delà de 12 mètres, le rendement et la précision s'amenuisent.» Le fabricant Verney-Carron compare, lui, l'impact du «Super Pro» à «l'équivalent d'un KO technique». Sur son site Internet, il évoque une arme «intelligente, tout aussi impressionnante qu'efficace» dont le «look» et la «détonation» sont «dissuasifs», et qui est susceptible de «s'adapter à toutes les situations».

La mutation décisive intervient cependant à la fin de l'année 2007, quand le ministère de l'intérieur prend argument des émeutes de Villiers-le-Bel pour étendre considérablement l'utilisation des «lanceurs de balles de défense». Le 25 novembre 2007, la mort de deux adolescents dans la collision de leur moto avec une voiture de police provoque deux jours d'émeutes particulièrement violentes dans cette ville du Val-d'Oise. Une centaine de policiers sont blessés par des jets de projectiles. Plus grave : quelques fonctionnaires sont touchés par des coups de fusil à pompe tirés par une poignée de jeunes (cinq d'entre eux sont renvoyés en cour d'assises pour ces faits) du quartier.

Aucun policier ne riposte en utilisant son arme à feu, comme pouvait l'autoriser la législation sur la légitime défense. «Il est déjà arrivé dans le passé que des policiers soient pris pour cible dans le cadre de violences urbaines par des tirs d'armes à feu mais de manière relativement rare et très isolée. Là, on a franchi un cap», commente aussitôt le DGPN Frédéric Péchenard dans Le Monde. «Nous avons une doctrine, en terme de maintien de l'ordre et de violences urbaines, qui est de zéro mort, et dans ces circonstances très particulières où des gens ont tiré pour tuer des policiers, nous avons maintenu cette doctrine.»

«Mais, dans la rue, on n'est pas face à des silhouettes en papier...»

On est ici au cœur du problème : le contexte très particulier des affrontements à Villiers-le-Bel justifie un changement radical – et généralisé – de l'usage des flashballs. Il ouvre notamment leur utilisation dans des manifestations de voie publique un peu «dures», en tout cas sans rapport avec ce qui s'est passé dans le Val-d'Oise. Et servir à disperser des rassemblements qualifiés d'«attroupements» lorsqu'ils troublent l'ordre public. Au cours des trois années écoulées, cette nouvelle doctrine d'emploi a provoqué une longue série de dégâts corporels – avec des pertes d'œil, notamment à Nantes, Toulouse ou Montreuil (ici sur Mediapart).

Le président Sarkozy signale cette évolution tactique, le 29 novembre 2007, au milieu d'un discours revenant sur les événements de Villiers-le-Bel. L'occasion, pour lui, d'annoncer la diffusion d'une génération de flashballs beaucoup plus puissante : le lanceur de balles de défense 40×46 mm (LBD 40×46). «Il faut aller beaucoup plus vite sur les dotations en armes non létales adaptées à la lutte contre les violences urbaines. Je ne laisserai pas des militaires et des fonctionnaires exposés sans avoir l'équipement nécessaire», déclare le chef de l'Etat, devant les responsables de la police et de la gendarmerie.

Et le président de la République de vanter le nouvel armement : «J'avais à l'époque (en 2005) fait couler un peu d'encre sur le fameux flashball. Il y a une nouvelle génération, n'hésitez pas à l'acheter. 40 mètres c'est mieux que 10 mètres. J'assumerai le débat devant l'opinion publique.» Une note de la DGPN, en date du 9 mars 2009, précise donc : «A l'issue d'une période expérimentale, le moyen de force intermédiaire lanceur de 40×46 va entrer en phase de généralisation. Il viendra compléter ou se substituer au lanceur de balles de défense Super Pro.»

Avec son canon rayé, le LBD 40×46 joue, lui, dans la «première catégorie» (celle des armes à feu à usage militaire). Il est fabriqué par la société suisse Brügger & Thomet. A l'origine, il s'agit d'«une arme de guerre dont on a détourné le projectile pour le rendre sublétal», précise un moniteur de tir de la police. Il autorise «des tirs puissants et précis au-delà du rayon d'efficacité des lanceurs» précédents, selon la documentation policière qui lui attribue une précision «quadruple» par rapport au «Super Pro». Le LBD 40×46 permet «de neutraliser de manière temporaire et avec précision un individu se situant dans un intervalle de distance compris entre 10 et 50 mètres» (instruction du 31 août 2009). Sur le papier, du moins...

Car cette «précision» mérite d'être nuancée, confirme le formateur policier, qui parle sous le couvert de l'anonymat. Certes, le LBD 40×46 permet de «cibler le lanceur de cailloux ou le porteur de cocktails Molotov jusqu'à 50-60 mètres, avec de bonnes conditions de luminosité». Ce lanceur est doté d'un viseur électronique (un cercle rouge indique le point de la cible que le tireur souhaite atteindre, comme le montre le document ci-dessous, issu d'un manuel d'emploi de la police). «Au stand de tir, avec ce système de visée, n'importe qui peut très vite le maîtriser. Mais, dans la rue, on n'est pas face à des silhouettes en papier. Il y a du stress, de la peur, des nuages de fumée et des cibles en mouvement.»

«Des conséquences dramatiques lorsque la partie corporelle atteinte est le visage»

Voilà bien la quadrature du cercle, si l'on entend le moniteur de la police. «Les LBD 40×46 lancent des projectiles légers et à basse vitesse, pour ne pas provoquer d'effets irréversibles chez les personnes touchées. Mais la cible peut bondir en avant, se pencher... Le temps que le projectile atteigne son but, à quelques dizaines de mètres plus loin... Un impact visé au sternum peut se transformer en tir en pleine tête.» Sans même parler des «dégâts collatéraux» causés sur des manifestants qui se trouveraient à proximité.

Un commissaire du Val-d'Oise confirme que «dans le feu de l'action, il est souvent impossible de viser». Sur le terrain, «la réalité est toujours plus complexe et mouvante que la théorie. Quand vous êtes dans la mêlée, avec des assaillants de tous côtés, vous essayez surtout de vous en sortir. Vous n'avez pas le temps de viser, alors, vous faites ce que vous pouvez, et la balle n'arrive pas toujours au bon endroit.»

La cible est d'autant plus difficile à atteindre que, comme l'indique le «manuel d'emploi» du flashball 40×46, ce «nouveau moyen de force intermédiaire» sert à «faire cesser les agissements (des) individus déterminés, auteurs de violences (jets de projectiles divers, atteintes envers des biens et des personnes) qui maîtrisent les limites techniques et opérationnelles des moyens actuellement mis à disposition des fonctionnaires (et) se maintiennent volontairement et délibérément hors d'atteinte de ces derniers».

On peut le dire autrement. Dans des contextes de manifestation ou d'«attroupement» sur la voie publique, les «flash» – comme les appellent les policiers – viennent compléter leurs modes habituels d'intervention (grenades lacrymogènes, interpellations ponctuelles des trublions par des équipes spécialisées). D'où une question cruciale: est-il légitime de disperser un attroupement ou de riposter à des jets de cailloux en tirant avec un tel armement ?

La question est posée par la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Notamment dans son avis d'octobre 2008 qui concerne une mobilisation contre la loi Pécresse, un an plus tôt à Nantes, au cours de laquelle un jeune homme avait été atteint au visage d'une balle de LBD 40mm. La CNDS estime que les tirs «à moins de 10-15 mètres» augmentent «considérablement» les risques, avec «des conséquences dramatiques lorsque la partie corporelle atteinte est le visage et plus précisément les yeux».

Ce qui conduit l'autorité administrative indépendante à s'interroger sur «la compatibilité de l'usage d'une telle arme dans le cadre d'une manifestation qui implique une proximité des manifestants et de la police et leur grande mobilité». Dans ce cas précis, elle regrette que le stage de formation théorique et pratique suivi par le tireur n'ait duré «qu'une demi-journée» avec des essais sur des cibles «exclusivement statiques».

Soucieux de promouvoir son «Super Pro», le président du directoire de Verney-Carron, Pierre Verney-Carron, n'hésite pas non plus à souligner les dangers présentés par le LBD 40 mm à faible distance. «La précision d'un tir à 30 mètres suppose que la balle prenne beaucoup de vitesse. À 10 mètres, cela peut faire très très mal, surtout si la balle arrive de travers.» Et de conclure : «Nous, on n'a jamais voulu faire de 40mm, parce qu'on n'a jamais voulu faire d'armes potentiellement létales.»

«La distance minimale d'emploi doit être de 10 mètres pour le lanceur de 40×46...»

Il faut enfin souligner qu'au fil du temps et des nouvelles missions, les conditions juridiques d'emploi des flashballs ont été progressivement élargies. «Dans les débuts, le protocole d'emploi était calqué sur la légitime défense. Mais on est sorti du strict cadre de la légitime défense après les émeutes de Villiers-le-Bel», commente encore le moniteur de la police. On en trouve la traduction administrative dans les textes officiels du début de l'année 2009 : «Les cadres juridiques d'emploi du lanceur 40×46 et du LBD Super Pro ont été étendus afin de favoriser l'action de vos services sur le terrain.»

Trois dispositions légales sont désormais retenues, dans les textes officiels, pour qu'un policier puisse utiliser un flashball. Primo, comme auparavant, le cas juridiquement très encadré de «la légitime défense de soi-même ou d'autrui, article 122-5 du code pénal». Secundo, «l'état de nécessité, article 122-7 du code pénal». Tertio, «dans le cadre des dispositions de l'article 431-3 du Code pénal sur l'attroupement» (à la différence d'une manifestation, il s'agit d'un rassemblement sur la voie publique troublant l'ordre public ; il peut être dispersé, sur ordre de l'autorité civile). Dans tous les cas, l'emploi des lanceurs doit rester «strictement nécessaire et proportionné».

Résumons : la «légitime défense» permet les tirs à très courte distance, si les contraintes juridiques sont respectées. Mais, dans les autres cas, «la distance minimale d'emploi doit être de 10 mètres pour le lanceur de 40×46 et de 7 mètres pour le LBD Super Pro» afin «d'éviter tout risque de lésion corporelle grave, pouvant être irréversible», selon les textes officiels de la police. De même, «le tir avec visée au-dessus de la ligne des épaules ou dans la région du triangle génital doit être proscrit, la zone de tir à privilégier étant le buste, les membres supérieurs et inférieurs».

Après le drame très médiatisé de Montreuil, en juillet 2009, une nouvelle instruction du DGPN apporte deux précisions importantes. Frédéric Péchenard y insiste sur l'utilisation «principale et prioritaire» du flashball dans le cadre de la légitime défense. «Sous le contrôle permanent de la hiérarchie, son usage doit toujours être nécessaire, s'inscrire dans le cadre d'une riposte ou d'une action proportionnée et être réalisé avec discernement» (instructions relatives à l'emploi des deux types de lanceurs de balles de défense – Super Pro et 40×46 – datées du 31 août 2009).
Le «flash» va en tout cas se développer dans la police. Des moyens financiers importants (1,4 million d'euros) sont prévus dans la loi de finances pour 2010 afin de «poursuivre l'équipement en armement à létalité réduite», la «priorité» étant donnée à l'achat de 500 lanceurs de 40 mm. Des commandes de munitions sont également programmées : 7.850 pour les nouveaux flashballs et 18.500 pour les anciens, pour un montant de près d'un million d'euros.

Ainsi va la généralisation des flashballs, qui subiront le feu des critiques à chaque nouveau drame qu'ils ne manqueront pas de provoquer. Car les conditions d'usage ne cessent de s'agrandir et on est désormais bien loin de l'effet «dissuasif» initialement affiché.

A l'origine, le LBD 40×46 était ainsi doté d'une crosse jaune, pour être facilement repérable et ne pas être confondu avec une arme d'épaule. «On a fini par abandonner le jaune, car les tireurs de la police devenaient des cibles privilégiées, commente le moniteur de tir. L'arme est désormais noire de la tête au pied. Mais les émeutiers ont vite fait de repérer son utilisateur. Du coup, pour rester hors de portée des jets de projectiles, le tireur doit se poster à plus de trente mètres de ses cibles potentielles»... Avec les incertitudes de tir que l'on sait et le risque constant de nouvelles blessures irréversibles causées par cette arme de plus en plus banalisée.

dimanche 13 décembre 2009

Le Figaro vante le nouvel équipement policier

Le policier du futur étoffe sa panoplie

Christophe Cornevin
16/11/2009

Elle est conçue pour s'adapter aux dernières tendances de la délinquance. Ces innovations pourraient se généraliser à l'horizon 2012.

Alors que l'efficacité de la multiplication des effectifs en tenue sur le terrain est de moins en moins évidente et que les budgets sont à la rigueur, le policier poursuit une spectaculaire métamorphose. L'époque du gardien en pèlerine et de son antique sifflet à roulette est révolue. Au moment où Milipol, le Salon mondial de la sécurité intérieure des États fête à partir de mardi ses 25 ans à la Porte de Versailles de Paris autour d'un millier d'exposants high-tech, Le Figaro dresse le portrait-robot du policier de demain. Loin de la science-fiction puisque ces équipements devraient se développer dans les toutes prochaines années.

Informé par des caméras

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La vidéosurveillance, dont le nombre de caméras va tripler, ne suffit plus. Le policier nouveau fait appel à la troisième dimension : «La police loue des avions de surveillance pour les grands événements tels que la Coupe du monde de rugby ou le réveillon de la Saint-Sylvestre, confie Patrick Guyonneau, ingénieur en chef de l'armement et patron du service des technologies de la sécurité intérieure (STSI). Lancé il y a deux ans, un programme de minidrones commence à trouver des applications opérationnelles.» Ainsi, l'aéronef de poche Elsa à aile fixe peut venir en appui pour n'importe quelle mission de renseignement : maniable, projetable à deux kilomètres de son point d'envol, il est truffé de caméras à grande focale, fonctionnant de jour comme de nuit. Un drone quadricoptère miniature de la taille d'une boîte à chaussures complète l'attirail : léger et lui aussi silencieux, ce mouchard du ciel est capable d'espionner en vol stationnaire. Au sol, un camion régie surmonté d'un objectif à haute résolution filmera, à des fins judiciaires et d'identification, les casseurs. Le policier lui-même porteur d'une microcaméra «piéton» enregistrera vidéos et sons en patrouilles. Idéal pour éviter toute forme de «bavure».

Mieux protégé

«Face à la radicalisation croissante de certaines franges de la population contre la police, tout est fait pour mieux protéger nos hommes», martèle-t-on à la Direction générale de la police nationale (DGPN). Doté d'un casque durci dont la visière est plus résistante, le policier va porter des lunettes ergonomiques résistant aux plombs de chasse, comme ceux qui avaient été tirés à Villiers-le-Bel. Au besoin, un curieux bouclier souple, plus maniable, le placera à l'abris des balles tandis que de nouveaux gilets sont censés résister à la plupart des calibres en circulation. Grâce aux dernières évolutions de l'industrie des textiles, les tissus des tenues, plus résistants, protégeront contre les armes blanches. Pour compléter leur arsenal, des centaines de «lanceurs de 40 mm» vont être distribués : jaune et noire, cette arme non létale fera mouche à 50 mètres, c'est-à-dire au-delà du jet de pavé ou de cocktail Molotov. Pour l'heure, le flash-ball n'est précis qu'à quinze mètres… Alimenté par une multitude de munitions, le «LDB 40» pourra marquer à la peinture indélébile des manifestants violents pour mieux les appréhender. Ou les affaiblir grâce à la dernière trouvaille antiémeute, une munition incapacitante à base de poivre de Cayenne appelé à remplacer le lacrymogène.

Plus mobile et communiquant

Un policier pose, le 21 mars 2008 au ministère de l'Intérieur à Paris, avec un lanceur de balles de défense (40 mètres).
Un policier pose, le 21 mars 2008 au ministère de l'Intérieur à Paris, avec un lanceur de balles de défense (40 mètres). Crédits photo : AFP

Gagner en autonomie pour mieux se projeter sur le terrain «Grâce à son assistant personnel électronique (PDA) et son terminal informatique embarqué (TIE), le policier à pied doit disposer d'un environnement complet, comme au commissariat», précise Patrick Guyonneau. En temps réel et sans revenir au bureau, chaque policier pourra interroger les fichiers des personnes recherchées, des véhicules volés ou des permis de conduire, recevoir des photos ou des portraits-robots de suspects en trois dimensions ou encore dresser un procès-verbal électronique. Géolocalisée, sa position sera communiquée en permanence, ainsi que celle des effectifs les plus proches.

Des prouesses scientifiques

Profitant de véritables prouesses en termes de miniaturisations, les enquêteurs vont systématiser la police technique et scientifique de masse. Des kits portables de «détection-révélation» identifieront en quelques dizaines de secondes des poudres ou traces suspectes de drogues ou d'explosifs. D'ici à quelques années, les «blouses blanches» de terrain révéleront des empreintes sur un cambriolage en prélevant des traces grâce à des «lampes miniatures multispectrales». Enfin, par l'apport des biotechnologies, des puces révéleront plus vite l'ADN des indices collectés, mais aussi l'analyse des odeurs piégées sur une scène de crime. Les Experts risquent d'être dépassés.

Opération spéciale Médiapart/Flashball

Opération spéciale de Mediapart/Flashball à Montreuil
enquête sur les violences policières de juillet
09 Décembre 2009 Par
Carine Fouteau

Le 8 juillet 2009, dans un quartier de Montreuil-sous-Bois, un manifestant est atteint en plein visage d'une balle de flashball tirée par un policier. Hospitalisé à la suite de l'impact, Joachim Gatti, réalisateur de 34 ans, perd un œil. Cet événement, qui s'inscrit dans une longue série de blessures à la tête à Nantes, Toulouse, Neuilly-sur-Marne ou encore Villiers-le-Bel, provoque un mouvement de protestations inédit.

Entre autres, des cinéastes signent une pétition dénonçant la «spirale de la répression» et l'«arbitraire opaque» de la police. «Nous ne comptons pas rester dans le silence», écrivent-ils. En écho à cet engagement, Mediapart diffusera, à partir de jeudi 10 décembre, une quarantaine de films dont l'intention est de répondre collectivement à un flagrant délit de violence policière.

Retour sur les faits. À 6 heures du matin, ce mercredi de juillet, l'ancienne clinique située à la Croix-de-Chavaux, occupée depuis six mois, est évacuée sur ordre de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Le lieu, inutilisé par son propriétaire, sert de logement à une vingtaine de personnes et accueille des projections de films, des concerts, une permanence sur les droits sociaux et la rédaction d'un journal. Selon des témoins, l'expulsion a lieu «dans le calme». Les agents du RAID participent à cette opération à l'occasion de laquelle le quartier est «quadrillé pendant deux heures».

En début de soirée, les résidents et leurs soutiens organisent, à l'entrée de la rue piétonne de la ville, un rassemblement sous la forme d'une «cantine de rue», avec distribution gratuite de gnocchi. La situation dégénère à proximité de l'ancienne clinique. Des feux d'artifice et des pétards sont lancés, les manifestants s'y rendent. Les forces de l'ordre interviennent et tirent avec leurs flashballs. Joachim Gatti tombe à terre, sans recevoir de secours de la part des policiers.

L'évacuation de la clinique le 8 juillet au matin à Montreuil.
L'évacuation de la clinique le 8 juillet au matin à Montreuil.

Sur la brèche, la préfecture communique dès le lendemain. Elle évoque des «tirs de projectile» et «trois arrestations» mais nie d'abord la présence de blessés. Puis, revenant sur sa version initiale, elle déclare qu'«il n'y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l'œil et le tir de flashball». Sur Mediapart, une militante du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti) raconte ce qu'elle a vu: «Il n'y a eu aucune bagarre ou confrontation avec la police, aucune sommation. Ils étaient à cinq mètres (des manifestants) et ils ont tiré plusieurs fois avec leurs flashballs. Cinq personnes (ont été) touchées, toutes au-dessus de la ceinture.»

Transmis fin juillet au juge d'instruction après l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet de Bobigny, le rapport de l'Inspection générale des services (IGS) n'émet aucun doute sur le lien de cause à effet. D'après nos informations, il apparaît non seulement que, selon le commissaire principal, «les fonctionnaires (de police) n'étaient pas habilités à faire usage de leur flashball (ce soir-là) compte tenu de la nature du service» – à savoir du maintien de l'ordre – mais aussi qu'ils n'ont pas respecté les consignes d'utilisation – les distances de sécurité et les parties du corps à éviter.

D'autres éléments avancés par la «police des polices» mettent à mal l'hypothèse de la légitime défense: alors que la préfecture évoque des jets de projectiles, l'IGS rapporte le témoignage d'un lieutenant selon lequel «les circonstances ne rendaient pas l'usage du flashball nécessaire». Au nombre d'une trentaine, les policiers n'étaient pas non plus en sous-effectif. Quatre tirs ont été répertoriés et au moins deux tireurs identifiés, ce qui contredit le scénario d'une responsabilité individuelle.

Selon plusieurs témoins interrogés par Mediapart, «les policiers n'avaient aucune raison de se sentir menacés. Ils ont tiré, non pas pour se défendre, mais pour faire peur, pour obliger les gens à rentrer chez eux». La question de la non-assistance à personne en danger mérite d'être posée: interrogé par l'IGS, le pompier ayant porté secours au blessé confirme qu'à aucun moment il n'a eu affaire aux policiers. Malgré la requête d'Irène Terrel, l'avocate de Joachim Gatti, le procureur n'a pas retenu cette infraction.

«Comme partout nous essayons d'habiter»

À la suite de l'enquête, un des fonctionnaires de la brigade anti-criminalité (BAC) est mis en examen, fin septembre. En attendant son procès, il n'est plus autorisé à porter d'armes, mais il continue à patrouiller. Malgré la désignation d'un suspect, l'affaire est loin d'être close. Au moment où les pouvoirs publics cherchent à accréditer la thèse d'une «menace anarcho-autonome» en France, une question majeure reste en suspens: qu'est-ce qui était visé par la police ce soir d'été à Montreuil?

Cinq jours après les tirs de flashballs, des habitants de la ville, de tout âge et de tout horizon, se regroupent à nouveau pour protester contre les violences policières. Un texte de Joachim Gatti est lu au mégaphone: «C'est bien nos gueules qu'ils visaient, c'est bien nos gueules qu'ils voulaient casser.»

Ce qui lui est arrivé, dit-il en substance, n'est pas le résultat d'une «bavure» mais d'une volonté de réprimer un mode de vie contestataire: «Il y a cinq jours, j'ai perdu mon œil droit. Il faisait nuit sur la place du marché. Nous étions ce jour-là descendus dans la rue pour dire que nous resterions là, pour dire que ce que nous avons commencé à construire à la clinique occupée, nous le continuerons. Nous avons commencé par des gnocchi, des centaines de gnocchi, confectionnés dans une autre maison occupée dont l'expulsion est imminente, elle aussi. On a posé quelques banderoles, on a sorti les grandes casseroles, et voilà que la rue piétonne n'était plus tout à fait la même. On l'habitait, comme on a habité la clinique, comme partout nous essayons d'habiter, d'être présents au monde, à la ville, au quartier où nous vivons, à ceux qui nous entourent, à nous-mêmes. Présence, quand partout on voudrait notre absence, absence à la politique, au social, aux soins, à la culture, bref à la société. Présence, quand il devient toujours plus difficile de se loger, de se nourrir, de se soigner, de se déplacer. Présence, quand une partie d'entre nous est traquée au quotidien, dans le métro, à la sortie du boulot, dans leur maison (...)»

Lecture de textes au mégaphone, le 13 juillet à Montreuil.
Lecture de textes au mégaphone, le 13 juillet à Montreuil.

Lors des rassemblements des 8 et 13 juillet, tracts et banderoles, d'un côté, paroles policières, de l'autre, témoignent d'une lutte pour occuper l'espace public, comme le montrent les enregistrements vidéo diffusés sur Internet. Aux slogans des manifestants, «Police hors de nos quartiers», «Police partout, justice nulle part», répondent les ordres des policiers, «Reculez derrière la ligne, reculez derrière la ligne!», et leur cri de victoire, «On tient la rue, les gars, on tient la rue !"

Le fantasme de l'«ultra-gauche»

Cette confrontation s'inscrit dans une tension récurrente à Montreuil, notamment autour des arrestations de sans-papiers. Un exemple, parmi d'autres: au printemps 2008, des «déambulations festives» sont organisées à l'initiative de l'Assemblée de Montreuil contre les expulsions. Chaque semaine, des manifestants circulent dans la ville, au départ de foyers de travailleurs immigrés pour informer les habitants de la mise en place d'un «numéro d'urgence anti-rafle». En créant une chaîne téléphonique, ce dispositif permet d'alerter tout un réseau de personnes susceptibles de se mobiliser rapidement.

Le 4 juin, un sans-papiers est interpellé dans une cabine téléphonique à proximité de la rue Rochebrune, là même où un cortège se prépare à partir. Les participants dévient vers le commissariat pour demander sa libération. Les policiers font usage de la force (coups de matraques, bombes lacrymogènes, tirs de flashballs) et interpellent huit manifestants, dont trois en situation irrégulière. Cinq personnes sortent libres du commissariat, à la suite de l'intervention de Dominique Voynet, maire (Verts), mais les sans-papiers sont maintenus en garde à vue et poursuivis. L'un d'entre eux a pourtant été la cible d'un tir de flashball qui l'a atteint au bas-ventre. Aucun policier n'est inquiété dans cette affaire.

La Commission nationale de la déontologie de la sécurité, autorité administrative indépendante, est sollicitée. Dans un avis du 1er décembre 2008, elle dénonce des «blessures injustifiées» et un usage de la force «disproportionné». Les propos qu'elle rapporte du commissaire de la ville donnent des indications sur l'état d'esprit des forces de l'ordre le 8 juillet 2009: ce fonctionnaire de police se plaint de l'existence à Montreuil d'un «noyau très actif de militants» qu'il qualifie de «gens de l'ultra-gauche». Il met en cause leurs modes d'action, qui «gênent» les policiers lorsque ceux-ci procèdent à des contrôles d'identité. Il évoque également ses «mauvais» rapports avec la maire, «en raison du soutien qu'elle a apporté aux manifestations et au sentiment hostile à la police qu'elle a manifesté».

Un an plus tard, le tribunal correctionnel de Bobigny prononce la relaxe pour les mises en examen de violences et de dégradations, ne retenant que la participation à une manifestation non autorisée. Le délibéré, donnant raison à la défense, est rendu le 26 juin 2009. De quoi exaspérer les forces de l'ordre locales, deux semaines avant le tir de flashball dont a été victime Joachim Gatti. De quoi alimenter aussi le fantasme: le 28 mai 2009, Julien Coupat, désigné par Michèle Alliot-Marie, lorsqu'elle était ministre de l'intérieur, comme le chef de file d'un groupe «appartenant à l’ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome», est libéré de la prison de la Santé. Il se voit imposer un contrôle judiciaire l'obligeant à aller pointer une fois par semaine au commissariat de... Montreuil.

Au moins une dizaine de mutilations en quatre ans

Des manifestations contre la politique du gouvernement (pouvoir d'achat, université, logement) aux face-à-face quotidiens dans les cités, les cas documentés de mutilations au visage, au moins une dizaine depuis quatre ans, signalent une banalisation d'un usage «disproportionné» du flashball. Outre la dangerosité de cette arme dite à «létalité réduite», ils illustrent le black-out de l'administration sur ses conditions d'emploi et la difficulté des blessés à obtenir réparation.

Malgré deux ans de «bâtons dans les roues», Luc Douillard ne baisse pas les bras. À 16 ans, son fils a été atteint à l'œil lors d'un défilé organisé contre la loi Pécresse à Nantes en novembre 2007. «Non seulement la procédure judiciaire n'avance pas, indique-t-il, mais en plus on n'arrive pas à avoir d'informations précises sur ces armes. L'administration refuse systématiquement de répondre à nos questions. Du coup, on essaye de rassembler le plus de données possibles par nos propres moyens. Cette absence de transparence est inacceptable.» Sur un blog, il répertorie les tirs hors du cadre légal, tout en pointant, en le regrettant, que «beaucoup de cas ne sont pas connus». Il prend contact avec les uns et les autres, dans le but de «se fédérer pour que ça n'arrive plus». Et plaide pour l'interdiction du flashball dont il dénonce un «usage de la terreur». «Lors de la mobilisation au cours de laquelle notre fils a été mutilé, ajoute-t-il, les policiers ont atteint leur but: après le tir, le mouvement s'est arrêté. On mutile un gamin et ça crée une frayeur, les gens n'osent plus sortir de chez eux.» À la violence de la blessure irréversible, s'ajoute la déception à l'égard de la procédure judiciaire. «Le tireur a été identifié, pourtant il n'est toujours pas mis en examen et peut continuer à se servir de son arme», regrette Luc Douillard, qui s'inquiète également du sort réservé à la hiérarchie du policier concerné.

Touché au visage lors d'une manifestation interprofessionnelle en mars 2009 à Toulouse, Joan Celsis attend lui aussi beaucoup de son procès, même s'il dit «ne pas se faire d'illusion sur le temps que cela va prendre»: «D'abord, je souhaite que le tireur soit identifié pour être confronté à lui, ensuite je veux que l'on m'explique pourquoi des policiers, qui n'étaient pas en danger puisque nous étions en train de nous disperser, ont jugé utile non seulement de tirer, mais en plus au-dessus de la ceinture.» «Il n'y a eu aucune sommation, poursuit-il, aucun tir de lacrymogène, on ne l'a pas vu venir. J'étais en train de me dire, c'est fini, on s'en va, et ça m'a fait comme un gros coup de poing.» «C'est sûr qu'il s'agit de nous faire peur, de nous décourager de sortir de chez nous pour manifester. Mais l'effet peut être inverse, ça crée aussi une solidarité et ça nous donne envie de ne pas nous laisser faire», conclut-il.

L'absence de décisions de justice connues sur ce genre d'affaires laisse les «gueules cassées» du flashball dans l'incertitude. La lenteur des procédures judiciaires pourrait, avec le temps, transformer le désir de vérité en colère. Il suffit de se souvenir de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés après avoir été poursuivis par la police, pour s'en convaincre. Voilà quatre ans que les familles et les amis attendent que justice soit faite. En vain.

A propos du CLEJ "Collectif Liberté Egalité Justice"

Quotidien Libération 13 novembre
Répression, intimidation: le gouvernement mis sous surveillance

Une vingtaine d'organisations associatives, syndicales et politiques se donnent pour mission de recenser les tentatives gouvernementales visant à décourager l'engagement militant et l'expression critique.

JUSTINE LAFON

«Dénoncer la répression de la contestation», tel est le credo du Clej – Collectif Liberté Egalité Justice –, une organisation créée en 2007 et qui rassemble une vingtaine d'associations, syndicats et partis politiques d'opposition.
Le collectif a lancé, en juillet 2009, un appel de mobilisation contre les dérives policières suite à un tir de flashball ayant entraîné la perte de l'œil d'un homme alors qu'il manifestait contre l'expulsion d'un squat à Montreuil. L'appel a été signé par 73 organisations très diverses, de Act up Paris à Témoignage Chrétien en passant par Les Verts.

Fort de ce «succès», le collectif s'engage aujourd'hui à «recenser et analyser de façon régulière toutes les formes d'intimidation à l'expression militante et à la contestation sociale», explique lors d'un point presse Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Clej et juge d'instruction au Tribunal de grande instance de Bobigny. L'objectif est de «donner une meilleure visibilité à des cas typiques de répression», poursuit-il.
«Nous allons recenser ces atteintes et publier de manière régulière un document sur internet afin de contrer les arguments qui disent c'est de la paranoïa, et de permettre au grand public de se faire une idée», a précisé Matthieu Bonduelle.

«Une mission de veille active»

Si le collectif souhaite contrer la tendance actuelle de ce qu'ils qualifient de «régression sécuritaire»c'est parce que ses membres affirment en être régulièrement les témoins, tant dans leur pratique professionnelle que militante.
Parmi ces pratiques répressives, le Clej dénonce de nombreuses procédures pour outrage injustifiées, une inflation des poursuites pour refus de prélèvement d'ADN, des dérives policières et des pressions hiérarchiques dans les fonctions publiques qui se multiplient. «L'année 2009 est particulièrement riche à ce niveau là», estiment les membres du collectif.
Seuls chiffres pour preuve : en France, sept personnes ont perdu un œil suite à un tir de flashball depuis 2005, dont cinq en 2009.
L'exemple récent du député UMP Eric Raoult qui a appelé à un «devoir de réserve» pour les lauréats du prix Goncourt est, par ailleurs, symptomatique de la tendance «inquiétante» des «délits d'expression», selon Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des Droits de l'Homme.
Il ne s'agit plus seulement de «pénalisation des mouvements sociaux», aujourd'hui «le pouvoir politique tente de décourager les initiatives citoyennes». «Nous sommes dans une dynamique où l'on s'en prend à ceux qui dénoncent l'entrave à la justice sociale», déplore Matthieu Bonduelle.

«Il est temps de faire un bilan»

Par ailleurs, le collectif regrette qu'aucun bilan n'ait été fait sur les réformes du gouvernement qui vont dans le sens d'une plus forte répression.
Face à la «production frénétique de textes, on demande depuis longtemps des moratoires afin de faire un point sur leur efficacité», indique Céline Curt du Syndicat des Avocats de France.
Pour le secrétaire général du collectif, «les affaires pénales sont gérées, en gros, par Nicolas Sarkozy et son entourage depuis 2002, il est temps de faire un bilan».

Le journal "La Mée"

19 novembre 2009 : une manifestation sans images

Des similitudes avec la procédure en cours pour les violences policièrtes du 27 noovembre 2007.

Cette histoire ci-dessous éclaire un contexte général d'allégations de jet de pierres et de vidéos manquantes...

Voici le témoignage de la famille Belenguier

Bonsoir,
Mon fils Léo et trois de ses camarades ont été interpellés jeudi, placés 24 heures en garde à vue et condamnés à trois mois de prison avec sursis pour avoir participé à la manifestation devant le lycée Roosevelt Jeudi 19., lors de la visite de F. Fillion, venu présenter la réforme des lycées. Ci dessous un lien vers le site de FR3 qui donne l'info avec un premier commentaire laissé par le père de Léo .

J'apporte ce jour le témoignage d'un père de famille dont le fils est passé en comparution immédiate suite à cette manifestation 
et a été condamné à 3 mois de prison avec sursis après avoir passé 24h en garde à vue. 
Mon fils Léo Belenguier a 18 ans donc majeur et il est étudiant en fac d'histoire à Reims. 
Il n'est pas inscrit à un parti politique et s'est rendu à la manif par solidarité avec ses camarades et amis du lycée Roosevelt. 
Il a un casier judiciaire vierge, un attachement profond aux valeurs de justice et de solidarité doublé d'un tempérament doux et pacifiste.Il s'intéresse à l'actualité politique en tant que personne majeure porteur d'un droit de vote 
particulièrement en ce qui concerne ses pairs.
Mon fils a déjà participé à des manifestations et n'a jamais commis aucune violence ni exaction d'aucune sorte 
allant même jusqu'à redresser des containers de poubelles en déplorant ces actes susceptibles selon lui de discréditer 
les actions menées. 
C'est ce même jeune garçon qui s'est fait interpeler et menoter jeudi après la manifestation au cours d'une rafle commise 
par la BAC alors qu'il attendait assis sur un plot pour reprendre son vélo garé devant le lycée,alors que la manifestation était terminée et qu'il avait demandé aux CRS à quel moment son vélo serait accessible. 
 Cette arrestation brutale est motivée par l' accusation d'avoir jeté des pierres sur les policiers pendant la manifestation avec soi-disant pour preuve une vidéo le montrant distinctement. Mon fils fort de son innocence a demandé aussitôt à voir la vidéo qui le mettait en cause.
Il a été placé en garde à vue pour 24 heures, sans jamais pouvoir visionner ce document qui était sensé l'accabler. La raison en était, d'après la police que la vidéo était sous scellés pour le tribunal. Après 24 heures de garde à vue traumatisantes (refus de l'informer de notre connaissance de sa situation, annonce que sa garde à vue pouvait être prolongée s'il niait,refus de nous contacter pour que nous communiquions aux forces de l'ordre les coordonnées de notre avocat...),il a été jugé en comparution immédiate qu'il a acceptée pour éviter de se retrouver en "préventive" chantage odieux qui ne lui laissait d'autres choix que le procès expéditif ou la prison. Il n'a rencontré son avocat commis d'office que quelques minutes avant d'entrer dans le prétoire ce qui laisse perplexe sur le temps accordé pour préparer sa défense. 

Malgré la demande des avocats et des inculpés, malgré l'absence complète de preuves (le seul témoignage écrit est celui du policier blessé qui disait n'avoir reconnu personne et expliquait que les jets de pierre venant de l'arrière de la manifestation ne leur étaient pas imputables puisqu'ils étaient sur l'avant) et malgré les dénégations des quatre inculpés, cette bande vidéo n'a jamais été présentée à quiconque et le procès s'est conclu par une peine de sursis de trois mois pour chacun alors même qu'aucun témoin n'avait été entendu et qu'aucune preuve n'existait. 

La conclusion de tout cela dépasse ce qu'un citoyen français peut imaginer: la condamnation sans preuve d'un innocent pour l'exemple, 
un traumatisme psychologique évident provoqué par une garde à vue visant prioritairement à faire d'un innocent un coupable à coup d'intimidation et de brimades de toutes sortes : autorisation d'aller aux toilettes plus d' une demie heure après la demande, nuit passée dans des conditions d'hygiène épouvantables, refus d'appeler les parents pour le choix de l'avocat, refus des policiers du commissariat de Reims alors que je me suis rendu sur place sur leur conseil, de me donner les informations sur les suites de la garde à vue jusqu'à la comparution immédiate après avoir soufflé le chaud et le froid et m'avoir donné des informations erronées ou contradictoires, refus du tribunal de prendre en compte l'absence de preuves et au final une condamnation avec sursis mettant directement en péril l'accès à la vie professionnelle de mon fils au terme de ses études.
J'espère que beaucoup de parents auront accès à cette information pour s'alarmer des conséquences désastreuses d'une politique sécuritaire et paranoïaque capables de briser la vie d'un jeune homme jusque là libre et heureux. 

Georges Belenguier

Dialogue avec un lieutenant de police

19.07.2009
http://sagephilippe.20minutes-blogs.fr/archive/2009/07/19/le-flash-ball-entre-quatre-yeux.html#more

Le Flash-Ball Entre Quatre Yeux

Discussion à bâtons (et matraques) rompus à propos d’une arme « non-létale » nommée « flash-ball » entre Bénédicte Desforges, lieutenant de police, et Philippe Sage, gauchiste free-lance.



PS : Avant d'entrer dans le vif (un œil perdu suite à un tir de flash-ball) et considérant que cet entretien sera rendu public, allons-nous procéder comme Martine (Aubry) et Manuel (Valls) soit nous tutoyer allégrement tout en nous gratifiant à tout va de « Ma chère Bénédicte » et de « Mon cher Philippe » ou restons-nous à distance réglementaire, s’il en est ?



BD : Puisqu’il nous faut commenter l’actualité avec dérision et mauvaise foi, que je te vois bien parti dans cette voie, et que je suis en mesure – j’ai déjà le doigt sur la détente - de tirer en-deçà de la distance règlementaire, je veux bien prendre le rôle du flic qui tutoie systématiquement. Ça te va ?



PS : Disons que je prends le risque de t’accorder ma confiance, aveugle il va de soi.
Or donc, dans la matinée du 8 juillet dernier, à Montreuil, sur ordre de la préfecture de Seine-Saint-Denis, une quinzaine de personnes (des squatteurs) sont évacués des locaux d’une ancienne clinique. Apparemment, sans heurts, ni brutalités. Le soir même, une trentaine de personnes organise un dîner qualifié de festif (trois immenses tables de gnocchi) sur la voie publique. Ils protestent « pacifiquement » contre la fermeture du squat et l’expulsion de ses occupants. La police intervient. Cinq personnes ont été touchées « toutes au dessus de la taille » par des tirs de flash-ball. L’une d’elles, Joachim Gatti, a perdu un œil …
Ce que je ne comprends pas, dans ce cas précis, c’est l’utilisation du flash-ball. En quoi, se justifie-t-elle ?

BD : En préambule, je dirais qu’il manque une pièce du puzzle dans la façon de raconter les faits : que s’est-il vraiment passé entre le diner « festif » et le premier tir de flash-ball ? Sans connaître les circonstances exactes des heurts à Montreuil, il est difficile de porter une appréciation sur l’emploi du flash-ball. Quant à présent, je n’ai lu que des témoignages partiaux laissant une zone d’ombre sur ce qui a engendré la phase violente de l’intervention. Avec les informations dont on dispose, rien ne peut affirmer qu’il a été utilisé à mauvais escient.
 Ceci dit, il faut savoir que le maintien de l’ordre est toujours une mission extrêmement délicate que personne ne veut voir dégénérer. Et il est très difficile de faire comprendre ça à l’opinion publique. Bref. Dans la logique des choses, la police arrive, et demande aux organisateurs du rassemblement quel qu’il soit de quitter les lieux en exposant le motif. Dans la plupart des cas, tout se passe bien. Je ne connais aucun flic normalement constitué qui veut finir sa soirée dans une garde à vue de l’IGS ou sacrifier sa carrière à s’être laissé aller sciemment à des violences au vu et au su de toute une foule et de ses collègues de qui il ne faudra pas forcément attendre une quelconque solidarité.
Alors ce qu’on peut dire du flash-ball est qu’il est une arme de défense. Il s’utilise en légitime défense de soi-même ou d’autrui, et tire un gros projectile en caoutchouc supposé arrêter un « agresseur ». Les policiers utilisateurs de flash-ball ont une formation particulière et une habilitation pour s’en servir. La consigne est de tirer à plus de 7 mètres et de ne pas viser la tête. Le flash-ball est utilisé pour se dégager d’une situation délicate.



PS : Il manque effectivement une « pièce du puzzle ». J’aurais pu tenter de l’esquisser en me basant sur les divers témoignages recueillis par la presse. Si je ne l’ai pas fait, ce n’est pas parce que j’estime ces témoignages « partiaux » - pourquoi douter de leur sincérité ? – mais parce que ce n’est pas le nombre qui fait la vérité. Je veux dire que si 5 personnes affirment que la voiture était rouge contre 2 qui la voyaient noire, ce ne sont pas forcément les 5 qu’avaient raison, et pourtant, ils étaient – ou s’étaient – sincèrement persuadés de l’avoir vue rouge.
Nonobstant, revenons au flash-ball.
Tu l’as dit, c’est une arme de défense utilisée pour se dégager d’une situation délicate. Alors à moins que la police ait jugé que le gnocchi soit une arme de destruction massive, je ne comprends toujours pas la raison de son utilisation ! Quand bien même est-il probable qu’il y eut quelques provocations verbales du genre gratinées de part et d’autre, ce qui, dans cette configuration, est monnaie courante .. N’était-il pas plus logique de disperser les « manifestants » (qui ne me semblent pas être des terroristes de catégorie une) d’une autre façon ? En d’autres termes, le flash-ball n’a-t-il pas été utilisé pour .. « aller plus vite », et donc, oui, à mauvais escient ? Pourquoi écarter cette hypothèse ?



BD : Je n’écarte aucune hypothèse, mais en bon flic rationnel, et dans l’habit de l’avocat du diable, je tente d’imaginer ce qui a pu se passer, et je mets en doute - à défaut de preuves et de témoignages concordants – que la police ait riposté de cette façon à des tirs de gnocchi, même à bout portant. Des éléments dont on dispose, il ne manque que les comptes-rendus de la police, finalement, et pas plus que toi je ne sais ce qu’ils rapportent. Sait-on seulement s’ils étaient en nombre suffisant pour que tout se passe dans de meilleures conditions ? Pourquoi exclurait-on qu’une négociation cordiale ait été tentée en vain, que la situation ait dégénéré du fait des « manifestants » et que les tirs de flash-ball étaient une réponse adéquate ?
 S’il n’y avait eu l’accident que l’on sait, une dispersion au gaz lacrymogène aurait-elle été mieux perçue ? Je répète que le maintien de l’ordre est quelque chose d’éminemment difficile, et représente une somme de décisions ultra rapides, dont les conséquences ne sont pas anodines parce que les moyens employés sont parfois physiquement « impliquants » de part et d’autre. D’ailleurs, ce qui est mis en cause n’est pas tant le moyen utilisé, que l’usage qui en a été fait. Causant une blessure qui n’aurait pas dû arriver. Et là, l’opinion penche à croire que le tir était volontairement porté au visage, tandis que moi j’accorde la présomption d’innocence au flic comme à tout autre citoyen. Une présomption d’innocence qui peut être simplement synonyme d’accident, d’erreur, de maladresse… même si ces mots sont sans commune mesure avec la mutilation subie. On a là toutes les caractéristiques d’une atteinte physique involontaire dans le cadre d’une opération de police peut être plus difficile que ce qui a été dit. Pourquoi un flic irait-il volontairement au devant d’emmerdes incontournables en détournant le règlement d’usage d’une arme ? Quand la preuve est faite qu’un flic a commis une faute, il est sanctionné voire révoqué. Aucune administration n’est plus surveillée que la police (IGS, IGPN, CNDS, etc) …



PS : Avant d’y venir sur ceusses censés ouvrir l’œil et (on l’espère) le bon sur tes « collègues », soit l’IGS et consorts, le quotidien Libération en date du mercredi 15 juillet 2009 titrait : « Flash-ball, arme à bavure » tout en rappelant que depuis 2005, sept personnes ont perdu un œil suite à des tirs de flash-ball (3 cette année). Sept personnes ! Le terme de « bavure » (que l’on pourrait traduire par : je l’ai pas fait exprès, Madame !) est-il approprié ? Ne devrait-on pas plutôt, comme Stéphane Gatti (père de la victime), parler de « brutalité », ce qui, je te l’accorde, est bien plus emmerdant pour l’image de la police ? D’autant plus sous un « régime » que je considère comme étant d’ultra-droite et ultra-sécuritaire, donc lui-même « brutal » ? Clairement, sous un tel « régime », certains « flics » n’auraient-ils pas comme la tentation de se « lâcher » un tantinet ?



BD : À mon sens, une « bavure » est une erreur, un loupé. Statistiquement incontournable, mais plus conséquent quand il s’agit du travail du policier que celui d’un boulanger, je te l’accorde.
La « brutalité » est un concept à considérer dans une situation donnée. Tout doit être fait pour l’éviter, sachant d’une part que la légitime défense implique une « réponse proportionnée à l’attaque», et d’autre part, quand il y a contact physique, le principe est « d’utiliser la force strictement nécessaire ». Tiens, par exemple, le CNDS considère un « menottage » brutal comme une violence policière. Hé bien moi, je te mets au défi de menotter un délinquant qui se débat – même avec la technique adéquate - sans une forme de brutalité qu’est la contrainte physique. C’est pas plus compliqué que ça.
Concernant le flash-ball, la police en a été dotée pour certaines interventions, précisément afin d’éviter l’usage d’autres moyens de défense plus « risqués » en terme de dégâts physiques. Même si c’est difficile à entendre aujourd’hui… On ne peut pas parler du flash-ball en occultant totalement le contexte de travail de la police, en oubliant que dans certains quartiers, des délinquants en sont également équipés quand ce n’est pas de puissants mortiers artisanaux capables de tirer des boules de pétanque, ce que la presse n’a jamais été constater sur le terrain. Soit dit en passant.
Bref, encore une fois, sans connaître le déroulement des faits à Montreuil, et en toute honnêteté, il est impossible de trancher entre « bavure » et « brutalité ».
Pour ce qui en est du régime actuel, je dirais qu’il n’a pas changé grand-chose pour la police, si ce n’est une pression supplémentaire qu’on appelle « le chiffre ». La police, si elle porte les aléas de toutes les politiques sécuritaires successives, n’est pas d’ « ultra-droite ». Le syndicat majoritaire des gardiens de la paix est même de gauche. Personne ne se sent couvert en cas de dérapage, je te le garantis. L’IGS ne fait preuve ni d’aveuglement, ni d’indulgence, et ne fait aucun compromis. C’est un service de police judiciaire comme un autre, soumis aux mêmes exigences et contrôles de la justice. S’il fallait incriminer quelque chose dans la montée de l’impopularité de la police, il faudrait se retourner vers un système qui fait tout pour éloigner la police de la population, privilégier la répression à la prévention, et qui a estimé que la police de proximité était un luxe inutile.



PS : On pourrait se demander pour quelles raisons et surtout dans quel but le « système » tiendrait mordicus à éloigner la police de la population, ce qui nous amènerait à nous interroger sur la nature du « régime » issu des urnes (cela ne vaut pas que pour la France, mais pour bien des états « dits » démocratiques) mais là n’est pas le débat.
Venons-en à l’IGS et ses joyeux équivalents.
Le 27 novembre 2007, la police reçoit l’ordre d’évacuer le rectorat de Nantes investi par des « mineurs » manifestant contre la Loi Pécresse. Le flash-ball est utilisé. Un lycéen de 17 ans, Pierre Douillard, y perd un œil. La famille a porté plainte contre X pour « violences volontaires avec armes » (à titre personnel, le père de la victime parle de « surarmement » de la police .. ).
La CNDS (Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité) a été saisie et L’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) a été chargée de l’enquête. Elle aurait rendu son rapport au printemps 2008. Mais il reste, à ce jour, confidentiel. Pourquoi ?
 Comment fonctionne la « police des polices » ? Entend-elle TOUS les témoignages ou seulement ceux de tes « collègues » ? 
D’autre part, je n’imagine pas qu’il soit possible que tes « collègues » se désolidarisent. Je crois plutôt qu’en cas de coup dur, ils vont se serrer les coudes, la carrière de l’un d’entre eux étant en jeu. Dans ce cas, comment établir la « vérité » ?
 Pour dire franchement les choses, j’ai comme la désagréable impression que tout se règle en interne, en « famille », et donc – pardonne-moi si je vais un peu vite – au mépris des victimes, de leurs familles, qui peuvent, comme nombre de citoyens, être amenés à penser que l’impunité règne au sein de la police. Et là, nous ne sommes plus seulement dans l’impopularité mais proche de la défiance. Embêtant, quand on doit assurer la sécurité de TOUS les citoyens ..



BD : Quand l’IGPN est chargée d’une enquête suite à une plainte contre un (des) policier(s), la procédure est transmise à la justice et soumise aux mêmes règles de confidentialité que toute autre jusqu’à la clôture de l’enquête. Après vient la décision de justice dont le timing n’est plus du ressort de la police. L’IGS ou l’IGPN entendent tous les témoins utiles à l’enquête, et il n’y a pas d’état d’âme à faire tomber un flic, de l’intérieur nous le savons tous. Je ne veux pas paraître « langue de bois » ou corporatiste à tenir ce discours, mais c’est vraiment comme ça que ça se passe. C’est de l’ordre du fantasme de penser que tout n’est que solidarité envers et contre toute évidence, magouilles et couverture d’exactions policières. Il suffit de voir le nombre de sanctions et de révocations annuelles. (Je m’hallucine toute seule à prendre fait et cause pour l’IGS, là. Eux qui m’ont si souvent fait l’honneur de leur hospitalité…)
On peut donc penser – surtout quand on n’a que le prisme de la presse pour en juger, et une police soumise à l’obligation de réserve, sans publicité faite des difficultés à exécuter certaines missions – que la police jouit d’impunité, mais on se trompe.



PS : Ouais donc « The Shield » c’est que des conneries, en fait .. Tant qu’on y est, faut-il légiférer sur le flash-ball (vu qu’on légifère sur tout et n’importe quoi) ?



BD : Oui, et on peut aussi légiférer sur l’existence de la police, non ? Peut-être qu’en la supprimant on se souviendrait de son utilité ?

PS : Dernière chose : qu’est-ce qu’on mange ce soir ?



BD : Heu… du poulet ?
Ecrit par Philippe Sage

Commentaires
Personnellement, je serais assez d'accord pour qu'on désarme les flics.
Ecrit par : Yves | 19.07.2009
Belle idée ! 
Néanmoins, et même si ça n'a sans doute pas été à ces policiers sur place d'en décider, n'aurait-il pas été plus paisible de laisser à ces "manifestants" finir tranquillement leurs gnocchi ? En dînant publiquement, mettaient-ils réellement l'ordre en danger ?
Ecrit par : Olivier Autissier | 19.07.2009
En ce qui me concerne, les seules forces de l'ordre sont les Gendarmes et les Militaires. Les autres ne sont que de vulgaires milices indignes de respect. J'accorde toutefois a Benedicte le fait que certains membres de ces milices pensent reellement bien faire.

Il n'en demeure pas moins que seul le corps militaire possede l'entrainement et la rigueur hierarchique necessaires a l'application de la loi et au respect de l'ordre. Et ils y parviennent plutot bien en regard de leur sous-equipement.
Ecrit par : Khono | 19.07.2009
A moins de 7 mètres....!!!
Qui vérifie la distance ????
A moins d'un mètre...on se sert la main...!!!
Qui des Gendarmes ou des "Policiers" est le plus efficace....???
En termes de Superficie "surveillée" la gendarmerie est Première...
En termes de "Bavures" la Police est Première....
Quel est l'équivalent du GIGN dans la "Police"...???( question pour Bénédicte )
Cette dernière question a pour but d'ouvrir le débat sur les bavures...Policiéres.!!!
Quant à la Répression c'est la causalité d'une Crise Profonde "Économique" et surtout "Sociétale"....!!!!
Qu'en est-il des "Moyens" de la Brigade Financière...pour enrayer la CRIMINALITÉ FINANCIÈRE responsable des "SUBCRIMES" ,entre-autres, qui ont fait des millions de victimes...???
La Police se transforme en Milice...pour un Etat ....Ultra-libéral....qui avalise les délocalisations , qui injecte des milliards d'€ pour soutenir les BanKsters , qui "invente" le Bouclier fiscal ,qui fait appel d'un Verdict rendu par une Cours d'Assise suite à une pression d'une communauté trés puissante ....etc....!!!
La police de Proximité permettait "à moins d'un mètre" de serrer des mains ...
La police "Actuelle" prend ses distances ...7 mètres ...
La DEMOCRATURE a enfanté la PEUR ...qui est mauvaise conseillère dans beaucoup de situation....
Pour 200€ une bande d'en...a poignardé un Père de Famille dans sa maison...dans la ville ou je réside... avant cet acte Horrible ils avaient commis 3 "braquages" avec violence pour un butin estimé à 200€ et l'un des agresseurs avait utilisé la voiture de son père vivant dans un quartier résidentiel!!!
La "Racaille" des quartiers difficiles "Respectent" leur parents....
La Police devrait surveiller un peu plus une "certaine" jeunesse issue de "bonnes familles"...
En tant qu'ancien délinquant ayant payé lourdement ses méfaits , je peux dire qu'une ÉDUCATION FAMILIALE éviterait bien de drames...!!!
Pour conclure , on est passé de la "Poule au Pot" d'Henri IV au Poulet Rôti...et nôtre jeunesse "aux Nuggets"!!!!
Ecrit par : georges | 20.07.2009
Un tir de flash et tu écris pendant des heures même si tu n'as touché personne.
C'est une arme qui est peu précise alors la visée au dessus de la ceinture ou en dessous, ha ha ha (je ris trois fois).
La solidarité entre flics... une légende : il y en a toujours un qui va vouloir protéger SA carrière, pourquoi ? parce que,comme son collègue, il a une famille à nourrir !
L'IGPN est composé de "policiers" qui ignorent purement et simplement la notion primordiale en droit qu'est la présomption d'innocence : un flic entendu par ces services est forcément coupable, ils sont là pour ça.
Plutôt que de parler de brutalité, il serait de bon ton d'évoquer la coercition qui, rappelons le, est permise sous certaines conditions.
Sur les faits en eux même, je préfère ne pas me prononcer, les médias ne relatent que ce qu'ils ont envie de relater et d'une manière qui n'est pas objective.
Enfin, sur les commentaire qui me précèdent : Police Gendarmerie, même combat ! Le même métier avec des moyens différents et une façon différente de l'appréhender mais n'oublions pas qu'il s'agit du même métier.
Enfin, concernant les 7 mètres, je ne sais pas où vous avez trouvé ça, les textes parlent plus d'une distance raisonnable et en delà de laquelle il n'est pas possible de riposter autrement que par un tir de flash ball (à l'habilitation, on nous parle de 5 mètres mais ce n'est pas une loi, juste une recommandation de la même façon qu'on ne ous dit pas qu'il faut être à X mètres pour se servir du SIG SAUER). 
Le flash ball est une arme qui est soumise à la légitime défense SAUF en situation de maintien de l'ordre où elle peut être utilisée pour "maintenir une position" si on en croit une instruction ministérielle récente.

Bref, l'ignorance est une fois de plus source de beaucoup d'encre....

Amicalement aux deux protagonistes de ce billet "commentant l'actualité avec dérision"

Alex
Ecrit par : Alex | 20.07.2009
He bien moi j'ai beaucoup appris dans ce dialogue. Merci a tous deux. 
Je suis face a un probleme maintenant - je suis d'accord avec bien des points des deux parties. Le fin mot je crois est comme toujours qu'il manque la moitie de l'histoire - j'ai du mal a croire qu'un flic tire au flash ball au visage pour se venger d'une gnocchi rebelle, on a vu ce que certains manifestants 'pacifistes' on fait a Strasbourg pour le sommet de l'Otan. Leur pique nique a transforme ma ville en un champ de bataille. Quant aux flics peut etre un peu violents de temps en temps - ben oui il y'en a, et certaines garde a vues qui se passent mal sont la pour le prouver. Mais comme le dit Benedicte menotter sans violence c'est comme essayer de bouffer une pomme avec des baguettes...
Bref, merci pour ce dialogue vraiment sympa, a refaire!
Le poulet sera donc comme d'habitude, dur a l'exterieur mais tendre a l'interieur. La miss Desforges c'est une main de velours dans un gant de fer... ;)
Ecrit par : M. E | 20.07.2009
Pour Khono: Moi je sais je crois moi je sais!
La GIGN de la Police c'est pas le GIPN? Ou c'est le RAID? Zut maintenant j'ai un doute. Benedicte, c'est quoi la reponse? Si j'ai faux je me mets au coin en cancre de la police.
Ecrit par : M. E | 20.07.2009
L'equivalent du G.I.G.N. (Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, fonde en 1973 sous l'acronyme E.C.R.I. [Equipe Commando Regionale d’Intervention] et operationnel au 01/03/1974) est tout simplement le G.I.P.N. (Groupe d'Intervention de la Police Nationale fonde officiellement le 27/10/1972).

A noter egalement l'existence du R.A.I.D. (Recherche Assistance Intervention Dissuasion, par rétro-acronymie) fonde en 1985 par Robert Broussard et surtout Ange Mancini, bien connu pour son coup d'eclat contre Action Directe en 1987. Cette unite veritablement d'elite est placee sous l'autorite directe du directeur general de la Police Nationale.
Ecrit par : Khono | 20.07.2009
Ah mais voilà enfin un sujet de discussion intéressant : dans le cadre de la fusion entre la police nationale et la gendarmerie, on garderait le GIPN ou le GIGN ? 
Et cette fusion, elle en pense quoi le lieutenant de la police nationale ? Hum ?
Et ses collègues ? Ca serait passionnant de les lire à ce sujet.
Merci.
Ecrit par : henry | 20.07.2009
Tout d'abord, Philippe et Bénédicte, je vous tire mon chapeau pour ce magnifique argumentaire sur un sujet délicat et brûlant. Si je peux me permettre de vous adresser mes félicitations: vous vous en êtes admirablement tirés.

Si je puis me permettre une petite précision à ce sujet: "Clairement, sous un tel « régime », certains « flics » n’auraient-ils pas comme la tentation de se « lâcher » un tantinet ?". Pour préciser qu'au contraire, nous n'avons jamais autant été fliqués et surveillés que ces dernières années.

Ensuite, il y a des choses dans les commentaires qui m'ont fait bondir sur mon siège. Désarmer les flics, entièrement d'accord si on peut nous garantir à 100% que nous ne nous ferons jamais tirer dessus sans avoir la possibilité de nous défendre.

Affirmer que seules la gendarmerie et pire encore l'armée sont capables de maintenir l'ordre est une pure et simple hérésie. Un soldat (à l'éxception d'un gendarme) n'a ni la formation ni l'expérience nécessaire pour maintenir l'ordre public. Les rares fois où l'armée s'est retrouvée dans une position où parfois nous risquons la bavure (c'est arrivé à l'étranger), on a risqué le bain de sang. A chacun son métier.

Qui de la police ou de la gendarmerie est la meilleure? Petit concours de circonférence sans intérêt. Il y a des bons et des branques des deux côtés. Surement pas plus d'un côté que de l'autre.

La gendarmerie première en superficie, la police première en bavure, probablement, mais la police largement première en volume d'activité (cette phrase ne signifie pas que la gendarmerie se tournent les pouces). La police est présente dans toutes les zones de fortes délinquence et criminalité. Une petite analogie volontairement disproportionnée. Qui (à compétence de conduite égale) de Mamie qui prend sa voiture une fois par semaine pour aller faire les courses ou d'un chauffeur de taxi a le plus de chances d'avoir un accident de voiture? Le nombre d'heures passées au volant parle de lui-même. Il en va de même pour le nombre d'interventions.
Ecrit par : Jayos | 22.07.2009
Salut vous, 
Débat intéressant, c'est comme cela que le choses avancent. ("devraient avancer" est plus juste).
J'arrive en retard pour cause temps passé dans une zone de non-net avec mes héritiers de pas grand-chose...;-)
C'est bête, j'aurai pu a cette occasion demander aux protagonistes des deux bords ( J'ai discuté avec les uns au début de la rue piétonne en allant faire quelques courses, j'en connais d'autres qui étaient au boulot en MO...) de participer au débat, de manière directe ou indirecte.
Je pense qu'il faudrait une commission indépendante permanente pour analyser à chaud, au plus vite, ce genre d'incidents, ou de bavures, avérées ou pas.
Bénédicte sait que je tractionne tant que je peux, à droite comme à gauche (C'est mon côté ambidextre...) sans beaucoup de succès et juste une écoute à peine polie des hauts des pyramides politiques.
Après des années d'effort en ce sens, j'en suis arrivé à la conclusion que finalement la réalité de terrain, d'un côté comme de l'autre, n'intéresse aucunement les politiques.
Le gouvernement persiste dans une sorte de storytelling appliqué, et à ce que j'en sais le PS cherche à s'ppuyer sur des "intellectuels" de la sécurité intérieure et éventuellement sur des syndicats dits "de gauche"pour chercher quelques idées dans un domaine où ils sont à l'Ouest.
Bref rien qui ne fasse progresser le débat.
Le constat, surtout, est qu'en terme d'audience des discours politiques et des médias, le policier est un intermittent du spectacle trop efficace pour que l'on tente de tarir la source des polémiques...
Biz à vous.
Marco.
Ecrit par : Marc Louboutin | 22.07.2009
La rigueur militaire dans un environnement civil, ça me file des boutons. J'préfère encore la police nationale ( oui parce que la municipale, c'est pas allumé à tous les étages hein...)
Ecrit par : Fran | 22.07.2009
À tous : on vous remercie pour vos commentaires. Vous êtes généreux dans l’écoute et constructifs dans vos remarques, c’est drôlement agréable sur un blog :)
Merci en particulier aux collègues qui ont répondu à certaines questions posées plus haut.

Yves, oui ce serait cool sans arme, on n’interviendrait plus sur les braquages par exemple, on laisserait faire.

Olivier, figure-toi qu’entre nous c’est aussi une hypothèse qu’on a évoquée. Pourquoi ne pas autoriser un diner "sauvage" à titre de dernier baroud des militants suite à l’expulsion de la veille. Mais ce n’est pas aussi simple que ça, d’autant plus que la police ne fait qu’exécuter des ordres. Dans l’absolu, l’ordre aurait pu être d’assurer le calme d’un diner en plein air (genre fête des voisins) et d’en faire respecter un horaire. Par exemple.. Mais il y a les instances de la commune, de la police de Montreuil, celle du département, etc. Il y a la façon dont ce rassemblement s’est formé, et ça on n’en sait trop rien, il y a les riverains, il y a des principes de précaution, la tranquillité et l’ordre publics, bref un tas de trucs qui ont fait que ce diner ne pouvait pas avoir lieu.

Khono, je n’ai jamais eu le sentiment d’appartenir à une vulgaire milice indigne de respect. Ça n’a pas de sens ce que tu dis, on dirait un discours d’anarcho-pro-militariste, c’est surprenant.. Attends que certaines missions de police soient confiées à des entreprises privées (c’est prévu) on en reparlera..

Georges, je suis bien d’accord avec toi qu’un joli pedigree ne rend pas certains jeunes plus fréquentables que nos racaillous quotidiens. C’est d’ailleurs un truc qui m’a agacée dans l’exposé par la presse de l’affaire de Montreuil, cette insistance sur la famille agréée par les milieux culturels, comme si ça rendait l’action policière plus illégitime et la victime plus valeureuse qu’un Mohamed ou un Mouloud. Pour moi, c’est idem. 

Alex, merci pour ta précision sur le flash-ball. Le coup des 7 mètres, on l’a trouvé sur une note de consignes d’une police municipale équipée de flash-ball. Rien trouvé d’autre en fait.. même le site officiel du fabricant ne donne pas d’indication. 
J’ai parlé intentionnellement de brutalité plutôt que de coercition pour rester dans le même registre et avec les mêmes mots employés par la presse et "l’homme de la rue". Bien sûr qu’il y a, de fait, des gestes brutaux, mais surtout des situations brutales à gérer. Et tu auras remarqué que je ne parle surtout pas de violences dont les fonctionnaires de police sont la cible. Une autre fois peut-être. 

M.E. oui, on essayera de faire d’autres dialogues de gens-pas-d’accord-sur-tout ! Même si un blog, ce n’est pas une bien grande tribune, et que l’interactivité est parfois stérile, la confrontation des points de vue peut être très enrichissante. D’autant plus que les flics n’ont pas tant d’espaces d’expression que ça. 

Précision pour Khono : il y a plusieurs GIPN, ce qui a considérablement réduit le nombre des interventions du RAID.

Henry, on en parlera une autre fois si ça ne t’ennuie pas.

Jayos, merci pour tes remarques ! Rien à ajouter, persiste et signe avec toi :)

Marco, j’aime beaucoup l’image du policier intermittent du spectacle..
Dis, le lieu exact, c’est la rue piétonne où on boit des bières ? sans dec, j’ai failli t’appeler avant de me rappeler que tu étais barré dans ton village du bout de la terre, dernier à résister à l’envahisseur. Kenavo !

Fran, mille fois d’accord avec toi sur cette distinction militaire/civil.
Ecrit par : bénédicte | 22.07.2009
Ceci dit, en quarante ans on a créé une société du chômage plus que du travail, et les zones de non-droit que tout le monde connait grâce à la télévision en sont les conséquences.
Dans toutes ces zones où il y a des "Fofana" à la pelle, je comprends que les policiers soient néanmoins armés même si je préfèrerais le contraire, ils sont en situation de légitime défense.
Dans une démocratie, force doit rester à l'application de la loi.
Ecrit par : Yves | 22.07.2009
Bénédicte, 
Oui, le dîner à eu lieu juste à côté du bar avec la terrasse à bières...
Ensuite, ils sont partis tirer des feux d'artifice sur la place du marché devant le squat évacué la veille, ou c'est passé l'accident (terme neutre que j'emploierai jusqu'à établissement du contraire...)
Par contre, le soir même, ensuite la dispersion s'est faite en courant sous mes fenêtres ( à chaque manifestation c'est CRS-TV sous mes baies vitrées...).
Là c'est certain qu'un manifestant rattrapé et déjà couché à terre à pris au passage un coup de latte pas vraiment nécessaire par un fonctionnaire arrivé trop tard pour l'interpellation...
C'est un peu comme les tacles irréguliers au football. Pas vu par l'arbitre. Pas pris. Des deux côtés d'ailleurs dans ce genre de mêlée...
A lire, au sujet des bavures, un billet décalé là : http://www.causeur.fr/le-theoreme-du-braillometre,2732
Ecrit par : Marc Louboutin | 22.07.2009
Bénédicte ainsi que tes "Collègues" , je vous souhaite bein du courage...
Pourquoi....???
Des Ex-Salariés ...Futurs Chômeurs ont placé , retiré , ...vont remettre des "Bombes Artisanales fabriqués avec des "Bonbonnes" de Gaz POUR FAIRE SAUTER LEUR USINE...!!!
Acte de désespérés...mais sont-ils des Terroristes ou des Résistants ????
Comment va se comporter la Police , la Gendarmerie , les CRS ....devant de telles actions....
Quels seront leur motifs d'arrestation...???
Le devoir d'un père de Famille (ou d'une mère de Famille) n'est-il de nourrir , d'éduquer sa famille en TRAVAILLANT !!!!!
La France , comme beaucoup de Pays , est frappée par une Crise Économique sans Précédent...que pense les RG de la "Sourde" tension qui monte , qui monte ...???
Aux États-Unis le modèle de nôtre NABOTléon , des Champs ont été réquisitionnés pour y installer les "Victimes de la Crise" ...les Militaires ...surveillent ses lieux...de misère...!!!!
La Crise existe mais les MERDias amplifie ses répercussions pour faire pousser la Peur au sein des familles....
Dans vos métiers quel est vôtre apprentissage sur une situation qui devient désespérée pour des centaines de milliers de personnes victimes de la crise qui a termes se retrouverons sans ressource...????
La Faim fait sortir le loup du bois...!!!
L'utilisation de Bonbonnes de Gaz me fait penser aux terroristes qui pour des Idéaux "Malsains" font sauter des lieux publics...
L'idéal d'Un père de Famille ou d'un mère de Famille n'est -il pas d'élever , d'éduquer ses enfants en Travaillant ???
Travail , Patrie , Famille....
C'était le Leitmotiv d'un certain Maréchal sous l'Occupation...
NABOTléon l'a repris à son compte....
N'a t-il pas été influencé par les "désirata" des actionnaires du CAC qui sous le contrôle d'actionnaires....Étrangers...!!!
A qui appartient la France Messieurs et Mesdames de la Police et de la Gendarmerie.????
Je ne parlerai pas du Rôle de la Police sous l'occupation...
Mais qu'en est-il aujourd'hui...dans nôtre Pays ???

Ami entends-tu le cri sourd du Pays qu'on enchaîne...!!!!
Ecrit par : georges | 23.07.2009
Et pourquoi les flashballs ne seraient ils pas remplacés par des paintballs? ce serait quand même plus fun pour tout le monde (même si les couleurs imposées sont bleu-blanc-rouge) et ça ouvrirait des postes chez K2R...
Ecrit par : maazz | 23.07.2009
Éternel débat sur la police et son rôle : loi fait règle, mais quand la loi est injuste, fait-elle toujours règle ? des lois illégitimes (sans papiers, surveillance, ..) peuvent-elles néanmoins justifier des moyens de police eux aussi illégitimes ?

J'étais à Toulouse le 19 mars (vidéo dailymotion 19 mars répression) et j'ai vu et filmé la police tirer avec cette "arme de groupe" sur les manifestants que nous étions, qui, si nous n'étions pas franchement enthousiastes à la vue de cordons de CRS et de gardes mobiles, n'étions pas pour autant en train de "caillasser" la police comme il est fait parfois mention.
A moins qu'un paquet de chips s'envolant de l'intérieur d'un magasin soit, comme un gnocchi, une arme létale, auquel cas, il convient d'interdire d'urgence les petites cuillères dans les cantines scolaires ;)
nous étions en fait plutôt de reculer devant les charges répétées.
Jusqu'à ce que les tirs de flashball fusent dans l'air ... et qu'on voie un de nos camarade, Joan, s'en recevoir un dans l'œil. Il en reste aujourd'hui quasi-aveugle d'un œil. Ce fut l'une des 5 "bavures policières" récente dont il est question dans cet échange. L'enquête policière suit son cours, .. et nous aurons les résultats et peut être un procès dans 3 ans.

J'ai beau respecter l'ordre public, depuis ces évènements, et plus encore depuis le contre sommet de l'Otan à Strasbourg en avril, où la mission de police s'est transformée en mise en place de l'ordre sécuritaire, il me semble que certaines situations ne justifient pas le maintien de l'ordre public par une force policière, car le maintien de l'ordre crée alors plus de désordre qu'il n'y en avait auparavant.Après les tirs de flashball 1 mars, effectivement ça a dégénéré, certains manifestants ont fait bruler une poubelle dressée en barricade pour nous protéger de l'avancée des CRS, jusqu'à ce que nous soyons dispersés par une énième charge qui nous éparpilla assez dangereusement dans les rues adjacentes.

Je ne souhaite pas supprimer la police non, mais entre des cordons qui chargent sans sommation sur des manifestants en action d'auto-réduction, action non-violente (physiquement en tout cas, symboliquement ...)
par contre il est nécessaire de désarmer la Brigade Anti-Criminalité d'une part, et on interdit le flashball et les tasers d'autre part.

Sur ce bon courage dans ce boulot parmi les plus difficile à exercer et au plaisir de te lire encore comme je le fais depuis déjà plus d'un an, sur les conseil de notre ami CSP !
Ecrit par : Greg | 23.07.2009
Mauvaise idée, le paintball est certainement beaucoup plus dangereux pour nos yeux que le flashball. 

L'affaire est triste pour le jeune homme qui paye un lourd tribut à son engagement. Lorsque la police intervient et qu'on choisit de résister à ses injonctions, on bascule qu'on le veuille ou non dans la violence, zone à risques pour tous. Ceux qui font le choix d'y participer prennent des risques, ils doivent les assumer. En face, ils n'ont pas des enfants de cœur en soutane, mais des professionnels qui réalisent les missions qu'on leur confie en assurant leur propre sécurité au mieux avec les outils qu'on leur confie.

Les policiers ont un job à faire, et souvent une famille à retrouver. Ils ne sont pas là animés par une passion politique ou idéologique, ils ne sont pas là pour le plaisir (sauf cas pathologiques de profils aimant la castagne) ou en état d'ébriété avancée (enfin, très rarement). Lorsqu'on assiste à des manifestations violentes ou à des arrestations difficiles, on comprend volontiers à quel point la tension peut vite dégénérer, surtout pour ceux qui s'opposent à eux. Le flashball n'est pas parfait, mais il me semble bien moins nocif que les balles en caoutchouc, ou que les cailloux que s'est pris Guaino dans le petit plan bien mijoté par les policiers qui l'ont emmené à Montfermeil pour vivre ce qu'ils vivent quotidiennement. 

Tout n'est pas rose pour autant. Les policiers ont tendance à sur-réagir aux mouvements de contestation, qu'ils proviennent de petits délinquants supposés ou de citoyens qui se considèrent encore honnêtes parce qu'ils dépassent la vitesse autorisée sur une voie rapide que de quelques km/h. Lassitude, ras-le-bol, pression du chiffre, en tout cas, certains comportements sont difficiles à défendre. Il y a certes la pression du législateur et de l'exécutif, notamment des objectifs quantitatifs absurdes mais efficaces sur le plan médiatique. Le sentiment d'incarner la loi (au point d'être un peu au-dessus) joue aussi. Trouver le juste milieu n'est pas facile, manifestement. 

Bref, prendre les poulets pour des canards sauvages est une erreur de jugement qui peut coûter cher. La vraie responsabilité se trouve du côté des politiques et, comme le dit Bénédicte, dans le modèle économique et social qui privilégie le chômage sur l'activité depuis des décennies, avec ses conséquences en termes de délitement du lien social, de désespoir économique et de perte de dignité.
Ecrit par : Aurelien | 23.07.2009
... des boules puantes ?
Ecrit par : maazz | 23.07.2009
Déjà, merci beaucoup pour vos commentaires étoffés. 

Si je reste discret c'est juste parce que je suis en vacances (y compris du Net) et que la vue est magnifique.

Juste pour les derniers commentaires, une confusion d'Aurélien qui attribue à Bénédicte les propos de Yves ("comme le dit Bénédicte, dans le modèle économique et social qui privilégie le chômage sur l'activité depuis des décennies ..."). Mais c'est vrai que la disposition des commentaires n'aide pas.

Bon, m'en veuillez pas, mais j'y retourne .. A bientôt ...
Ecrit par : Philippe sage | 24.07.2009
Belle idée que ce débat contradictoire. Moi, par principe, je prends le parti du gauche-patte, plutôt que de la police. Mais mes amitiés quand-même à ma fliquette préférée (ou comment faire un commentaire sans prendre position !...)
En fait, si, une position, quand-même : dans une confrontation, la violence la plus insupportable est toujours celle de celui qui domine. On peut reprocher au faible, à l'oppressé, à la victime de sombrer dans la violence, d'utiliser des moyens d'action interdits (le kidnapping des dirigeants d'entreprise, par exemple), on peut même considérer ces moyens comme inefficaces, mais retourner contre eux de la violence est toujours le crime le plus grave. Qu'elle découle de l'initiative individuelle d'un policier, ou d'un ordre de sa hiérarchie. Même, surtout au nom du maintien de l'ordre.
Bonnes vacances !
Ecrit par : Oh!91 | 25.07.2009
COMMUNIQUÉ DE LA SOCIÉTÉ VERNEY-CARRON SA - Saint-Etienne – France

Suite à certains événements récents, différents médias nationaux se sont fait l’écho d’incidents et de blessures qui résulteraient de l’utilisation par la police nationale d’armes dites « non létale ».

Nous souhaitons attirer l'attention par le biais de ce communiqué, sur l’amalgame et la confusion généralisée qui consiste, sous le nom de « Flash-Ball » ou « Flashball », à désigner toutes les armes de ce type alors que « Flash-Ball® » est une marque commerciale déposée par la société Verney-Carron SA pour ses armes et munitions dites « sublétale » ou « à létalité atténuée ».

Les armes « sublétales » de la société Verney-Carron SA, les seules pouvant être appelées « Flash-Ball® » dans le respect du droit de propriété industrielle, utilisent des munitions « Flash-Ball® » spéciales de 44mm de diamètre (calibre 44/83 spécifique au « Flash-Ball® ») qui sont des sphères en caoutchouc souple sans aucune aspérité et d’un diamètre suffisant pour empêcher tout risque de pénétration dans le globe oculaire. Ce calibre de 44 mm est spécifique au seul « Flash-Ball® » et un seul un type de munitions a été adopté à ce jour par la Police Nationale, munitions dont l'énergie développée est rigoureusement contrôlée.

A la vue des différents incidents relatés depuis le début de l'année et prenant en compte les blessures des différentes personnes (fractures au visage, globe oculaire fendu en 2, paupière arrachée…), il paraît improbable que les armes impliquées et mises en cause, voir "brocardées" par certains médias soient des « Flash-Ball® ». Le LBD ou LSBD « Flash-Ball® » n’est pas le seul lanceur utilisé par les forces de l’ordre. D’autres lanceurs dans d'autres calibres sont couramment utilisés et peuvent être dangereux en tir direct ou à faible distance, avec des projectiles complètement différents de ceux utilisés avec le « Flash-Ball® ».

Aussi, avant de mettre en cause le seul« Flash-Ball® » et de s’en faire l’écho il serait judicieux de s’assurer du type de lanceur utilisé dans ces incidents, d’autant plus que certaines forces de l’ordre soi-disant impliquées ne sont pas, à notre connaissance, équipées de « Flash-Ball® » !!!

A ce jour le « Flash-Ball® » est, l'arme la moins létale parmi les différents types d'armement à létalité atténuée, en usage au sein de la Police Nationale.
Ecrit par : Verney-Carron SA | 25.07.2009
Bonjour
Je découvre votre blog, et j'aime bien votre ton, et aussi le fond d'ailleurs
Je passerais un peu plus de temps dessus à la rentrée.
voulez vous aller jeter un oeil sur ce blog ?
Dans un autre genre...
Bien cordialement
http://ledrh.typepad.fr/ et aussi
http://www.cadremploi.fr/edito/actu-et-conseils/boite-a-outils/secrets-de-recruteurs/la-chronique-du-drhache.html
Ecrit par : D R HACHE | 30.07.2009
Tout d'abord, je tiens à préciser que je suis flic. Je suis habilité tonfa, flashball, taser, pistolet mitrailleur, gégène, planche à voile et secourisme... Entre autres.

Ce que je trouve génial dans ces débats, c'est qu'ils ne sont que des débats de faits divers, de ceux qui cachent la forêt. Nous ne parlons que des épiphénomènes et jamais au grand jamais des vrais problèmes structurels.

Le flashball, ce n'est pas compliqué. Il rejoint le taser, le tonfa, la boîte à baffes et la psychologie dans les moyens de neutraliser un agresseur. 90% du temps face à un agresseur nous usons de la palabre. Dans les 10 autres pourcents, nous sommes dans le cadre de la légitime défense : proportionnalité de la défense face à l'attaque pour faire rapide.

Dans toutes ces affaires, que je ne jugerai pas puisque je n'y étais pas, soit il y a légitime défense et là, il n'y a pas de débat, soit il n'y a pas légitime défense et le flic a fait une erreur.

La faute ou l'erreur sont encadrées pénalement et administrativement. Ne vous inquiétez pas là dessus, quand il s'agit de sacrifier un poulet, la France sait faire ! Et puis c'est tellement plus simple que de vraiment poser le débat, de se dire "mais pourquoi nous en sommes arrivés là ?".

Ca arrange tout le monde puisque ça évite de poser les questions qui fâchent pour tout le monde :
- Côté gouvernement, ça évite de parler de sa politique, ici de celle de l'immigration... Après tout, que les journaleux ne parlent QUE du tir de flash, ça évite de parler du fond.
- Côté mécontents, ça évite de s'empêtrer dans des arguments qui n'en sont pas comme cette oxymore tragicomique de la "désobéissance civique". Incapables de justifier leur violence, ils s'enferment dans des discours dogmatiques à coups de novlangue parlant de "désobéissance civique" contre le "délit de solidarité", parlant de violence légitime pour le simple fait qu'ils sont les faibles et que les autres sont les forts... Mais bien sûr, un faible a toujours raison ! Une des plus belles hérésies du monde post-moderne... Joliment illustrée par Oh!91.

D'ailleurs, ça me rappelle l'argument d'un président d'une association droitdelhommiste (un de ces sectarismes post-modernes) dont je n'ai plus le nom en tête qui justifiait l'inutilité du flashball par cet argument :
- En 1968, les violences ont été bien plus importantes qu'aujourd'hui et pourtant il n'y a eu ni flashball, ni taser et parmi les manifestants, il n'y a eu que peu de blessés...

Déjà, c'est la preuve qu'on ouvre pas sa bouche quand on ne sait pas de quoi on parle. Les violences actuelles sont plus explosives, plus rapides mais bien plus violentes qu'en 68. Aujourd'hui, commence à se multiplier les tirs d'armes à feu contre les flics... Pour rien ou presque rien (mais on n'en parle pas ou presque).
Par ailleurs, il n'y a pas eu beaucoup de blessés parmi les manifestants mais en 68, on faisant tourner les compagnies de CRS tous les jours pour éviter la bavure parce que les blessés parmi les flics étaient en nombre colossal.
Or, il serait temps d'arrêter de marcher sur la tête ! Un flic est fait pour faire respecter la Loi, Loi républicaine. Mais en aucun cas, un flic est fait pour prendre des coups face à des gens qui ne respectent pas la Loi et surtout l'intégrité physique des flics ou d'autrui. A partir du moment où on joue, on se prépare à perdre. Tout ce qui tend à justifier du contraire, à justifier que la violence "privée" peut être légitime contre des personnes ou des biens, c'est une perversion idéologique, la fin pure et simple du principe d'Etat de Droit.

Aujourd'hui, un attroupement (bien différent d'une manifestation), des violences sur des flics (manifs du CPE, manifs des agriculteurs ou des pêcheurs), une séquestration et menaces de personnes (des directeurs d'entreprises ou de petits patron), des dégradations de biens publics (de préfecture par exemple), la menace de destructions de biens privés (détruire une usine), la prise en otage d'une population (Aux Antilles ou par les pêcheurs... Encore eux), etc. sont devenus aux yeux de certains légitimes, normaux pour se faire entendre. Alors que dans le même temps, les gens ne votent plus, ne s'engagent plus au niveau politique ou social.

Donc franchement, au lieu de s'occuper d'un épiphénomène comme le flashball qui n'est rien d'autre qu'une arme pour se protéger à distance d'agresseurs, on devrait se poser les bonnes questions et redonner du sens aux mots qu'on utilise ! La perte de sens est probablement un mal bien pire que le flash ou le taser.

Et puis ce qui est désolant est que tout le monde veut nous apprendre comment travailler mais quand on lit les non-flics, on se rend compte que personne ne sait comment on travaille et un tas d'absurdités sont assénées comme des vérités. Quand le dogmatisme prime l'expert, on en arrive à la police actuelle : une police qui change de politique tous les 3 ans, sans aucune mesure, sans aucune écoute des flics de terrain, avec des stratégies plus politiques que sécuritaires.

Je plains très franchement les jeunes flics qui vont arriver dans les 3/4 ans qui viennent. D'ailleurs, comme de plus en plus de flics, je crois que je vais laisser les Français gérer leur sécurité via leurs idéologues de prisu et me barrer dans un autre pays tellement je ne suis plus convaincu d'un quelconque sursaut intellectuel de ce pays... Au moins, en tant qu'immigré, je ne pleurerai pas d'être dans un pays qui marche sur la tête, je serai moins impliqué.
Ecrit par : Salvatore | 01.08.2009
Salut à Tous! je connais bien ce blog pour y venir jeter un coup d'oeil de temps en temps... à cause du petit livre de Bénédicte "flic" que j'ai bien aimé et qui m'a rappelé plein d'affaires oubliées, c'est fou à la retraite comme on fait vite le ménage dans la tête, et puis ça revient... Eh bien les gars si ça continue vous serez abonnés au pistolet à bouchon. En 1968 j'étais "Pinot simple flic" et me suis retrouvé assez souvent en intervention (St-Germain/St-Michel/Jussieu etc...) avec ce qu'on appelait alors "La Réserve Cité". Des blessés ont en a eu un paquet, dès le premier soir vers le Panthéon, pas loin de 400!. On était en képi, vareuse, autant dire à poil, avec des petits cars (Renault 20/80) ou Citron tôle-ondulée, même pas équipés de grilles, d'où vitres explosées par jets de pavés (et blessures) ... par la suite on a eu le casque (en plastique) et une gomme-à-effacer-le-sourire, sinon, vareuse habituelle, chaussures de ville, plutôt "léger". En maintien de l'ordre (?) vers la Fontaine St-Michel ça s'est mis à bouger, les projectiles à pleuvoir... j'ai pris un boulon sur le casque qui a été fêlé (le casque pas moi! arf arf!) et même pas de bulle plastoc pour protéger les yeux... Mais des blessés il y en a encore eu et croyez bien que côté manifestants ils ont morflé sévère.... je préfère n'en rien dire sinon c'est Nuremberg garanti avec effet rétroactif! déjà qu'on nous chantait à nous flicards de la PP "CRS SS " ... (PP-CRS-GM tous à la même enseigne!) Tout ça pour vous dire que les affrontements c'était de l'artisanat " fait bien ! fait main !" J'ai vu des améliorations importantes du matériel et des équipements en cours de carrière, mais hélas aussi une dégradation morale inimaginable du Pays. La-dessus bon courage à tous! bise à Bénédicte du Capitaine honoraire Avoranfix
Ecrit par : Avoranfix | 01.08.2009
@ Salvatore : il y a peut-être un lien, va savoir, entre le fait de ne plus voter et la radicalisation. Peut-être que ceusses qui ne votent plus (moi par exemple, mais j'ai décidé d'y retourner) ont fait le choix de se faire entendre d'une autre façon. Parce qu'ils pensent (à tort ou à raison) que les urnes, ça ne sert plus à rien. Je me souviens des Don Quichotte qui eurent via Legrand cette phrase : "Aujourd'hui pour se faire entendre il faut faire du bruit !" .. Le "bruit" dont parlait Legrand était essentiellement médiatique. Si ton message n'est pas relayé par les médias, tu n'existes pas. Nous y voilà. Il n'est pas normal qu'un citoyen ou un groupe de citoyens en soient réduits à cette extrémité. Vu de ma fenêtre, cela signifie qu'il y a malaise. Démocratie en péril, pour être plus clair. Comment en est-on arrivé là ? ... Ça mériterait plus d'un billet. Un bouquin. 
Oh bien sûr, les médias déclinent toute responsabilité. Ils n'y sont pour rien. Ce sont de belles oies blanches. Et même en 2002, ils n'y étaient pour rien. Bien sûr ..
Je me souviens que lors des émeutes en banlieues (novembre 2005) la Dépêche Du Midi se demandait pourquoi il ne se passait rien à Rodez. Le lendemain, des voitures y brûlaient. Intéressant, non ?

Quand nous fîmes cet article avec Bénédicte, nous l'avons fait sincèrement. Certes, nous aurions pu aller plus loin. Par exemple, quand Bénédicte me parlait du "Maintien de l'ordre". Ce mot-là, "ordre", j'ai du mal. J'aimerais, une autre fois, aborder ce thème. De quel ordre parle-t-on ? Qu'est-ce aujourd'hui que l'ordre ? ... Quand le PS, via Marie-Ségolène, voulut récupérer ce thème, il fut question d'"ordre juste" (là, je me suis bien marré, tout en étant consterné). Sarkozy répondit que "l'ordre juste, c'était juste l'ordre." (Et vlan !). 
Quelle est la différence entre "assurer la sécurité des citoyens" et le "maintien de l'ordre" ?
Ordre, sécurité, loi, depuis 2002 (Le Pen au second tour ..) "ils" ne parlent que de ça.
Et moi j'en ai marre.
Je sais bien que la majorité des électeurs de ce pays souhaite l'ordre. Mais le conteste quand on le lui rappelle. Ils veulent l'ordre, oui, mais pour les autres. 
Je sais que le métier de flic n'est pas facile. Que le flic n'est pas aimé. Sinon, à la télé, au cinéma. Là, on l'aime bien Bruce Willis. Ou l'inspecteur Harry. Ou Vic Mackay. Et même Julie Lescaut. Le flic c'est vendeur au cinéma. Pas dans la "vraie vie".
A ce propos, le média télévisuel fait son beurre avec le "flic" à grands coups de reportages, de doc (jamais on en a vus autant depuis .. 2002). Service public comme Privé.

Est-ce que le flashball est un épiphénomène ? ... Et un œil perdu, c'est quoi ? .. C'était un dangereux malfrat, Gatti ? .. Et celui de Toulouse, un truand de catégorie Une menaçant la société ? .. Non .. Alors on fait quoi ? .. On dit qu'ils étaient juste au mauvais endroit, au mauvais moment ? ... On ne se pose pas de question, on se dit, bah, un œil en moins, qu'est-ce que vous voulez, c'est la faute à l'épiphénomène ? .. Ben non. Moi, je dis non. Voilà. Mais en même temps, je ne pense pas faire partie "des gens qui veulent vous apprendre à travailler". Manquerait plus que ça ! .. Je constate juste que le "flic" est de plus en plus équipé "sport". A l'américaine. Est-ce une bonne chose ?

Concernant Montreuil, l'IGS a rendu son rapport. Il semblerait que le fonctionnaire de police n'était pas état de légitime défense : http://www.20minutes.fr/article/340435/France-Montreuil-ouverture-d-une-enquete-judiciaire-sur-des-suspicions-de-violence-policiere.php

Et pendant que j'y suis, dans le suivi, il est vrai que les médias ne l'assurent pas. Ils sont dans le "bruit". Il est rare quand ils nous informent du fait qu'un "flic" a été suspendu, sanctionné, viré. Pourtant le suivi est assuré. Des journalistes se rendent aux tribunaux. Ils font le boulot. Ensuite, ils proposent leur sujet en conférence de rédaction. Et le sujet passe à la trappe. Pourquoi ? Parce que la direction (des vendeurs de savon à barbe) ne jure que par le bruit, le bruit = audience (serpent qui se mord la queue : ceux qui font du bruit passent au JT, puis on s'en débarrasse, quand le comprendront-ils ? Qu'ils ont perdu d'avance ...)
On n'est plus dans l'info, mais dans ce qui se vend. 
L'info est devenue un "produit". Mais c'est un autre débat .. 

Encore une fois, merci pour vos commentaires à tous. Ils restent ouverts, soit dit en passant.
Ecrit par : Philippe Sage | 02.08.2009
@Philippe Sage :
Je vais prendre dans l'ordre.
Tout d'abord, Je reste sur cette position qui est de croire que la violence n'est que l'action des idiots. La seule violence physique légitime est celle de l'auto-défense à une autre violence physique. L'action politique et sociale ne se résume pas à aller voter.
Je ne condamne pas la radicalité de l'engagement mais uniquement la violence physique, chose totalement galvaudée aujourd'hui alors qu'elle devrait être le tabou ultime d'une société civilisée.
La violence et la "désobéissance civique" agressive ne sont que des outils de sots qui d'ailleurs, au niveau de la communication sont totalement improductifs. Quand il y a des coups de force de groupes sociaux, on parle effectivement d'eux mais en rien de leur combat. Au contraire, la violence participe à brouiller le débat, le caricaturer et au final entraîne une perte totale du sens de la lutte conduisant les protagonistes et les spectateurs (Presse en premier lieu mais les politiques aussi) à une analyse tronquée souvent populiste dont personne ne sort victorieux.

Quand on voit des employés d'entreprise passer à l'action violente pour récolter que du pognon, les renvoyant à la case ASSEDIC sans autre choix que de subir... Où est la victoire ? Où est le combat politique ? Où est la recherche de la cause de la maladie sociale qui touche le lieu ? Où sont les vrais débats pour les vraies solutions ?
Non très franchement, à part l'autodéfense à la violence physique, rien, absolument rien ne justifie la violence. Je déformerais Oscar Wilde en disant que la désobéissance civique violente est la vertu des brutes.
Et si tu ne veux pas subir, si tu ne crois plus au vote ou au système, il y a bien des modes d'action politique et d'engagement social pour influer sur le monde : lobbying, relation presse, communication corporate, etc.
Plaider la fatalité, c'est la plaidoirie des faibles, pas les faibles dont parle Oh!91 mais les faibles dont parle Nietzsche, véritable visionnaire sur le devenir de notre âge post-moderne.

Par ailleurs, je suis également fatigué par ces positions rhétoriques tendant à se figer sur la simple utilisation d'un mot, niant toute sa polysémie, l'affublant de tout un tas de raccourcis dogmatiques. Le mot "ordre" a été récupéré politiquement pour le connoter péjorativement à gauche et comme socle idéologique à droite. Sauf que l'ordre c'est aussi une notion se rapportant à une réalité tangible, à une nécessité sociale. Revendiquer le désordre, même contre un système oppresseur, c'est revendiquer une posture parasitaire nuisant certes à un système mais aussi à des humains avec un quotidien loin de toute abstraction idéologique. Quand l'ordre ou le désordre sont récupérés par le politique, ce ne sont pas les systèmes qui trinquent mais les gens.
Que le Français moyen ait besoin de stabilité sociale et familiale pour son émancipation, je ne vois pas cela comme une revendication de gros beauf regardant TF1. En revanche, que les foules soient manipulées à droite comme à gauche en jouant sur leurs peurs, c'est évident. 
Mais là où je ris - jaune - c'est quand j'entends une extrême gauche se faire le combattant d'un Ordre oppresseur alors que dans toute idéologie socialiste utopique ou marxiste, il y a derrière la révolution un ordre encore plus total : celui de la vérité historique et universelle, dogmatisme meurtrier et dévastateur.

Ensuite, pour le flashball comme épiphénomène.
Je réitère, ce tir de flashball est un épiphénomène, un fait divers. Le problème n'est pas que le flashball blesse ou pas l'assaillant. Le problème est de savoir s'il y a eu légitime défense. Dans tous les cas, il s'agira d'un problème entre deux personnes et non d'un système. Ou s'il y a un problème systémique, il n'est pas dans le flashball mais dans l'idée que la désobéissance civique va de plus en plus loin et pas toujours de manière justifiée et que le politique ne condamne pas cela. Et de l'autre, que la pression du Chiffre, d'une hiérarchie qui nous demande de faire toujours plus avec toujours moins, donne l'impression aux flics en première ligne qu'ils bossent sans aucun filet, avec la peur au bide de finir en taule pour avoir juste fait son boulot sous la pression.
Là, il y a vraiment débat. Là il y a vraiment des phénomènes inquiétants. Que va devenir cette police qui devient de plus en plus une force de projection, "là où ça va mal" avec comme consigne de "rétablir l'ordre" mais sans casse, d'enrayer une délinquance mobile, mutante sans être "sur place" pour comprendre ces mutations, etc.
Mais parle-t-on de cela ? Non, on parle d'un tir qui n'a rien de traumatisant dans 90% des cas et qui là, l'a été. On parle d'un tir qui soit a été fait pour défendre un flic ou autrui, soit cela a été une erreur de jugement personnelle d'un gars qui a eu un centième de seconde pour faire le bon choix (avec une formation qui laisse à désirer).

Par ailleurs, je réagis à une phrase que tu as dite qui est très parlante sur la méconnaissance profonde des Français sur ce qu'est la légitime défense et du coup, sur ce qu'est le travail d'un policier.
Tu as dit :

"Est-ce que le flashball est un épiphénomène ? ... Et un œil perdu, c'est quoi ? .. C'était un dangereux malfrat, Gatti ?"

La légitime défense n'est pas le droit de frapper ou tirer sur un mec parce qu'il est ou pas un dangereux malfrat.
La légitime défense n'est pas une autorisation à l'exercice de la violence sur la dangerosité potentielle d'un mec.

La légitime défense est l'exercice de la violence non pas en réponse à la nature d'un individu mais à la nature d'un événement. Si moi, garçon bien élevé par ma mômôn, gendre idéal et bon à marier, pour une raison complètement obscure je prends un pavé pour le lancer dans la gueule d'un flic ou même d'un individu lambda, je crée alors une situation de péril immédiat. J'ai un casier judiciaire vierge, je n'ai rien d'un malfrat mais mon geste à ce temps T fait courir un risque physique pour autrui. Donc si je m'apprête à lancer ce pavé, aussi angélique que je puis être au quotidien, il y a effectivement légitime défense si je me prends un tir de flashball. Ce tir est un tir réflexe du flic. Il vise le tronc puisque cette arme a une précision plus qu'aléatoire. Elle me fait perdre un oeil ? Ce n'est pas l'objectif du tir, celui-ci n'a pour objectif que de faire cesser le péril.
Alors que l'on soit clair. Je ne parle pas ici de l'affaire Gatti. Comme déjà dit avant, laissons la justice faire son taffe.
Mais ce qui m'horripile le plus, c'est qu'en France, les Français ne soient pas éduqués pour comprendre ce qu'est la légitime défense. Celle ci n'est pas un permis de tuer ou blesser les salauds avérés mais uniquement de faire cesser un péril.
Or, le drame est que le politique lui-même n'arrive pas à comprendre cela. Combien de fois j'entends des débats surréalistes discutant d'autres épiphénomènes (on ne sait faire que ça : de la politique de faits divers).

De plus, ça me fait beaucoup rire d'entendre qu'on a une police équipée comme les Américains, que notre police se "far westise" parce qu'on nous équipe d'armes... Sublétales !
Nous devenons des cowboys parce que nous avons de plus en plus d'alternatives au tir par arme à feu ?!!
Euh... C'est moi ou on marche sur la tête ?

Quand Besancenot fait de la lutte contre le taser son cheval de bataille, je me marre ! Il déclare que cette arme PEUT PARFOIS tuer l'agresseur... Bien sûr en prenant l'exemple US où ils peuvent taser jusqu'à 5 fois de suite le gars, ce qui ne se fait jamais en France.
Cette arme PEUT PARFOIS tuer certes mais le taser est une alternative au tir par arme à feu qui lui PEUT SOUVENT tuer.
Voilà pourquoi je suis de plus en plus exaspéré quand je vois que le débat sécuritaire est de plus en plus le champs de bataille non pas d'experts mais d'idéologues sectaires qui bien évidemment ne se confrontent jamais à une quelconque réalité.

Les modes d'intervention aujourd'hui n'ont jamais autant placé la vie de l'agresseur au centre des préoccupations de notre hiérarchie et bien évidemment au centre de nos préoccupations. Nous sommes même arrivés à l'extrêmité inverse où les flics sont tenus responsables des risques pris par les agresseurs (le voleur de bagnole qui se tue alors qu'il est poursuivi par les flics). Nous en sommes même arrivés à une infantilisation totale de la population et en particulier la population délinquante ou criminelle.

Donc si américanisation veut dire far west effectivement, je suis plutôt partisan de rester Européens. Si américanisation veut dire plus de responsabilisation, là franchement, je suis pro-américain.
Il serait temps d'en finir avec ces politiques clientélistes qui infantilisent et font de la population des captifs volontaires d'un système pensant à leur bien, a priori.
D'ailleurs, où sont les libertaires aujourd'hui en France ?

Et enfin, encore une réaction ! Pour information l'ouverture d'une enquête ne veut pas dire condamnation. La présomption d'innocence vaut aussi pour les flics, même si en France, on l'oublie vite. Quant au Monde qui dit connaître le fond du rapport de l'IGS soit c'est vrai et c'est une violation du secret de l'instruction, soit c'est faux et encore une fois Le Monde confond mise en examen et condamnation et se permet de se faire juge, signe inquiétant d'une démocratie malade alors.
Ce n'est pas pour défendre le flic qui a tiré que je dis cela. S'il a fauté, pas de panique, la France sacrifiera son poulet sur l'autel médiatique et judiciaire, je ne me fais pas de bile pour ça !
Ce qui me dérange, c'est cette justice à géométrie variable et ce traitement journalistique "torche cul" qui se permet de sacrifier avant tout le monde et surtout avant la Justice des personnes juste pour leur appartenance professionnelle. Les salauds de fait dans la Presse étant les Patrons, les flics et les politiciens. Les autres, voleurs, tueurs, délinquants multirécidivistes peuvent avoir le droit à toute la considération journalistique et au plein respect de leurs droits à la présomption d'innocence.
Quelle humanité ! J'en suis tout ému...

Quant à ton constat sur le suivi de la Presse, je ne peux que "plussoire" comme on dit sur la toile. C'est pour cela et non pour minimiser le drame de monsieur Gatti que je parle d'épiphénomènes. Notre Presse est une presse de faits divers. Si tu veux une vraie analyse d'un phénomène, il faut dorénavant se plonger dans les revues de chercheurs.
Nos journalistes ne sont plus pour l'immense majorité que des speakerines et animateurs TV, des plagiaires d'attachés de Presse et spécialistes des chiens écrasés, qu'ils aient péris à la Meute Beuvron ou en Palestine, la qualité d'analyse sera la même.

Et merci aussi à toi et à Bénédicte, pour avoir ouvert le débat ;)
Ecrit par : Salvatore | 09.08.2009
@ Salvatore : Merci pour ce commentaire complet, passionnant et passionné. Ah si la presse, l'outil télévisuel (qui est LE média dominant) et ... Nicolas Sarkozy (& Co) pouvaient prendre le temps de s'exprimer de la sorte, avec force et détails. Parce que (oublions Besancenot .. Allez si, quoi ... Et pis ce sont les vacances ..) je pense vraiment que les politiques et les médias ont une vraie part de responsabilité (bien qu'ils le nient) dans ce naufrage, cette confusion, cette dévalorisation de la pensée. Ce bradage de la démocratie. J'allais parler, même, de valeurs, vois-tu (ben si ..). "Valeurs", encore un terme galvaudé (comme le terme : respect). 
Il est vrai que notre presse est une presse de faits-divers. Un chien de type Labrador mord ou bouffe une vieille dame. Dans la semaine, il y en aura douze des chiens dévoreurs. De plus. Puis plus rien pendant des mois. Comme si les chiens s'étaient réunis en se disant, bon, les poilus, faut arrêter de bouffer des mamies ou des bambins, ça nous donne une trop mauvaise image ... Un avion s'écrase. Dans le mois, on nous relate TOUS les incidents d'avion. Même les plus bénins ... Un con fait du 200 sur l'autoroute. Dans les 48 heures, il y en a une "sizaine" qui l'imite. Le reste du temps, faut croire, on fait du 90 sur route. Etc.
Pourtant, ils y vont sur le terrain, les journalistes. Ils la ramènent, l'info. Mais on la tait. Quand je pense qu'ensuite Joffrin nous pond un article sur l'AFP-la-Frousse, c'est assez cocasse, voire grotesque. Joffrin, c'te blague ..
Mais je m'égare. 
Je suis bien heureux de t'avoir lu. A bientôt.
Ecrit par : Philippe Sage | 11.08.2009
Je remercie Salvatore pour son commentaire des plus pertinent et de ...bon sens! enfin un gars qui remet les pendule à l'endroit. J'en suis à un point où, tellement écoeuré, je me sens incapable de tartiner un texte aussi long pour expliquer le petit "a" et petit"b" à ces journaleux calamiteux et autres télégerbeurs des zinfos. A chacun de prendre ses RESPONSABILITES. Le gars qui force un barrage de police et se fait allumer? c'est légitime! on s'arrête aux injonctions de la Force Publique. Le voleur de voiture qui se plante en voulant échapper à la Police? pareil! le braqueur qui se fait fumer? fallais pas commencer... etc. J'ai quand même connu une époque où l'on ne pleurnichait pas sur les criminels... ça s'est mis à changer, de plus en plus, pour en venir à ce que la Police soit paralysée contre la délinquance et la criminalité (au détriment des plus faibles!) et ne se montre efficace que pour engranger le pognon des amendes, désolé mais c'est ressenti comme ça dans la population.
Ecrit par : avoranfix | 18.08.2009
profane, je découvre et j'ai suivi ce débat avec beaucoup d'intérêt ancien combattant1944 1945 paysan je suis proche de vous de votre conception de votre approche.Une suggestion installer une caméra sur le flash ball.
Ecrit par : Simons Antoine | 19.08.2009
Commentaire laissé sur le site de Libé+ à l'époque:

Chers tous,

Non mais là, je commence à vraiment en avoir marre de ce pays de cons schizophrènes. Faut arrêter les gars!
Donc, maintenant, c'est le Flashball le problème?! Euh, il me semble que ce n'est pas le flingue, tout seul, avec ses petits bras, qui a décidé d'aller éborgner l'abrutis d'en face. C'est le nigaud de flic, seul, qui porte la responsabilité d'un tir non conforme aux règles d'utilisation du matos, et tous les entraînements du monde n'y changeront rien. Les Flashballs et autres Tasers restent avant tout des armes; et une arme, par définition, ça blesse, voir pire... Si, si, je vous jure!
Mais vous avez raisons, le 9 para, c'est mieux. C'est pas la vue qu'il aurait perdu, là, pour le coup!
A moins que vous vouliez qu'on retire flingues, Flashballs et autres Tasers aux flics. Puis, c'est à coup de matraque que Malik Oussekine a été tué. Allez hop, on vire les matraques. Puis comme cela, les flics arrêterons les bandits avec leur bite et leur couteau (encore que les couteaux, ça blesse aussi!).
Après, vous pourrez gueuler sur l'inefficacité des forces de l'ordre...
D'ailleurs, je suis certain que c'est pas le flic seul qui a décidé de tirer. Mais, le préfet a du dire au commissaire de "régler énergiquement cette situation au plus tôt", le commissaire a donc ordonné à l'officier présent sur place "de virer tout ses casses-pieds manu militari", l'officier poussant alors les flicaillons de base à montrer les muscles et de se démerder pour faire place nette dans le quart d'heure... L'administration quoi, et son fameux nivellement des responsabilité!
Puis, qu'est-ce qu'il foutait là le bobo? Il a rien d'autre à foutre de ses journées? Personne ne l'a obligé à être là, et une manif, juste qu'à preuve du contraire, c'est pas un picnic de scouts. Donc, faut ASSUMER maintenant (un mot proscrit dans la dialectique des gôchos).
Depuis quand les squats, c'est légal?
Je suis sûr que s'il y avait eu un incendie dans le dit squat, avec des morts, il aurait gueuler sur le fait qu'on laisse des gens habiter des taudis pareils.
Quand on veut habiter Paris ou la petite couronne, ben, on s'en donne les moyens en se bougeant le cul et en faisant des choix (qui a dit compromis), et non en étant un glandeur post-punk professionnel!
Et si, on trouve qu'il n'y a pas assez de logements sociaux, ben on va gueuler au conseil municipal sur le maire!
Tiens en parlant de maire, l'autre tarée qui la ramène, alors que ça doit bien l'arranger que les squatteurs aient été virés!
Mais quel pays de cons!
Après, traitez moi de faschiste, si cela peut vous rassurer en tant que pseudo humaniste de clavier, je m'en tape!

V1

PS: Au fait, la police est l'image de la société dans laquelle elle évolue, donc...
Ecrit par : Matthieu | 30.08.2009
J'avais écrit que "Force doit rester à la loi", je confirme, mais je précise que ça doit s'appliquer à tout délinquant, aussi bien riche que pauvre. J'ai entendu parler ce soir d'une fraude de 50 milliards, j'espère que les fraudeurs français, dont le Ministère des finances aurait la liste, seront poursuivis très rapidement.
Ecrit par : Yves | 31.08.2009
" la Police est un des observatoires privilégiés des pathologies sociales "
Ecrit par : Avoranfix | 01.09.2009
Eh oui, la police est le reflet de l'image de la société dans laquelle elle évolue, et quand on lit ton commentaire Mathieu on a très peur de ta société qui n'évolue pas et qui s'arroge l'outrecuidance de n'avoir nulle compassion pour les déshérités et les démunis, contraints de squatter, peur à en devenir punk ou pire , Autonome, de quoi créer encore plus de police, pour avoir encore plus peur, et en finir par lire des commentaires encore plus sauvagement barbares que le tien, misère.

http://www.mouvementautonome.com
Ecrit par : Christian Hivert | 01.09.2009
salut à tous,
eh bien je suis content de voir que d'un billet où il n' y a rien de nouveau sur le sujet -utilisation du flashball- et le "fait divers" - cette nouvelle blessure grave à Montreuil- découle une série de commentaires où beaucoup de bonnes choses sont dites. En cela, merci à l'auteure, qui par ailleurs m'intéresse dans son récit du quotidien.
Elle me fait penser à une amie (depuis le lycée ) qui travaille dans une B.A.C. de région parisienne à un endroit où elle en voit des vertes et des pas mûres. A travers elle, et d'autres qui font partie des rangs (dans mon club de krav maga par exemple) je suis au fait d'une partie de leur travail et de leurs points de vue, quelque fois aussi je me rassure en sachant que les forces de l'ordre comptent de bons membres.
Mais pourquoi cette nécessité de me sentir rassuré ? 
Je comprends parfaitement l'exaspération d'un DR HACHE quant à la bêtise de certaines réaction qu'inspire la police. Moi même, aux côtés de citoyens dans une marche, ou sur le théâtre d'une intervention (elles sont nombreuses dans les rues de Paris, mais je ne suis pas un abonné non plus) je me sens mal devant la crétinerie de ce qui est dit aux agents. Ce n'est pas digne.
Mais... je dois aussi dire que les mêmes agents m'inquiètent de plus en plus. Jeunot, je me faisais courser pour les soirées passées dehors et le chichon. J'en ai vu des bons et des mauvais, des compréhensifs, des vraiment classe de temps en temps, de tout, quoi.
Or maintenant, j'en vois trop qui se montrent menaçants. Et là ça ne va plus. Je ne supporte pas de me faire menacer par un uniforme. J'obtempère toujours quand j'en reçois l'ordre, j'évite le point chaud, je ne fais plus le malin dans des situations que je n'ai pas suivi depuis le départ (grâce aux témiognages des connaissances évoquées plus haut). Mais étant ici pour le simple échange de points de vue, je donne celui du passant, le mien, et aujourd'hui la police me fait peur.
Bien sûr je n'ignore rien de toute la trame politique et mettons, même, "civilasitionnelle" ! La police doit être un métier d'excellence, on dit qu'elle a trop ouvert ses rangs, je ne sais pas. J'ai même connu un des formateurs de St Malo (formation combat, imobilisations) qui avait tout compris et voulait se tenir à l'écart de cette confrontation populasse/poulet.
ce que j'en dis, et surtout aujourd'hui, nous devrions lancer un mouvement, des "retrouvailles", il faut que nous nous connaissions mieux... (toute cette histoire de distance et de serrage de mains).
des deux côtés un effort de respect doit être accompli, parce que si M. tout le monde aime balancer des saloperies à l'unité de passage, je suis très fébrile quand un flic me donne du "ta gueule" ou "dégage" en croyant s'adresser à la masse informe que sont les civils au moment où il intervient.
Je sais que je serai probablement corrigé sur ce point par des agents lecteurs, mais il faut bien qu'ils comprennent qu'une bonne partie de la population qui auparavant n'avait JAMAIS affaire à la police, si ce n'est le ballon de temps à autre et les accidents de la vie, se voient de nos jours confrontés à des situations où, même très fugace, "la police" (un individu, ou plusieurs, au demeurant) lui auront montré une attitude qui avant (peut être) n'existait pas, n'avait pas cours. Alors oui peut être, les civils exagèrent de plus en plus, sont moins polis, rechignent pour un rien, mais nous sommes encore quelques-uns à ne pas écouter les idéologues de prisunic, à vouloir avoir confiance en la police, et compter sur elle quand on l'appelle.
Le flashball dans tout ça ? je crois qu'il n'aide pas beaucoup. Equipement de rigueur en cas d'émeute ? à voir. A la main des policiers en civil dans des interventions de rue ? surement pas.

Voila, je voulais témoigner dans un esprit de concorde, en essayant d'éviter les généralités, moi pauvre benêt qui me mords les doigts de mon dernier appel au 17 : en interrompant une bagarre au tesson dans le 11e, l'agresseur quitte les lieux, l'autre, ouvert de l'oeil au menton pisse le sang dans le caniveau. J'appelle le 17 au lieu du 18 (trop d'adrenaline dans le sang, réflexe? haha allez savoir) eh bien la patrouille arrive (vite d'ailleurs) prends mes coordonnées (pourquoi ? : monsieur vous êtes le requérant. Ah très bien. Au revoir). 
Conclusion : je suis convoqué au commissariat de chez moi pour une agression qui a eu lieu 4 h après les faits, le même soir, dans le même quartier. Sauf que là, je suis l'agresseur, la plainte est déposée contre moi. Mais madame la brigadière, que puis je faire, votre collègue aura mélangé ses bouts de papier !! ? (il y a jusqu'à ma date de naissance sur le rapport de police... ) Rien, monsieur, c'est signé par un agent assermenté. ???
Heureusement je suis tombé sur quelqu'un de compréhensif, qui a rouvert une investigation pour me "sortir" du dossier. Ca fait 4 mois que j'attends la suite. Mais j'ai confiance, et laisse la justice faire son travail...
Si vous saviez le nombre de crétins qui m'ont dit ensuite : haha c'est bien fait, tu vois quand on les appelle ! (...) et de participer à la déliquescence des valeurs... mais ce n'est pas mon avis, et j'espère que je n'aurai pas à le regretter.

salut
Ecrit par : Louis | 03.09.2009
Autre Pays, autres moeurs... si les forces de l'ordre (?) de GUINEE avaient eu des flash-ball... les +de 160 morts guinéens auraient-ils préféré la baballe en mousse? même au risque d'y perdre un oeil? Je sais bien que nous n'avons qu'une vie... et deux yeux. En perdre un est très grave, un bon ami en a perdu un il y a peu en TRAVAILLANT dans sa menuiserie (salaud d'ouvrier ! Bobo aura ta peau)... C'est comme les suicides dans les prisons, triste en effet, on ne parle pas autant des suicides dans la police, ou chez les agriculteurs... Ces différences de traitement pues !
Ecrit par : Avoranfix | 01.10.2009
Réponse à Yves:
Perso je serais pour que les cons n'aient plus de matière grise pour ne plus polluer avec leurs idées à deux balles (de flash). Désarmer les flics...voilà une idée à la con soutenu par des cons.
Ecrit par : spartiate | 11.10.2009
En direct de chez vomito...

J'ai lu quelque chose d'intéressant.

Accordons nous une semaine sans police, justice, impots etc. Une semaine carte blanche.

Juste pour voir comme disait l'autre, un peu au dessus.

Histoire d'apprécier ce que tout le monde déteste.

En plus ça me ferait des vacances.

Allez j'en profite pour m'inviter chez B.D.

Pour moi le poulet à l'aigre douce ma chère Bénédicte, bisous à vous 2. ;-)
Ecrit par : Col 37 | 21.10.2009
Un jour viendra, pas si lointain que beaucoup se l'imaginent, où il n'y aura plus grand chose à protéger, à part quelques monuments historiques.
La politique sécuritaire menée par la Gauche avec Jospin puis par la Droite n'a plus grand sens, les seuls vraiment concernés, les riches, fuyant la France pour investir ailleurs, notamment à cause de l'ISF.
Deux chiffres : 
0,67 % est le pour le pourcentage des riches par rapport à la totalité de la population française, dont 80 % disposent de revenus inférieurs ou égaux à 2000 euros par mois.
Nous sommes dans la mondialisation, j'ai l'impression que beaucoup d'entre nous l'avient oublié.
Ecrit par : Yves | 22.10.2009
Bah! n'importe quel bon citoyen ayant eu affaire à la police sait que ça peut dégénérer très vite. L'abus de pouvoir est monnaie courante chez des gens qui sont protégés par le fait d'être assermentés. Je n'ai jamais vu de policier condamné pour parjure, et pourtant...
La complaisance vis à vis de la police fait le lit des bavures et d'une police mal aimée et peu efficace.
Personnellement, je n'ai aucune confiance dans la police de mon pays.
Quant à la justice, j'ai du assister à des audiences correctionnelles avec ma fille âgée de 12 ans à l'époque.
L'agressivité gratuite de "la cour vis à vis des prévenus maghrébins et les condamnations choquantes qui en ont découlé nous ont profondément écœurés. C'était une démonstration de racisme éhonté en plein palais de justice de Paris. La violence télévisuelle est moindre que ce à quoi nous avons assisté ce jour là.
Une institution républicaine qui tolère de tels abus en son sein se décredibilise dans son entier.
Ecrit par : Francis | 28.10.2009