FR3 - mardi 24 juin
19/20 Pays de la Loire édition Ouest
L'affaire avait fait beaucoup de bruit en novembre dernier. Un lycéen avait été grièvement blessé à l'œil à la suite d'une manifestation qui avait dégénérée devant le Rectorat de Nantes. Les parents avaient porté plainte et ils s'indignent aujourd'hui de la lenteur de la justice.
Ce que veulent les parents de Pierre, c'est tout simplement avoir accès au dossier.
Cela fait exactement 7 mois que leur fils n'a pas retrouvé l'usage de son œil, depuis cette manifestation de jeunes étudiants où jeunes et policiers s'étaient retrouvés face à face.
Le père de Pierre : "On a des jeunes qui n'ont jamais menacé les policiers, et qui étaient en dehors de l'emprise du Rectorat, et puis il y a trop de questions qui restent sans réponses : Est-ce qu'il y a eu consigne de violenter les lycéens de Nantes, comme ceux d'autres villes à l'époque ? Est-ce qu'on a testé de nouvelles armes, j'appelle ça des armes très dangereuses, des lanceurs de 40, des nouveaux types de flashball ? Est-ce que ces armes étaient homologuées, il y a vraiment beaucoup de questions qui n'ont pas été posées encore".
Nous sommes le 27 novembre 2007, lors d'une manifestation anti-CPE, Pierre tombe à terre, il est blessé à l'œil, il dénonce très vite un tir de flashball. Le commissariat central de Nantes confirmera que deux tirs ont été enregistrés ; objectif, répondre à des jets de cailloux. Alors y-a-t-il eu légitime défense ? Pour y répondre, une enquête est ouverte.
L'avocat de Pierre : "Le Parquet de Nantes a choisi une voie qui est celle de traiter en direct avec les services d'enquête pour l'instant dans ce dossier. Il aurait pu choisir une autre voie, il aurait pu demander à un juge du siège, impartial, un juge d'instruction, d'enquêter. Il n'a pas voulu le faire, c'est son droit. Mais à partir du moment où il pilote, si je puis dire, la procédure, alors il lui incombe de faire connaître ses conclusions dans des délais raisonnables et de nous faire accéder au dossier également dans des délais raisonnables".
Les parents du lycéen blessé attendent maintenant une réponse, le parquet pourrait bien classer l'affaire sans suite. Dans ce cas la famille de Pierre se réserve le droit de saisir le doyen des juges, ce qui relancerait une nouvelle enquête.
